Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

MIOARA À LA GALERIE, « Les liens perdurent »

mioaramioara
Écrit par
Publié le 5 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

Depuis son ouverture en décembre 2016, La Galerie continue d’accueillir des artistes professionnels de haut niveau : francophones, du pays d’accueil et des autres communautés des Emirats.  On ne peut que se réjouir de ce nouveau repaire pour les arts « et pour la diversité des cultures » comme se plait à le répéter Bernard Frontero le directeur de l’Alliance Française.

Ce mois-ci, c’est une artiste franco-roumaine, citoyenne du monde, qui présente un travail rayonnant pour l’exposition « Fils de Lumière/ Threads of Light » : des œuvres aux couleurs et teintes vives, imposantes par leur taille (1m50 x1m20) dont dépassent des mailles et des fils. L’artiste peintre Mioara transmet par son œuvre poétique la résistance des liens qui nous unissent malgré les séparations.

Les liens d’amour ne peuvent être brisés par le temps et la distance

 

Mioara a grandit sous l’ère communiste de son pays d’origine. Elle a quitté la Roumanie après le renversement de la dictature Ceausescu et a vécu ensuite dans une myriade de contrées : Grèce, Italie, Suisse, France, Inde. Elle vit maintenant aux Emirats Arabes Unis. Elle se présente comme citoyenne du monde et son côté nomade transparait dans ses œuvres.


Je n’ai pas peur du changement même s’il est difficile à vivre. Quitter un lieu de vie provoque des séparations. Malgré ces séparations, les liens restent. C’est ce que je montre à travers mon art: les liens d’amour ne peuvent être brisés par le temps et la distance, nous dit Moiara.

 

Toute jeune, Mioara se passionne pour le dessin, participe à des ateliers, rejoint l’école populaire d’art. Mais elle réalise vite que, sous le régime Ceausescu, les parcours sont préétablis ; ceux qui auront la chance de faire une carrière artistique ont une famille proche de la Nomenklatura, à moins d’être un prodige né ou un génie. Mioara est lucide : persister dans ce domaine lui ouvrira tout au plus le métier de professeur de dessin.  Être artiste, ce ne lui sera pas accessible, cela restera un rêve.

 

Mioara, ayant franchi le pas de s’expatrier, fera des rencontres qui changeront sa vie. La visite d’une exposition Dali à Venise lui procure un vif sentiment de liberté. Epouse et mère de famille, c’est à Paris qu’elle reprend la peinture comme hobby. Mais c’est en Inde qu’elle ressent un besoin « tripale » de s’exprimer, et viendront ensuite dans cette région, les premières expositions de ses œuvres. 

 

À Chennai, j’ai eu la chance de faire de nouvelles rencontres qui ont mené à l’éveil de ma spiritualité. J’y ai appris le sanscrit , relate-t-elle

 

Un autre changement survient dans la vie de Mioara, toujours nomade, c’est pour Abou Dhabi qu’il faut partir. « Le choc culturel, c’est aux Emirats que je l’ai eu,  pas en Inde. » explique-t-elle. Pour pallier à cette séparation, Mioara poursuit son travail pictural et puisqu’elle a commencé à tricoter, elle a l’idée d’ajouter le tricot à ses tableaux. Mioara parle du tricot comme une série de mailles, d’intrication, un filet, un réseau de liens. 

 

Mioara : Après trois années de travail inspiré sur le concept de la vie comme relation complexe entre soi et les autres, cette exposition reflète mon questionnement, dans un langage poétique où la fibre, le fil, devient à la fois texture et texte

 

Le travail de Mioara exprime son identité transnationale, sa vie faite de départs et de séparations. Une vie qui permet de nouvelles rencontres comme en témoigne l’exposition « Fils de lumière/ Threads of Light » où l’artiste, toujours curieuse et avide de nouvelles matières,  a intégré des pièces de l’artisanat bédouin dans ses tableaux,  comme le « sarood », ce tapis circulaire sur lequel la nourriture est servie. 
Un tapis, un tissage de liens, pour partager un repas avec ceux que l’on aime : les liens d’amour sont universaux. 

 

mioara

 


Mioara « Fils de lumière/ Threads of Light » du 13 février au 5 mars 2018 à La Galerie, Alliance Française Dubai.
La Galerie est ouverte de 9h à 20h du dimanche au mercredi, et jusqu’à 17h le jeudi et samedi.

Afdubai.org 


Entrée gratuite


Prochaines expositions à La Galerie

Du 8 au 31 mars – IWPA 2018, International Women Photography Awards: exposition des dix finalistes et révélation de la lauréate. 

Du 4 avril au 5 mai  – “Inner Vision” par ‘Atelier M paintings ‘. 

Du 9 mai au 9 juin – “Vagabondage” par Kathleen Caillier. 

Du 27 juin au 15 septembre – exposition collective  “Courants d’Arts”. 


Anne Cabanel (lepetitjournal.com/dubaï)

 

Sujets du moment

Flash infos