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Xavier Cornille, la musique en français

Xavier Cornille, la musique en françaisXavier Cornille, la musique en français
Écrit par J.C.
Publié le 7 août 2021, mis à jour le 7 août 2021

Durant le confinement ils ont parfois déployé des trésors d’ingéniosité pour continuer à transmettre leur passion par Zoom et motiver leurs jeunes élèves, nous ne parlons pas seulement des professeurs des écoles mais aussi de toute la cohorte des professeurs d’expression artistique, et nous les parents leur devons tous une fière chandelle : qui a vu sa fille pratiquer le ballet seule devant son écran mais en grande tenue, ou son fils gratter sa guitare dans la cuisine « parce que le wifi est meilleur », sait bien que ces cours sont essentiels à leur équilibre et à leur joie de vire. Aujourd’hui nous allons à la rencontre d’un de ces professeurs, Xavier Cornille, pour qui la musique est avant toute chose ce qui nous lie les uns aux autres : et quoi de plus indispensable aujourd’hui ?

 

 

Lepetitjournal.com/dubai : Xavier, vous enseignez le piano à Dubaï et avez la réputation d’être un professeur d’exception, très à l’écoute de ses élèves, quel est votre parcours ?

 

Xavier Cornille : J’ai fait le Conservatoire en France, un parcours classique. Je viens à Dubaï en 2012 pour des vacances, et y retrouver des amis, et j’ai tout de suite le coup de foudre : un lieu où j’ai envie de vivre. Une étude de marché rapide, et je me rends compte qu’il y a un besoin, une demande pour des cours de piano en français, des familles francophones qui recherchent des enseignants francophones. En France j’ai en parallèle une petite société d’import-export et je donne des cours à l’école de musique, cette double casquette commerciale et musicale me permet de bien préparer mon projet, sur lequel je travaille pendant deux ans. Ça peut paraitre long mais le réseautage d’expat n’est pas alors aussi développé qu’aujourd’hui : il n’existe pas par exemple de groupe Facebook - qui sont une source super pratique et efficace d’information et d’entraide.

 

Comment se passent vos débuts ?

 

J’arrive en 2014 et je rencontre tout de suite quelques familles qui me font confiance et qui lancent le bouche à oreille. Et moi je considère - et en particulier ici aux Émirats - que c’est le nerf de la guerre : votre réputation fait tout. Je monte une société, car j’ai déjà dans l’idée de pouvoir grandir et de me développer. Très vite je suis débordé d’élèves et donc je vais agréger autour de moi d’autres enseignants : la guitare, la batterie, le chant….les familles auprès de qui j’enseigne le piano me demandent souvent si je ne connais pas un prof de tel ou tel instrument, donc c’est une croissance qui se fait de manière naturelle, organique. Aujourd’hui j’ai donc autour de moi une nébuleuse de personnes qui sont soit des collaborateurs soit des employés, et ensemble nous proposons tout un panel d’activités autour de la musique, toujours en français. Cela va des instruments jusqu’au chant, la chorale, la danse, la comédie musicale, le Sound painting, la MAO (musique appliquée par ordinateur), un ensemble de pianos…. Bien sur tous nos apprentissages sont tournés vers les spectacles de fin d’année, qui se font parfois en synergie, comme avec notre “rock band” qui rassemble sur scène des élèves de guitare, piano et batterie.

 

Qu’est ce qui fait la spécificité de vos cours ?

 

Notre méthode est totalement centrée sur l’élève, l’idée est de trouver ensemble ce qu’il ou elle a envie d’apprendre et d’y parvenir, j’ai envie de dire “peu importe comment”. Disons que nous allons utiliser toutes sortes d’outils : le solfège en est un, c’est un abécédaire, mais c’est loin d’être le seul, et surtout le programme sera composé entre l’élève et l’enseignant, sur mesure. La façon dont j’apprend le piano avec un tel sera différente que d’avec son copain de classe, même s’ils ont le même âge et sensiblement le même niveau. L’idée est vraiment de rentrer dans ce qui intéresse l’enfant et de construire son apprentissage autour de ça.

 

En six ans qu’est ce qui a changé dans votre Dubai ?

 

En tant qu’expat ce qui change avec les années… je dirai qu’au début on a vraiment la tête dans le guidon, on ne pense qu’à son projet, son travail, mais que petit à petit quand les choses s’amorcent on commence à se sentir chez soi quand on sort un peu de cette course professionnelle, quand on a réussi à se construire un entourage auprès de qui on a plus rien à prouver ou à démontrer, que sa légitimité professionnelle est naturelle…c’est un moment agréable, on peut souffler, prendre du recul, envisager d’autres projets…

 

Qu’est ce qui vous tient le plus à cœur dans votre projet ?

 

Le principe de créer un centre d’activités dédiées à la communauté francophone c’est aussi bien plus que du loisir. Dubaï est une ville qui peut être dure, très individualiste, et créer du lien, rassembler les gens autour de la musique, du chant, du partage par excellence en fait, c’est très gratifiant. C’est aussi pour ça qu’on favorise beaucoup les rencontres interdisciplinaires, et qu’on essaye d’élargir au possible l’éventail de notre public : de l’éveil musical pour les tout petits dès 4 ans, avec leurs parents qui participent, jusqu’aux adolescents. Ce que j’apprécie le plus c’est d’avoir un rôle de catalyseur, d’être capable de fédérer les projets et les bonnes énergies autour de la musique.

 

 

Pour rencontrer Xavier et se renseigner sur tout ce qu’il propose :

Visiter sa page dédiée sur Facebook 

 

Cela vaut la peine aussi de mentionner sa collaboration avec la compagnie de théâtre francophone "Culture Émulsion" avec qui ils ont monté une activité qui cartonne : la comédie musicale, et My little Music (autour du chant).

 

Rediffusion de notre article du 12 octobre 2020

 

 

Publié le 7 août 2021, mis à jour le 7 août 2021

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