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Denis Thomas, viticulteur en Roumanie : "Il faut être fou pour faire ce métier. Ou passionné."

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 3 août 2017, mis à jour le 30 juillet 2017

Originaire de Bourgogne, région où il dirigeait une entreprise viticole familiale, Denis Thomas a décidé de tenter l'aventure en Roumanie. Il s'y est installé en 2009, avec sa femme, Christine.  Ensemble, ils ont relancé un domaine viticole biologique dans le Dealu Mare : Domeniile Franco-Române. 

Lepetitjournal.com Bucarest: Quelle est l'histoire de votre installation en Roumanie ?

Denis Thomas: En 2008, quelques-uns des 66 actionnaires ont voulu vendre l'affaire familiale que j'avais repris, après six générations. Nous avons fait estimer le domaine viticole. Quand ils ont vu le prix, ils ont tous voulu croquer (rires). Nous étions minoritaires à ne pas vouloir, nous avons dû vendre. L'acheteur n'était pas intéressé par la partie Roumanie que j'avais développée. J'ai été très vite séduit par le vignoble de Dealu Mare. Mes enfants m'ont dit : « Papa, si tu restes tu vas péter les plombs, vas en Roumanie. » C'est comme cela qu'en 2009, nous sommes venus nous installer en Roumanie avec mon épouse. 

Quelle est la surface de votre domaine ?

Aujourd'hui nous cultivons 50 hectares de vignes, tout en bio. Jusqu'en 2016, certaines parties étaient en conventionnel car un peu plus difficiles à gérer. Mon nouveau chef de culture, passionné de bio, m'a convaincu de tout convertir.

Le bio a beaucoup d'intérêt, les gens ne s'en rendent pas compte. Aujourd'hui, tous les produits de traitements sont systémiques, c'est-à-dire qu'ils agissent en entrant dans le système des plantes, soit par les racines, soit par les feuilles. Si vous analysez un fruit traité par ces produits, vous trouvez des résidus. Au cours d'une vie, vous accumulez tout cela. Il y a beaucoup de gens de mon âge qui ne peuvent pas boire de vin le soir. Cela leur donne des crampes. Un vin bio ne fait pas cela.

Cultiver en bio, c'était une continuité par rapport à ce que vous pratiquiez dans votre exploitation familiale ?

Oui, en Bourgogne je faisais déjà du bio. Ici, les terres n'étaient pas polluées, la conversion a été assez facile. Mais la culture bio reste une lutte incessante contre les micro-organismes et les mauvaises herbes. Au-dessus du calcaire, il y a 20 à 30 cm de tchernoziom, la terre noire de Roumanie, qui est la plus riche du monde. Riche pour les mauvaises herbes aussi ! Les racines des vignes sont à 7-8 m de profondeur, donc pour elles, la terre de surface ne sert qu'à démarrer. Et encore, la vigne peut quasiment pousser dans des cailloux.

Quels sont les spécificités de Dealu Mare ?

Dealu Mare est un terroir d'exception, un peu similaire à la Bourgogne >> Lire la suite sur notre édition de Bucarest

logofbinter
Publié le 3 août 2017, mis à jour le 30 juillet 2017

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