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SOCIETE – La décroissance pour mieux s’élever

Écrit par Damien Bouhours
Publié le 27 mars 2009, mis à jour le 21 septembre 2021

Les différents bouleversements économiques ou politiques sont toujours l'occasion de procéder à des changements profonds de notre mode de vie. La crise financière sonnerait pour certains le glas de notre société de consommation où la croissance est devenue religion aux dépends de la planète et de notre bonheur. Au delà des théories, un retour à la nature s'impose peut-être. 


La théorie de la décroissance

Croître ou ne pas croître ? Telle est la question qui fait débat parmi les économistes depuis les années 1970. L'économiste roumain Nicholas Georgescu-Roegen, à l'origine du concept de décroissance avec quelques autres, voulait intégrer un paramètre écologique dans les sciences économiques. Son concept est simple : il n'y a pas de croissance illimitée dans un monde où les ressources naturelles sont limitées. Le désir permanent de notre société à vouloir accumuler les richesses entraîne la destruction de notre planète (pollution, pénuries de matières premières, destruction des écosystèmes…) et l'exploitation des peuples des pays en développement par ceux des nations développées. Un changement est donc nécessaire surtout lorsque l'on sait qu'il faudrait entre 3 à 8 planètes Terre pour que la population mondiale puisse continuer de vivre comme un Européen, et encore seulement si le nombre d'habitants reste le même. Cette prise de conscience écologiste est d'ailleurs reprise par les Verts dont le slogan aux élections européennes est : "Travailler autrement, consommer autrement et vivre autrement".


La récession, un outil de transformation sociale

"On n'a pas à choisir si l'on est pour ou contre la décroissance, elle est inéluctable, elle arrivera qu'on le veuille ou non"a déclaré Yves Cochet (Verts). Et apparemment les derniers chiffres du Fonds Mondial International (FMI) lui donnent raison. Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le monde va entrer en récession globale avec un taux de croissance négatif estimé entre -0.5% et -1%. La décroissance serait-elle donc un mal pour un bien ? L'économiste Serge Latouche précise que "la décroissance ne constitue pas vraiment une alternative concrète mais c'est bien plutôt la matrice autorisant un foisonnement d'alternatives".


De la théorie à la pratique  

Développement durable, décroissance soutenable, autosuffisance énergétique, commerce équitable, … les Français sont de plus en plus intéressés par ces nouveaux modes de vie qui font du bien à notre bonne vieille terre mais aussi à notre porte-monnaie ! Les petits gestes quotidiens, qui font rimer écologie avec économie(s), se multiplient : prendre le vélo ou les transports en commun au lieu de la voiture, recycler ses déchets, investir dans des panneaux solaires voire même dans une éolienne… Certains irréductibles arrivent aujourd'hui à vivre en parfaite autonomie pour peu que l'on puisse faire pousser ses légumes, se chauffer au bois ou encore produire son électricité et son eau. La recette du bonheur tirée tout droit des philosophies New-age fait son grand retour. Mais après tout, le retour à la nature tant promu par les écrivains du 18e siècle sera peut être notre porte de sortie dans cette crise symptomatique d'une société consumériste à outrance. Alors en attendant de voir le bout du tunnel, troquez vos caddies pour des râteaux et des bêches car comme le disait si bien Voltaire, le bonheur c'est peut-être simplement de cultiver son jardin.  
 

damien bouhours
Publié le 27 mars 2009, mis à jour le 21 septembre 2021