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PIERRE SEGOH - Aller-retour Cotonou-Lomé, l'artiste togolais expose au Bénin

Écrit par Lepetitjournal Cotonou
Publié le 19 juin 2016, mis à jour le 20 juin 2016

 

Pierre Segoh est un artiste plasticien togolais, né en 1980. Il peint de manière très intimiste des visages de personnes qu'il a rencontré au cours de sa vie et tente d'en retracer les expressions et les sentiments qui l'on marqués. Nous l'avons rencontré à Maison Rouge alors qu'il y expose ses ?uvres en compagnie de Marius Dansou. L'exposition est encore en cours jusqu'à mardi, à ne pas manquer !!

Pierre a commencé la peinture tout jeune guidé par une passion autodidacte de cet art. Son père était dans l'installation de rituels vaudous, c'est peut-être là qu'il a découvert les premières formes et couleurs qui l'ont par la suite inspirées.

Il s'est ensuite formé sur le tas, puis s'est rapproché de ceux qui ont suivi des écoles lors de biennales, d'expositions-festivals, dont celle organisée par Dominique Zinkpé, place de l'Etoile Rouge à Cotonou. C'est là qu'il a rencontré ses futurs amis artistes dont Marius Dansou avec lequel il expose aujourd'hui.

Le déclic pour Pierre dans la découverte d'un fil directeur pour ses ?uvres a été à la suite d'une résidence qu'il a effectuée en 2013 à la Cité internationale des arts à Paris. Il a pu à cette occasion approfondir ses sujets et ses personnages. Il a amélioré ensuite ses techniques en se rendant régulièrement aux Beaux Arts de Paris.

Pierre Segoh peint sur toile, sur papier et sur bois. Il utilise des techniques mixtes de crayons, pastel et encre de chine.

Ses peintures étaient au départ des peintures « à l'africaine », comme il dit, où il fallait être spontané, tout mettre sur le papier en un jet d'idée. Avec le temps Pierre a amélioré ses techniques et s'est rendu compte qu'il fallait travailler ses ?uvres au fur et à mesure selon les sujets et ce qu'il voulait dire.

En ce moment Pierre travaille sur l'identité des personnes. Il s'appui sur la tête de l'être humain, partie du corps la plus importante, selon lui, pour reconnaître la valeur d'une personne. Il crée des sortes de masques, les masques « Segoh » qui tous ont une identité propre. Ces visages sont parfois déformés, mi-hommes, mi-animaux.

L'exposition Cotonou-Lomé est comme un billet d'avion aller-retour. L'idée est venue aux deux artistes Pierre et Marius en 2007 quand Marius Dansou est venu à Lomé. Ils souhaitaient réaliser une résidence libre, sans contraintes de temps et de production. Se laisser le temps de la création et puis exposer leurs ?uvres par la suite dans un lieu de passage, comme Maison Rouge. L'exposition se fait aujourd'hui à Cotonou et par la suite certainement à Lomé.

L'ensemble de dessins exposés sur papier présente pour la plupart un serpent qui symbolise les désirs de l'homme, le désir de boire, le désir de manger. Les têtes représentent l'homme de manière universelle, il ne s'agit ni d'un homme, ni d'une femme. Chacune d'entre elles représentent une expression particulière avec du rouge à lèvres pour les rendre plus joyeux. Souvent des animaux sont présents dans les dessins et symbolisent la part bestiale qui est parfois en l'homme.

Le « Jeu du monde » représente chacune des grandes nations avec leurs missiles, leurs armes de guerres qui entrent en confrontations. Les têtes sont déformées et représentent celles des dirigeants des grandes nations, le pouvoir dans les conférences internationales où se prennent les décisions. Des bêtes surnaturelles s'attirent, se repoussent et se font la guerre.

Les « Trios » représente trois visages peints séparément qui veulent dire la même chose. L'idée est venue à Pierre alors qu'il prenait le métro parisien. Ce sont des masques dévastés avec des idées qui leur fourmillent partout dans la tête.

Pour en savoir plus sur Pierre Segoh, visitez sa page Facebook.

Pour voir l'exposition ou commander ses ?uvres après l'exposition, prendre contact avec Maison Rouge, Villa Laïco, Boulevard de la Marina, Cotonou.

Florence Bourreau (www.lepetitjournal.com/cotonou) lundi 19 juin 2016

lepetitjournal.com cotonou
Publié le 19 juin 2016, mis à jour le 20 juin 2016

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