Le Ministère cambodgien de la Culture et des Beaux-Arts a lancé lundi le projet de préservation des archives du musée du génocide Tuol Sleng. Cette initiative vise à préserver les documents du régime des Khmers Rouges conservés par le musée, et les rendre accessibles aux chercheurs du monde entier.
Ce projet, qui bénéficie du soutien financier de l’UNESCO et de l’Agence Internationale de Coopération Coréenne, digitalisera des documents tels que des aveux de victimes du camp S-21, des biographies des détenus et de leurs gardiens ainsi que des négatifs de photographies, films, brochures de propagandes et listes d’exécutions.
Selon Chuch Punh, secrétaire d’Etat au Ministère de la Culture et des Beaux Arts, “il est crucial que les documents du régime de Pol Pot puissent être étudiés par les générations futures, afin de prévenir le retour d’un régime aussi cruel.” Anne Lemaistre, représentante de l’UNESCO au Cambodge, a souligné que ce projet avait “un triple objectif de préservation, accès et sensibilisation.” Le processus de digitalisation devrait prendre deux ans.
Le centre de torture de Tuol Sleng, connu sous le code de S-21, était une des 190 prisons créées par le régime des Khmers Rouges, de 1975 à 1979. Il fut dirigé par Kang Kek Ieu, plus connu sous le nom de Douch, condamné en 2012 à la perpétuité par le tribunal hybride mis en place en 2006 pour juger les crimes des Khmers Rouges. On estime que 17 000 personnes sont passées par le camp de Tuol Sleng. A la libération du camp, les soldats vietnamiens n’ont trouvé que sept survivants.