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CHRISTOPHE NICAISE – La « french touch » du groupe Seddiqi

Christophe NicaiseChristophe Nicaise
Écrit par Tiffany BUSSER
Publié le 2 août 2018, mis à jour le 2 août 2018

Christophe Nicaise est à Dubaï depuis bientôt 16 ans. En plus d’être un professionnel chevronné, se sont sa discrétion, loyauté et décontraction, qui ont selon lui permis au français de gagner une place tout en haut de l’échelle d’une grande entreprise familiale locale : le groupe Seddiqi.

 

Après près d’une décennie en tant que CEO de la branche horlogère, Christophe est aujourd’hui Strategy and Business Development Officer au sein de Seddiqi Holding. Entre autres responsabilités, il parcourt désormais le monde, radars en marche, afin de dénicher de nouveaux concepts retails et luxe à implémenter au Moyen Orient.

Son énergie ne faillit pas : entre deux avions il s’adonne encore à la boxe thaï ou au ski.

 

Lepetitjournal.com/dubai - Comment êtes-vous arrivé à Dubai ?

 

Christophe Nicaise : Je suis arrivé il y a 16 ans. Ma carrière a démarré chez Vuarnet en France. Ensuite, le groupe Richemont m’a engagé en tant qu’Area Manager de Baume et Mercier pour le Moyen Orient, l’Inde et l’Asie Pacifique. Puisque je connaissais bien le marché, on m’a confié l’ouverture de la filiale Baume et Mercier à Dubai en 2002. J’ai rapidement eu la confirmation que cette ville était faite pour moi !

 

 

Pourquoi Dubai est une ville faite pour vous ?

 

C.N : Tout d’abord le climat est idéal. Cette ville est à la croisée des mondes, cosmopolite. Il y aussi les valeurs humaines, familiales et de tolérance. Il me semble que cela est intimement lié à la culture locale. Ici par exemple, les familles prennent soin de leurs membres âgés. La qualité de vie en général et la sécurité en particulier sont très importants à mes yeux. La police ici est particulièrement proche des citoyens et efficace.

"Ici, mes conditions de travail et de vie sont optimales et j’ai découvert à Dubaï la sensation de ne pas avoir besoin de plus"

 

 

Quelle a été votre évolution depuis 15 ans ?

 

C.N : Après deux ans ici chez Richemont, Maximilian Busser (qui vit maintenant aussi à Dubaï !) a fini par me débaucher pour Harry Winston après trois tentatives. J’ai donc ouvert la filiale Harry Winston et m’en suis occupé de 2004 à 2008. Trouver mon bonheur ici a eu un impact pour la suite. Mes choix de carrière ont été faits entre autres pour sécuriser ma place à Dubaï. J’ai rejoint Ahmed Seddiqi and Sons. Ils étaient mes clients depuis toujours.  Le poste de CEO m’a été proposé directement, qui plus est dans une période transitionnelle fort importante puisqu’il s’agissait du passage de relai de la seconde à la troisième génération. Au-delà de la responsabilité, le groupe me plaisait et cela m’intéressait aussi pour m’assurer de pouvoir rester à Dubaï.

 

Et comment avez-vous vu évoluer Dubaï pendant toutes ces années ?

 

C.N : J’ai vu arriver beaucoup de français (rires) ! Dubaï est en évolution perpétuelle, en mouvement perpétuel. La ville a vu naitre des projets invraisemblables. Prenez Dubaï Marina, personne ne considérait aller vivre là-bas et aujourd’hui c’est le spot idéal pour les jeunes expatriés. De manière générale, le modèle économique s’inspire de plus en plus du modèle méditerranéen « open air ». Chacun peut se fabriquer le Dubaï qu’il désire : totalement bling, plutôt outdoor ou authentique, il y a en a pour tous les gouts. 

 

Vous avez travaillé dans une société américaine puis dans une société locale, que vous inspire la culture d’entreprise à Dubaï ?

 

C.N : Il me semble que la culture d’entreprise à Dubaï est à l’opposé de nos habitudes dans les systèmes européens, voire asiatiques, caractérisés par le « toujours plus ». Toujours plus d’argent, toujours plus vite. Ici, les valeurs humaines, l’harmonie et les relations sont une priorité. Dans le groupe Seddiqi par exemple, on prend son temps, les investissements à long termes priment sur les profits à court terme. On n’est pas dans l’excès ou la précipitation. Cela veut dire aussi qu’on ne panique pas non plus dans l’adversité.

En ce qui me concerne, les plus gros ajustements que j’ai eu à faire ont été relatifs à la valeur du temps ! Certaines initiatives mettent plus de temps qu’ailleurs pour être mises en œuvre. Le Moyen-Orient est une école de la patience. La famille Seddiqi a été inspirée de faire appel à moi, car je pense qu’au-delà de mes capacités professionnelles – il existait des gens avec compétences similaires  – mes « soft skills » ont fait la différence : je suis diplomate, consensuel et je sais rester discret.

Christophe Nicaise

 

 

 

Que fait le groupe Seddiqi ? Quelle est sa nouvelle direction ?

 

C.N : Le groupe Seddiqi est constitué de quatre branches. La première, Ahmed Seddiqi & Sons, la plus connue, distribue montres de luxe et joaillerie au Moyen Orient depuis 65 ans. Cette branche est par ailleurs à l’initiative de la Dubai Watch Week, dont s’est tenue la troisième édition cet automne et qui offre au public régional une approche la culture horlogère.

La seconde branche de la holding est immobilière et la troisième, Swiss Watch Service, est une plateforme de SAV horloger. La quatrième, Mizzen, vient d’être fondée et vise à diversifier le groupe dans le retail de luxe sur de nouveaux secteurs complémentaires à l’horlogerie - joaillerie. L’idée est venue d’une réflexion stratégique : le groupe est actif dans une seule industrie, dans un seul pays, les EA. A long terme, cela peut représenter un certain risque. Il s’agit donc de développer de nouvelles sources de croissance et de revenus à l’échelle régionale tout en restant dans notre domaine de prédilection : l’implantation de marques de luxe.

 

 

Et vous, quels sont vos nouveaux projets au sein du groupe?

 

C.N : Après près de neuf ans à la tête de la branche horlogère Ahmed Seddiqi and Sons, je suis maintenant responsable de la stratégie et du développement au sein de Seddiqi Holding, cela implique notamment la direction de la nouvelle branche Mizzen. Nous souhaitons distribuer les marques innovantes et à la pointe de l’expérience client dans des domaines aussi diverses que le bien-être, la mode, la beauté ou les accessoires. Par conséquent je vais voyager beaucoup plus : en Corée puis certainement à Londres et aux Etats Unis pour commencer… Mon radar est en route ! 

À titre d’exemple, nous avons déjà signé avec Aesop et Orlebar Brown.

 

 

 

Tiffany Busser
Publié le 2 août 2018, mis à jour le 2 août 2018

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