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COMMUNAUTÉ - L’école Les petits malins fête ses 20 ans

Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 6 juillet 2014, mis à jour le 7 juillet 2014

L'école Les petits malins a fêté ses vingt ans dimanche 29 juin dernier. La plupart des élèves et leurs parents sont venus célébrer cette date clé dans une ambiance festive où chacun a su s'investir et partager un moment de franche convivialité. Créée en 1994, la première école privée de notre région est aujourd'hui subventionnée par la ville de Cologne. Retour sur l'aventure des fondatrices de l'école.

Au programme de la fête aujourd'hui : les shows des petits devant les yeux émerveillés de leurs parents mais également lâcher de ballons, danses, maquillage et nourriture à gogo. La joie et la bonne humeur vont bon train dans cette école où tous semblent se connaître. « Les enfants sont ravis, et chaque soir en rentrant de l'école ils nous font part de leurs découvertes dans l'autre langue » nous confie un parent. « Nous n'avons que de bons retours et de nombreux remerciements » ajoute la directrice Mireille Romer-Rouviere.

Mais les parents ne sont pas les seuls heureux de cette association franco-allemande, les institutrices et les stagiaires le sont également. « Je vis en Allemagne depuis quinze ans et je travaille ici depuis treize, c'est vraiment super, le concept est vraiment intéressant et je me plais ici » explique Chantal, institutrice française de l'école.
Tout était mis en ?uvre pour profiter de la fête, jusqu'à l'ingénieuse répartition des stands de nourriture : chaque tente présentait en effet une région de France ou de la Francophonie, il était donc possible de déguster des crêpes au stand breton tout en buvant un verre de vin, sans oublier le stand allemand qui proposait des Brat- ou des Currywurst. Chaleureuse et conviviale l'ambiance a enthousiasmé les petits et les grands venus en grand nombre.

Avant tout une « affaire de famille », l'école est le fruit d'une coopération franco-allemande et d'une réflexion sur la pédagogie et les méthodes d'enseignement. La directrice, Mireille Romer-Rouviere a accepté de recevoir lepetitjournal.com Cologne et nous en dit un peu plus sur le fonctionnement de l'école.

Photo : de gauche à droite : Mireille Romer - Rouvière (co-fondatrice et directrice), Chantal Gerber-Damais (co-fondatrice), Beate Schaaf (éducatrice et directrice adjointe)

Lepetitjournal.com Cologne : L'école a été créée en 1994, est-ce vous qui l'avez fondée ?
Mireille Romer-Rouviere : La maternelle est née du souhait de mon amie, Madame Chantal Gerber-Damais et  moi-même de créer un accueil franco-allemand dans le domaine de la petite enfance à Cologne. Nous avons commencé avec un tout petit groupe d'enfants dans son école de langues « Fremdsprachenforum ». À l'époque il n'y avait rien de ce genre à Cologne : notre but était de créer une maternelle bilingue franco-allemand soutenue par une pédagogie fondée sur un mélange de l'école maternelle française et du jardin d'enfants allemand. Ensuite nous avons pris beaucoup d'ampleur et avons fondé avec les parents du tout début une association, ce qui nous a permis de continuer à fonctionner sans souci de financement.

Pouvez-vous nous expliquer le principe de votre école ? Quelle est sa vocation ?
Le premier principe est le mélange : en France on met en avant le côté scolaire et éducatif tandis qu'en Allemagne la socialisation et l'éveil de l'enfant sont plus importants. L'aspect scolaire français n'existe pas vraiment dans les jardins d'enfants. On a créé un concept bien particulier. Etant française j'ai repris les programmes de l'école maternelle française j'ai lu, regardé, visité des écoles allemandes et fait un mélange des deux idées. Il a également fallu assouplir le programme français, plus donner la parole à l'enfant, le laisser décider et faire des choix durant l'année.
La seconde partie de notre concept est le bilinguisme, on souhaitait accueillir des familles franco-allemandes, la France au sens large du terme, plutôt la Francophonie car les parents viennent parfois du Maroc ou de la Turquie. Il n'est pas difficile pour les enfants de jongler entre les langues car ils naissent avec et possèdent deux ou plusieurs langues maternelles. Nous veillons dès leur plus jeune âge à ce que les enfants développent un bilinguisme de bon niveau.

Votre école s'arrête à la maternelle, que font les élèves après ?
Les élèves vont souvent à la  Geilenkircherstrasse, c'est une école primaire allemande avec des classes franco-allemandes. Les enfants continuent après souvent la filière franco-allemande en intégrant le lycée Kreuzgasse qui est un lycée allemand mais avec des classes franco-allemandes. Peu vont au lycée français de Düsseldorf.

Sur le plan pratique, combien d'élèves, de classes, d'instituteurs compte l'école ?
Nous avons 80 élèves d'un à dix ans : une crèche, deux Kindertagesstättengruppen (de trois à six ans), deux Spielgruppe (accueil deux à trois matinées par semaine à temps partiel donc) en complément de la crèche et un « Französische Kurs für Schulkinder » (comme une étude après l'école). Nous sommes dix-huit éducatrices françaises et allemandes, les élèves peuvent venir de 7h30 à 17h.

Quel est votre rôle en tant que directrice ?
Je dois veiller à ce  que le concept soit bien suivi, que les activités choisies soient en rapport avec le bilinguisme et notre concept (pédagogie, enseignement?). Il y a aussi la gestion, la trésorerie ou encore l'administration, comme répartir les enfants dans les classes, trouver de nouveaux élèves? Et bien sûr le contact avec les parents, le bureau de l'association et j'en oublie !

Avez-vous un meilleur souvenir au sein de l'école à nous dévoiler ?
Il n'y a pas un seul meilleur souvenir, ce qui me réjouit, c'est  de voir le résultat, de constater que tout fonctionne, que nos buts sont atteints. Les fêtes comme celle d'aujourd'hui montrent qu'on a réussi malgré le travail. Tout le monde est content, les élèves et les parents sont enchantés.

Et un pire ?
Des pires il n'y en a pas ou du moins il n'y a en a plus. Il y a des moments difficiles parce qu'on a beaucoup de travail, c'est une association à but non lucratif et les membres du bureau sont uniquement des bénévoles, comme Madame Gerber-Damais et son mari ainsi que mon mari qui est le comptable, par exemple. En général, le principal inconvénient est que ça interfère beaucoup dans ma vie privée et que la charge est  parfois lourde à porter.

Avez-vous des projets pour l'année à venir ?
Cette année nous avons travaillé sur le thème de la Francophonie et on a créé un partenariat avec l'école maternelle Les Moulins de Lille, qui d'ailleurs a décidé de venir nous voir pour la fête de nos 20 ans, aujourd'hui. Le projet à l'avenir est de maintenir le niveau de la maternelle mais bien sûr de continuer cette association et pourquoi pas de partir à Lille avec nos enfants !

Malgré la pluie en début et fin de journée, la fête fut une vraie réussite où chacun put participer à sa manière, les enfants avec leurs spectacles de classe, les parents aux stands, les institutrices aux différentes activités. De beaux moments qui promettent encore de longues années à venir.

Mathilde Baraut (www.lepetitjournal.com/cologne) Lundi 7 juillet 2014


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Publié le 6 juillet 2014, mis à jour le 7 juillet 2014

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