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PORTRAIT D’EXPAT - Thibault Montagne, DJ Français au cœur Irlandais

Écrit par Lepetitjournal Dublin
Publié le 5 avril 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

 

Ancien commercial basé sur Carcassonne, Thibault Montagne est aussi un passionné de musique et devient DJ à l'âge de 19 ans. Suite à un licenciement économique il décide de se faire un nom et une place à Dublin.

 Nous rencontrons Thibault au Ukiyo, ce restaurant du centre de Dublin qui est pour lui comme une seconde maison comme autrefois le Bar à Vins à Carcassonne où il joua ses premiers sets... une fois bien installé il se livre pour lepetitjournal.com sur sa vie à Dublin.

Le jeune DJ, arrive à Dublin en février 2006 à l'âge de 23 ans. « En France j'avais un boulot de commercial mais la récession est arrivée et j'ai été licencié » explique Thibault. Très vite, le Dj comprend que réussir en France va être de plus en plus compliqué, que l'offre d'emploi meurt dans l'hexagone. « Peu de temps après mon licenciement, j'ai vu un reportage sur les Français qui réussissaient à Dublin et comme je maitrisais l'anglais j'ai décidé de venir m'y installer».

 Au départ, comme de nombreux expats, Thibault voulait seulement rester six mois pour une meilleure maîtrise de la langue et quelques lignes en plus sur son CV afin de trouver une bonne place en France. Dix ans après, Thibault est toujours là. « J'ai commencé la musique à l'âge de dix-neuf ans, quand je suis venu m'installer à Dublin j'ai donc voulu continuer ma passion. » confie-t-il. Petit à petit il fait son chemin dans cette nouvelle vie qu'il commence en tant que serveur chez La Mère Zou, un ancien restaurant français  du centre-ville de la capitale irlandaise. Ambitieux, le jeune homme fini manager. Mais très vite la musique le rattrape et devenir DJ à Dublin devient l'un de ses buts, il fait tout pour se faire connaître et monter son propre réseau. « C'est comme pour travailler, si tu as un bon cv avec les bonnes connaissances tu arrives vite à te faire remarquer. Il faut connaître du monde pour rentrer dans ce milieu, pour jouer dans de bons endroits. Puis petit à petit tu élargis ton cercle.»

 

De rencontres en rencontres

 Il débute sa carrière de DJ en Irlande dans un restaurant Japonais de Dublin, l'Izakaya. Matt Murphy, le manager, prend Thibault sous son aile et le regarde évoluer, séduit par son style musical : saoul, funk, disco, house, deep house, tech house, il lui donne  sa chance. Il commence à jouer  un lundi soir par mois, qui se sont transformé en deux week-ends par mois. « À partir de ce moment, j'ai pu mettre des mixes en ligne, ce qui m'a permis de me faire connaître. J'ai pu commencer à travailler aussi pour Ukiyo, le Bow Lane et Izakaya. », d'autres lieux de la capitale. 

 L'année dernière Thibault décide de lâcher son poste de manager en restauration pour reprendre ses études en Marketing et réussit à décrocher un stage. Payé une misère, Thibault se concentre alors encore plus sur sa musique dans l'espoir d'en vivre

 Une fois sa place faite dans cette nouvelle ville, Thibault constate que les Djs à Dublin ne sont pas tous tendres entre eux. Une compétition accrue se dessine sur la scène locale qui s'est améliorée en dix ans : « Il y a plusieurs types de compétitions. Une compétition entre les jeunes qui sont à la pointe de la technologie avec une bonne culture musicale mais aussi une compétition au niveau des anciens qui eux connaissent leur public et savent ce que les gens attendent ». Selon Thibault, pour devenir DJ en Irlande il faut se forger une bonne culture musicale : « Ici pour avoir une chance tu n'as pas besoin d'être compositeur''.  Contrairement à la France qui demande cette qualité de compositeur pour être reconnu. « Il suffit de regarder une des associations de DJs à  Carcassonne, ?'La Famille Electro'' : Elle regroupe des DJ's de qualité qui sont aussi compositeurs avec des grands potentiels dont plus d'un sorte du lot. Je pense notamment à Matt Minimal qui a commencé au sein de ?'la famille'' Aujourd'hui c'est l'un des plus grands avec un album sorti l'année dernière, qu'il a lui-même composé de A à Z.»

 

                                                          Des publics opposés

 Français de naissance, son c?ur appartient aujourd'hui à l'Irlande. La France devient peu à peu une terre musicale étrangère : « Je n'arrive plus à m'imaginer jouer pour le Bar à Vins. En début de soirée, je m'imagine la soirée, la musique que je vais passer. Je sais ce qui va marcher, je sais quelle musique passer à l'Izakaya, au bow lane ou au Ukiyo. Mais je n'arrive pas à savoir ce que je pourrais bien jouer aujourd'hui en France. Je me doute du style, mais il est difficile de m'y projeter ».  

 Selon Thibault, le public français serait plus exigeant que les Irlandais. «  La dernière fois que j'ai mixé en France, c'était dans un bar qui s'appelait ?'l'Art de vivre''. J'avais beau tout donner personne ne dansait. À Dublin, le public est plus réceptif, plus festif et danse facilement.  En France ils veulent et aiment de la bonne musique, mais pour danser il leur faut plus de temps ».  Une analyse de Thibault qui montre pour une énième fois que la fête est ancrée dans la  culture irlandaise.

 Pour écoutez Thibault Montagne :

-       Izakaya : vendredi 7 avril / dimanche 16 avril

-       Ukiyo : Samedi 15 avril

-       Bow Lane : vendredi 21 avril

-       Soundclound : https://soundcloud.com/thibault-montagne

 Mathilde Dandeu (www.lepetitjournal.com/dublin) Jeudi 6 avril 2017 

(Crédit photo : Sarah Conlan)

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Publié le 5 avril 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

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