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ELECTIONS CONSULAIRES – Rencontre avec Jean-Marie Langlet

Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 28 avril 2014, mis à jour le 25 juin 2014

Le 25 mai prochain, les Français de l'étranger éliront les conseillers consulaires. Elus de proximité pour un mandat de 6 ans, les conseillers consulaires dont les fonctions sont bénévoles, représenteront les Français hors de France auprès des ambassades et consulats. Les éditions de Cologne et de Francfort s'unissent pour présenter à leurs lecteurs entre le 15 avril et le 6 mai les candidats des 4 listes de la 2e circonscription d'Allemagne. Après Octave Procope-Mamert pour ?Français d'Allemagne, Citoyens et Solidaires? le 15 avril et Claude Chapat pour ?Solidarité, Proximité, Diversité? le 22 avril, c'est au tour de Jean-Marie Langlet de se présenter et d'apporter un éclairage sur la liste ?Mieux vivre en Allemagne?.

Jean-Marie Langlet, Francfort

Lepetitjournal.com/francfort : Pourriez-vous présenter votre parcours à nos lecteurs ?
Jean-Marie Langlet : Né à Paris par les hasards de la guerre, j'ai grandi dans un bourg, mi-agricole, mi-industriel,  de la plaine de la Saône où j'ai mené la vie classique et simple d'un aîné de famille nombreuse ouvrière  marquée principalement par le travail et très tôt - dans la tradition familiale - par un engagement associatif et social important. Après 1968, comme beaucoup de jeunes de ma génération, je suis passé de l'associatif et du social à un engagement politique actif.
En arrivant il y a bientôt 30 ans à Francfort/Main, j'avais déjà une forte expérience de cadre militant de terrain. Dans la continuité, je me suis d'abord engagé à la section locale du Parti socialiste dont je suis rapidement devenu secrétaire. Je le suis resté de nombreuses années. Toutefois la vraie vie militante de terrain me manquait et je suis alors entré au SPD (Le Parti social-démocrate d'Allemagne) dont je suis toujours membre et où j'ai encore localement quelques responsabilités.
En revanche, au fil des années, je me suis détaché du Parti socialiste français - décision née d'une longue maturation personnelle et idéologique ? mais où je garde de nombreux amis et après la campagne électorale de 2007, je me suis rapproché du MoDem (Mouvement démocrate).
Je n'ai pas la nationalité allemande mais je fus un des premiers citoyens européens à être élu local et plusieurs fois candidat aux élections européennes sur la liste d'un parti allemand. J'ai été également  secrétaire général du Conseil des Étrangers de Francfort. Pour moi, il n'y a pas d'engagement social ou politique sans contact permanent avec le terrain. Je suis d'ailleurs actuellement  Kinderbeauftragter et Sozialpfleger (délégué municipal à l'enfance et délégué municipal aux questions sociales) pour mon quartier, celui de la gare principale de Francfort/Main. Ces mandats de terrain sont pour moi une école de modestie et d'écoute des autres.

Quelle a été votre motivation pour être candidat au poste de conseiller consulaire ?
Naturellement, je suis tenté de répondre : mettre mon expérience au service d'une nouvelle structure où tout est à construire et dont la valeur dépendra de celles et de ceux qui la composeront.
Durant mes mandats au Conseil supérieur des Français de l'étranger puis à l'Assemblée des Français de l'étranger,  j'ai eu la chance d'avoir à mes côtés une équipe jeune et dynamique dont les membres, aux engagements (ou sympathies) politiques, sociaux ou associatifs divers m'ont conseillé, représenté quand il le fallait et ont été mes yeux et mes oreilles. En bref ils m'ont fortement aidé à couvrir, au quotidien, une circonscription représentant plus de la moitié de la superficie de l'Allemagne. En effet, la politique c'est un travail d'équipe permanent, également en dehors des campagnes électorales?

Colistiers de gauche à droite - Francfort : Alexandre Duchenne, Jean-Baptiste Deroche, Marc de la Fouchardière, Caroline Schwenk - Oberursel : Anne Le Digou Bernig - Francfort : Jean-Marie Langlet, Valérie Degroisilles, Marion Maire, Catherine Zavard - Düsseldorf : Bettina Galanti - Darmstadt : Anne-Marie Andrieux - Cologne : Gregory Lièvre - Düsseldorf : Gian Luca Vidili - Cologne : Frédéric Loie

Quelles seront vos priorités si vous êtes élu ?
Je ne vous présenterai pas une liste de v?ux pieux pour vous faire croire que le conseil consulaire va trouver des emplois aux Français qui arrivent en Allemagne et des flots d'argent pour les programmes linguistiques. Regardons d'abord les potentiels énormes qui ne sont pas assez exploités. Les priorités de ?Mieux vivre en Allemagne? reflètent un état d'esprit qui doit changer à travers l'ensemble des problématiques.

Nous voulons entretenir le lien entre les Français et leurs institutions nationales. Le ?conseil? consulaire est un lieu de discussion et de coopération pour trouver, maintenir ou améliorer les services pour la population française en assurant une présence à la fois physique et en ligne. C'est aussi là que nous assurerons le rôle de vigie - en partenariat avec tous les parlementaires - sur les questions de fiscalité, de retraites et du droit de la famille.

Le second axe est essentiel : créer davantage de liens entre les Français d'Allemagne et les autorités locales. Le conseil consulaire sera pour la première fois la voix des Français et pas uniquement celle de l'administration française. Cette communauté n'est pas assez audible auprès des partenaires locaux quand il s'agit de faire valoir les besoins et les difficultés spécifiques qu'elle rencontre. C'est notamment le cas dans le domaine de la formation professionnelle ou des acquis scolaires. Nous interviendrons aussi pour faciliter certaines procédures dans les administrations locales pour un service public à la fois de qualité et de proximité.

Enfin, le conseil consulaire aura pour rôle essentiel de soutenir les initiatives et activités culturelles qui viennent de la communauté, porte d'entrée vers la culture française à la fois pour les Allemands et pour les membres de la communauté française parce que nous voulons nous intégrer ensemble dans le tissu social local. Nous parlons ici des établissements scolaires ou de l'accès aux médias.

L'Allemagne assiste à une recrudescence de la présence française. Comment comptez-vous être au plus près des préoccupations de ces nombreux Français aux profils et attentes bien souvent très différents ?
Nous devons être conscients des moyens modestes dont nous disposerons : 6 conseillers pour 45 000 habitants sur une circonscription grande comme un quart de la France et sans vrai budget. Le travail du conseiller consulaire sera de faire marcher ses réseaux pour répondre à des situations très diverses. C'est ici aussi que jouera l'expérience accumulée au cours des dernières années.
Il m'est arrivé d'être réveillé la nuit par quelqu'un qui me demandait de l'aide. Être conseiller c'est aussi savoir accompagner physiquement et moralement des gens qui ont besoin d'une assistance concrète sur le plan juridique ou pratique. Avec l'équipe de ?Mieux vivre en Allemagne? qui se présente, nous continueront à assumer cette tâche.
Notre liste allie notamment expérience et renouveau, compétence et engagement. Le ?ticket? de notre liste est le seul à promettre de manière réaliste d'avoir des conseillers élus dans au moins deux grandes villes et régions. Nous ne promettons pas de devenir les porte-paroles de la communauté à partir du 26 mai. Par nos engagements associatifs en faveur des Français de l'étranger, nous sommes déjà présents dans leur quotidien.

Qu'est-ce qui vous démarque selon vous des autres candidats et programmes ? Quelle sera votre valeur ajoutée ?
?Mieux vivre en Allemagne? est une liste indépendante mais pas une liste apolitique et surtout pas antipolitique car nous croyons tous en la nécessité d'un engagement et venons d'horizons divers et représentons diverses sensibilités. Certains membres de la liste affirment ouvertement leur proximité avec l'UMP, le centre, les socialistes ou les écologistes. Deux sont membres du SPD et un de la CDU (Union chrétienne-démocrate). Nous dépassons les cadres politiques partisans car les intérêts et problématiques des Français de l'étranger sont plus larges.
Élu à l'AFE, je siège au groupe des indépendants. J'ai appris à y pratiquer, dans une instance française, ce que m'a apporté mon engagement politique allemand, à savoir qu'on ne perd pas son âme en travaillant avec tous tant qu'il s'agit du bien commun.
C'est dans cet esprit que nous nous plaçons, à la fois dans le cadre des élections consulaires mais aussi des élections à l'AFE qui auront lieu dans la foulée pour que chaque membre de notre communauté, quel que soit ses moyens, ses besoins et ses attentes puisse ?Mieux vivre en Allemagne?.

Propos recueillis par Valérie Keyser (lepetitjournal.com/francfort), mardi 29 avril 2014

"Mieux vivre en Allemagne" sur internet :
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Publié le 28 avril 2014, mis à jour le 25 juin 2014

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