L’AF de Chiang Mai change de statut, un nouveau défi pour Elsa Calley

Par Catherine Vanesse | Publié le 23/11/2020 à 00:00 | Mis à jour le 24/11/2020 à 09:30
Photo : Catherine Vanesse - Elsa Calley est la nouvelle directrice de l'Alliance française de Chiang Mai
elsa calley directrice alliance française de chiang mai

Elsa Calley a pris ses nouvelles fonctions il y a peu en tant que directrice de l’Alliance française de Chiang Mai. Un nouveau défi pour la jeune femme qui entend amener un vent de fraîcheur sur le lieu. 

Arrivée en Thaïlande le 29 septembre et après une période de quarantaine à Bangkok, Elsa Calley a pris ses fonctions le 15 octobre en tant que directrice de l’Alliance française de Chiang Mai. Un poste qu'occupait le consul honoraire Thomas Baude depuis plus de 30 ans. 

Pendant longtemps, l’Alliance de Chiang Mai était d’un point de vue légal une annexe de celle de Bangkok, mais ce statut est sur le point de changer. L’Alliance française de Chiang Mai devrait en effet être autonome d’ici la fin de l’année et devenir une organisation à part entière de droit locale. Avec ce nouveau statut, l’Alliance de Chiang Mai ne dépendra plus financièrement de celle de Bangkok. Certaines activités seront toujours organisées en collaboration avec Bangkok, mais d’autres initiatives indépendantes devraient voir le jour. 

Dans ce contexte tout nouveau, la jeune trentenaire entend apporter un nouveau souffle à l’Alliance. Pour en savoir plus sur cette diplômée en littérature et langue chinoise, en art et en sciences politiques, ainsi qu’enseignement du français en tant que langue étrangère, Lepetitjournal.com l'a rencontrée dans des bâtiments rénovés il y a quelques mois seulement. 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Originaire de Franche-Comté, j’ai passé mon enfance dans les Vosges puis j'ai étudié à Aix-en-Provence avant de partir en Chine. Passionnée par l’Asie et plus particulièrement la Chine, j’ai passé une licence de chinois, un master en sciences politiques et un autre en management culturel. Je rêvais à l’époque d’avoir ma propre galerie d’art - je ne sais pas si c’était irréaliste ou si cela reflétait surtout une envie d’enseigner ou de travailler dans la culture, la coopération, les alliances françaises. 

Après avoir étudié à Shanghai et Hong Kong, je suis rentrée en France où j’ai enseigné l’allemand pendant quelques mois et également passé une formation en français langue étrangère. J’ai ensuite enseigné le français en Égypte pendant un an avant de partir pour Pékin. J’étais lectrice de français à l’université des langues étrangères de Pékin et, en parallèle, je travaillais à l’ambassade de France en tant qu’assistante au service linguistique. Même si je n’étais qu’assistante, je me suis "éclatée". Il y a deux ans, je me suis installée à Macao où j’étais la directrice pédagogique de l’Alliance française là-bas. 

Après autant de temps en Chine, pourquoi venir en Thaïlande et à Chiang Mai plus particulièrement ?

Pour être honnête, je n’avais plus envie de rester en Chine, j’en avais un peu marre. Ce pays a beaucoup guidé ma vie pendant des années, je me suis trop focalisé sur la Chine et j’avais envie de tourner la page sans pour autant quitter l’Asie. Quand j’ai vu qu’un poste se libérait à Chiang Mai, j’ai postulé. C’était avant le coronavirus. Avec la crise du Covid-19, j’ai cru que rien ne pourrait se passer comme je le voulais. J’ai eu un confinement à Macao avant de pouvoir rentrer en France en juin. Et finalement le nouveau comité de l’Alliance française de Chiang Mai m’a rappelée au début du mois d’août. 

Je suis très contente d’être ici! J’arrive dans un bâtiment entièrement rénové, avec une salle d’exposition à l’étage, ce qui veut dire que l’on peut déjà mettre une série d’activités en place. Nous sommes une toute petite équipe et donc mon poste se veut aussi très touche-à-tout avec une partie culturelle et une autre axée sur l’éducation. 

L’Alliance française de Chiang Mai change de statut, pouvez-vous nous en dire plus ?

Jusqu’à présent, nous étions une annexe de l’Alliance de Bangkok, le poste de directeur dépendait directement d’eux. Avec l’autonomisation, nous continuons de faire partie du réseau mondial des Alliances françaises mais, structurellement, nous devenons indépendants en termes de budget, de programmation culturelle et éducative.

Cela va nous permettre de prendre des décisions sans passer par Bangkok mais tout en pouvant continuer de travailler avec eux. En soi, mon poste va être un coût supplémentaire ce qui fait que les enjeux de développement sont très importants. Je pense que cela va nous placer dans une autre dynamique, pas tout à fait celle d'une entreprise, mais il va falloir davantage faire vivre ce lieu. 

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Avec l’autonomisation qui devrait être définitivement constituée d’ici la fin de l’année, nous allons avoir un comité local composé de huit Thaïlandais ainsi que de membres invités parmis lesquels on retrouve Sébastien Tayac, professeur d’histoire de l’art à l’université de Chiang Mai et Thomas Baude. Thomas sera toujours présent dans les bâtiments puisque son bureau de consul honoraire reste au premier étage. Pendant longtemps, les gens assimilaient l’Alliance et le consulat, mais là, visuellement, ils se rendent compte que cela commence à changer. 

Quels sont les changements ou les nouveautés que vous voudriez mettre en place ?

Je voudrais développer des projets culturels en tous genres. Je voudrais rappeler que nous sommes ouverts aux propositions, à tout ce qui peut mettre en valeur ce lieu magnifique. J’aimerais également mettre en place des cours à destination des enfants avec d’une part des cours pour ceux dont l’une des langues maternelles est le français et qui auraient besoin d’un renforcement ou d’un support en français. D’autre part, j’aimerais aussi lancer des cours de français à destination des enfants thaïlandais. Pour le moment, nous ne proposons que des cours pour adultes. 

Vous avez déjà pas mal bougé dans le monde, combien de temps prévoyez-vous de rester à Chiang Mai ?

Je n’ai pas de période de fin, j’aimerais que cela ne soit pas un passage éclair, je suis très contente d’être là et j’ai très envie de rester. 
 

catherine_vanesse-LPJ-Bangkok

Catherine Vanesse

Après avoir travaillé pendant 8 ans pour RTL Belgique, Catherine s’est expatriée en Thaïlande de 2013 à 2022, collaborant avec des médias locaux ainsi que Lepetitjournal.com pour qui elle a notamment co-dirigé la rédaction de Chiang Mai de 2020 à 2022
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