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CARRIÈRE ATYPIQUE - Partir pour se réinventer, revenir en France pour la réinventer

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 4 mai 2016, mis à jour le 6 mai 2016

Quelle est la différence entre le rêve et la réalité ? Pour Clémentine Quinson, la réalité est un rêve que l'on a rendu opérationnel. Clémentine s'est réinventée à Hong-Kong en franchissant le pas de la carrière atypique. Le choc de Charlie Hebdo a initié son retour en France. Elle a rejoint Alexandre Jardin et l'équipe Bleu Blanc Zèbre pour réaliser cet objectif fou : réinventer la France. Êtes-vous prêt à comprendre comment donner du sens à votre carrière ?

Maitriser le risque de rupture de carrière quand on travaille à deux

« Mon mari vient de m'annoncer qu'il est muté à Hong-Kong, c'est un tsunami dans ma vie. » 

Du jour au lendemain, Clémentine croit perdre tous ses repères: ses liens affectifs familiaux, sa carrière de juriste chez un grand groupe français, mais aussi tous les rites qui forment son quotidien à Paris et en Bourgogne, son berceau familial. Va-t-elle devenir une femme d'expat ? Le vertige du départ en Asie est compensé par une grande aventure professionnelle pour son mari, elle décide que ce sera pareil pour elle. « J'avais envie que cette expatriation soit aussi la mienne de manière très concrète ». Hong-Kong est un saut dans le vide, elle décide donc de poser des jalons en créant sa compagnie dans le milieu du vin. Clémentine consacre un budget à cette décision : elle investit sur elle-même pour être accompagnée et disposer d'un fond de départ. Elle devient entrepreneure de sa propre vie. 

Changer de pays et changer de carrière

« Je n'avais jamais imaginé créer un jour ma société, la référence était mon père. Mais au fond de moi, j'ai toujours pensé que rien n'est impossible. »

Peut-on du jour au lendemain devenir dirigeante d'une entreprise de développement commercial de vins français à Hong-Kong quand on est juriste depuis 13 ans ? En partant vivre à Hong-Kong, Clémentine se rapproche de son histoire familiale et de ses parents, négociants en vins de Bourgogne. Paradoxal n'est-ce pas ? Clémentine prépare cette transition 6 mois avant son départ, elle crée sa société 5 jours après son arrivée à Hong Kong. Elle est sur une dynamique de conduite de projet qui ne s'arrêtera plus, peu importe les pays. Après un parcours linéaire de juriste, elle est devenue entrepreneure de sa carrière : « A partir de ce moment, j'ai cessé de penser en carrière linéaire ».

Acquérir la vision grand large

« J'ai découvert une concurrence aguerrie qui connaissait la Bourgogne mieux que moi, j'ai travaillé avec les Hong-kongais pour la première fois, j'ai connu la solitude du dirigeant. Mais je n'avais rien à perdre? »

On peut se sentir très petit quand on débarque à Hong-Kong pour monter un business ! Clémentine (photo) se recentre sur ses atouts : l'évènementiel et son sens du relationnel. C'est difficile mais elle apprend les clés de l'entreprenariat.

En marge de cela, elle accède à la « global picture » : une vision grand large sur le monde. En Asie, le travail est érigé en valeur, la démocratie est un combat. Tout cela entre en résonnance avec elle. C'est la naissance d'une conscience, l'émergence de convictions fortes : Clémentine lit, échange avec des gens nouveaux, provoque des rencontres avec des auteurs de passage à Hong-Kong. « La France est une Roll Royce qui n'a plus de carburant, elle n'a pas compris le monde dans lequel elle vit. Nous nous enfonçons recroquevillés sur nous-mêmes, alors que nous disposons de puissants atouts. »

L'expatriation, comme un laboratoire de projets

« Mon projet d'entreprise ne me faisait pas vibrer. Ma vraie envie a toujours été de faire de la politique. »

A Hong-Kong, Clémentine rejoint le groupe des Républicains et participe aux réunions du parti. Elle souhaite aller plus loin pour aider la société. Clémentine est entrepreneure : sa culture est orientée solutions, résultats concrets à court terme. Elle garde en elle le rêve de conjuguer le réalisme de l'entreprenariat et la politique. Elle en acquière les compétences avec sa société, mais elle est en quête d'une solution politique.

7 janvier 2015 : l'émotion comme ancre de carrière

« L'attentat de Charlie Hebdo a été un déclic. Il y a eu un avant et un après pour moi. A Hong Kong nous étions éloignés de cette immense tragédie. La distance pouvait atténuer chez certains la douleur et le sentiment d'être concernés. Le 11 janvier, jour de la marche à Paris, j'étais greffée devant ma télé. »

L' émotion fulgurante de Clémentine décide son retour : « J'avais suivi mon mari pour qu'il réalise son rêve de travailler à l'étranger. Je lui ai dit : il faut qu'on rentre, on ne peut pas rester ici. Ça n'a pas de sens ». Je voulais partager ma peine avec mon pays et me relever avec lui. ». Clémentine va mettre son énergie pour construire ce projet de retour, un retour chargé de sens comme jamais elle ne l'a vécu auparavant.

Traduire le sens en actions !

« J'ai observé, lu, noué des contacts, échangé, réfléchi. Et puis je suis passée à l'action. »

Clémentine rencontre à Hong-kong David Baverez, l'auteur de Génération tonique, l'Occident est complètement à l'ouest qui l'a touchée. Elle provoque un échange, lui explique son projet de rentrer en France pour faire bouger les choses. Il suffit d'un fil à tirer pour que tout s'enclenche. Soyons clair, David Baverez est tout d'abord circonspect devant cette expatriée du bout du monde. Mais Clémentine est en prise directe avec ses émotions. Quand le propos est authentique, il est impactant et l'effet réseau est fulgurant. L'auteur lui conseille de prendre contact avec son ami, le romancier Alexandre Jardin qui a créé Bleu Blanc Zèbre.

Clémentine rentre en France et change de carrière à nouveau , sans même s'arrêter à ce qui est désormais un détail pour elle. Elle revend sa société hong-kongaise. C'est la fin d'un cycle et le début d'une nouvelle aventure?

Trouver sa « tribu » et un job chargé d'un sens personnel 

« Ma mission est de mettre en musique des gens passionnés. Alexandre Jardin crée la vision et je m'occupe de la partie opérationnelle. Bleu Blanc Zèbre n'est pas un think-tank, c'est un do-tank, je me retrouve parfaitement dans cette démarche. »

 Peut-on s'étonner que l'équipe de Bleu Blanc Zèbre comporte de nombreuses personnes ayant vécu à l'étranger ? Clémentine a trouvé sa tribu : des personnes qui partagent la même vision. Bleu Blanc Zèbre repère les solutions citoyennes, créatrices de valeur initiées au niveau local et leur offre un haut parleur. « Nous travaillons avec les collectivités locales qui nous indiquent les problématiques pour lesquelles elles cherchent des moyens d'action. L'illettrisme par exemple. Nous les mettons en contact avec des personnes qui, en France, ont créé une solution qui peut être étendue ailleurs.»

Clémentine structure le projet dans ses aspects organisationnels, managériaux et financiers. Elle crée le fonds de dotation Bleu Blanc Zèbre dont elle devient Secrétaire Générale.

Tous les jours, Clémentine fait ce qu'elle fait de mieux au monde : elle produit du réel, et son moteur c'est l'émotion. Sa propre émotion, mais aussi désormais celle de son équipe, et celle de tous les Français créatifs pour leur pays.

Stéphanie Talleux (www.lepetitjournal.com) jeudi 5 mai 2016

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