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Le blues du manager

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Écrit par Damien Bouhours
Publié le 19 septembre 2019, mis à jour le 9 février 2020

Être manager est-il devenu une position peu enviable ? C’est en tout cas ce que révèle une étude pessimiste pour la profession qui ne fait plus rêver les salariés et déprime carrément les premiers concernés, en particulier les Français. 

 

Une étude menée par le Boston Consulting Group (BCG) et Ipsos, auprès de 5000 employés et managers de 5 pays (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) révèle le mal-être des managers. Selon l’enquête, 37% d’entre eux ne souhaitent plus assurer ce rôle dans les prochaines années. Les employés ne les envient pas plus puisqu’ils ne sont qu’un sur 10 à vouloir décrocher le job. 

 

Les managers français au bout du rouleau

La tendance s’affirme en France où 85% des managers trouvent leur métier plus compliqué qu’avant (contre 81% pour la moyenne occidentale). Ils se sentent d’ailleurs plus stressés (74% contre 69%), plus débordés (78% contre 71%) et même plus démotivés (59% contre 52%). La faute à une hypersollicitation et un hyperstress des managers qui n’arrivent plus à gérer leurs tâches alors qu’ils sont tiraillés de tous les côtés à la fois au bureau mais également par email et sur les plateformes de communication internes. Les managers français se sentent également moins soutenus par leurs supérieurs (67%) et trouvent le cadre de leurs missions trop flou (60%). Le pessimisme des encadrants tricolores est tel que 71% d’entre eux s’attendent à des changements majeurs dans leurs fonctions et ce peut-être en partie à cause du développement du digital et des nouvelles technologies. D’ailleurs, 38% d’entre eux pensent que leur poste aura disparu d’ici 5 à 10 ans. 

crise manager agile

La méthode agile comme solution ? 

 

Pour Yves Morieux, directeur associé senior à BCG Paris, il faut que les entreprises simplifient leurs méthodes et que les managers ne passent plus « l’intégralité de leur temps à gérer des complications ». 

Le Boston Consulting Group insiste également sur l’adoption de la méthode agile par les entreprises. Cette méthode est utilisée dans les start-ups de la Silicon Valley depuis les années 2000 et fait aujourd’hui des émules auprès de grands groupes dans des secteurs plus traditionnels. Elle favorise les projets, les collaborations, et vise à rendre les équipes plus autonomes. Les équipes peuvent ainsi être multidisciplinaires et créatives tandis que les managers participent au bon déroulement des projets en motivant leurs collaborateurs et en garantissant leur alignement et autonomie. Pour Vinciane Beauchene, directrice associée au BCG et auteur de l’étude : « L’agile peut être un remède à la crise managériale actuelle mais nécessite une refonte profonde des parcours de carrière et de développement des compétences. Un sujet qui doit être pris en main par les directions générales. »

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