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JULIETTE KUDLIKOWSKI – « Notre politique pédagogique est notre point fort »

Écrit par Lepetitjournal Dubai
Publié le 8 avril 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

Juliette Kudlikowski est la dynamique directrice de l'école primaire du Lycée Français International de l'AFLEC de Dubaï (LFI) depuis 2 ans et demi. A la fin de l'année scolaire, elle quittera Dubaï pour de nouveaux horizons, Singapour. Cette interview donc est l'occasion de revenir sur les spécificités de l'enseignement ici, mais aussi sur son parcours.

Comment vous êtes-vous retrouvée à diriger l'école primaire du Lycée Français International de Dubaï ?

Avant d'arriver à Dubaï, j'ai eu un long parcours d'expatriée ! Je suis passée par la Chine, le Maroc, le Liban, avant de rentrer 3 ans en France, puis repartir pour Dubaï. J'y suis arrivée seule avec mes trois enfants de 10, 14 et 18 ans, évidemment tous scolarisés au LFI ! J'avais en fait postulé à plusieurs postes dans différents pays, celui de Dubaï était libre et j'ai été acceptée. J'ai trouvé l'opportunité de travailler dans un environnement multiculturel très intéressante, et je n'ai pas été déçue: Mes enfants parlent arabe (ils avaient commencé à l'apprendre au Liban), et deux sont bilingues en anglais ! En fait, ici tout est possible à condition que l'on travaille beaucoup. Personnellement, je n'ai jamais autant travaillé, le LFI est une grosse structure, avec 2270 élèves? J'en dirige environ 1520 pour le primaire !

Quelle est la différence entre l'enseignement classique français et celui que vous proposez au LFI ?

C'est à peu près le même système qu'en France, à part qu'ici l'école est privée, et que nous sommes soumis à la réglementation émirienne. Cela signifie que l'enseignement de l'arabe est obligatoire pour tous, et celui de la religion aussi, pour les élèves musulmans. Globalement l'enseignement est de très bonne qualité à Dubaï.

Concernant le LFI en particulier, notre point fort est notre offre éducative. Nous proposons une politique linguistique très riche dès la petite section : L'anglais, l'arabe, l'allemand, l'espagnol et le chinois y sont enseignés, et nous allons mettre en place des classes bilingues à partir de septembre prochain. Nous avons déjà une section internationale au collège et lycée, avec enseignement de l'anglais comme matière à part entière, mais aussi des cours dispensés en anglais, comme l'Histoire. Aujourd'hui, parler seulement l'anglais n'est pas suffisant, on devrait même proposer l'hindi ! Je pense qu'il est primordial d'enseigner différentes langues le plus tôt possible et de proposer une réelle ouverture culturelle aux élèves. Nous avons environ 45 nationalités différentes au LFI !

Le rythme scolaire y est assez intense car nous proposons beaucoup d'options différentes, comme le latin, la section internationale, du théâtre, des arts plastiques, du football? Et bientôt l'italien en LV3 ! Cela peut faire des journées de cours allant de 8h à 18 h, selon les options choisies !

Nous avons aussi un plan de développement numérique : Nous sommes en train de créer des classes connectées à l'aide d'IPads, pour ne plus utiliser de manuels papier. 

Quelles sont vos exigences en matière d'enseignement ?

Nous mettons en place beaucoup de projets pédagogiques, comme des sorties, des voyages? Nous avons un projet de mobilité pour 8 élèves qui pourront partir 15 jours dans une école française aux Etats-Unis, et nous sommes en train d'en développer d'autres. 

J'ai aussi beaucoup d'exigence envers l'équipe enseignante, dès le recrutement. Le ministère de l'éducation émirien a rendu obligatoire une licence de français ou en sciences de l'éducation pour pouvoir enseigner. Nous faisons passer aux futures recrues une journée d'observation dans 3 classes pour tester leur motivation. Au-delà du diplôme, je demande aussi certaines qualités personnelles, comme la bienveillance et la rigueur par rapport aux élèves. J'ai la chance d'avoir des professeurs très dynamiques, extrêmement impliqués. Je n'ai jamais eu une équipe qui travaille autant avant ! 

Nous nous devons d'être exigeants, car l'école est privée, donc payante : Le service doit être le meilleur possible.

Comment les élèves gèrent-ils cette exigence, et l'expatriation en général ?

Les enfants ont la faculté d'être très adaptables, mais sont tout de même sensibles au fait de devoir perdre leur amis à un moment donné. J'en sais quelque chose avec mes enfants ! Je leur dis qu'ils auront l'occasion de les revoir, et qu'ils ont la chance d'avoir les nouvelles technologies à leur disposition !

C'est vrai qu'il y a beaucoup de turn-over, certains élèves quittent l'école en cours d'année, ce qui n'est pas évident. Nous avons une psychologue qui est là pour les aider si besoin est. Sinon je trouve les élèves très motivés, l'ambiance à l'école est super ! Il y a beaucoup de respect, d'entraide, et tous sont bien élevés. Peut-être est-ce parce que l'expatriation rend plus mature plus vite. En tout cas les résultats scolaire s'en ressentent, nous avons eu 100 % de réussite au bac l'an dernier !

Avez-vous des activités en dehors de l'école ?

J'en ai une qui me tient particulièrement à c?ur: Avec un papa résident à Abu Dhabi, nous avons monté un groupe de parole destiné aux enfants intellectuellement précoces, « Les Zèbres du Désert ». Nous mettons en place des rencontres entre enfants, de manière bénévole. 2 % des enfants sont concernés en France, et il est important qu'ils soient reconnus et aidés.

Pour plus d'informations :

Lycée Français International de l'AFLEC de Dubaï

+971 4 33 68 552
+971 4 39 60 607
+971 4 39 60 608

 Camille RENAUDIN (lepetitjournal.com/dubai) le 10 avril 2016 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 8 avril 2016, mis à jour le 6 janvier 2018

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