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ENTREPRENDRE - "Vends la maison et on part vivre au Cambodge !"

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 7 décembre 2016, mis à jour le 7 décembre 2016

 

Ça commence souvent comme ça, une bravade fanfaronnée sans trop y penser. Jean-Pierre Fréneau fréquente le Cambodge depuis le début des années 2000 déjà, quand sa compagne Géraldine Chéné Cogné ? à qui il avait romantiquement déclaré "Un jour, on viendra habiter là..." ? le met gentiment au défi : "Vends la maison (de famille) et on part habiter au Cambodge." Il l'a vendue. Dans la foulée, ils reviennent en vacances avec leurs enfants. Jean-Pierre reste une semaine de plus. C'est là qu'un ami lui montre le Kanika. C'est décisif, Jean-Pierre l'acquiert et devient chef d'entreprise à Phnom Penh.

"Bien sûr, je savais que je voulais vivre quelque chose avec ce pays, j'ai tout de suite eu envie de faire quelque chose surtout avec ces gens, depuis mon premier voyage, mais ça n'a pas été possible avant que j'atteigne 50 ans. Cette histoire, c'est un coup de c?ur pour ces gens, qui m'énervent mais me fascinent." Jean-Pierre et Géraldine s'engagent alors dans l'exploitation du Kanika Boat. Elle est en charge de la partie hôtelière, le développement commercial avec pas loin de 200 hôtels et tours opérateurs démarchés. "La moitié de notre clientèle est composée de touristes et de Cambodgiens. L'autre moitié se partage entre les groupes, envoyés par les ambassades, les ministères, les entreprises et les ONG."

S'offrir une croisière sur le Queen Mary

Croisière au coucher du soleil, déjeuner, petit-déjeuner d'affaires, privatisation pour des soirées, staff meetings... Avec une capacité d'accueil allant jusqu'à 90 personnes assises et 115 en cocktail, le Kanika offre une large palette de prestations au fil du fleuve mythique. Jean-Pierre dit même : "Tout est possible, on fait du sur-mesure. Demandez et on essaie de le mettre en place. C'est certainement notre valeur ajoutée." La location d'un second bateau plus petit, le Queen Mary, a permis à nos entrepreneurs au pied marin de déployer une autre offre, plus intimiste : partir à Oudong dès quatre personnes ou la croisière vers Koh Dach, l'île de la Soie, possible rien qu'à deux. Jean-Pierre avoue une préférence sentimentale pour le Queen Mary... Préférence qui l'a d'ailleurs amené à le racheter début octobre 2016. 

Les deux bateaux embauchent à l'heure actuelle treize personnes, onze personnels cambodgiens et nos deux Français. Leurs capitaines cambodgiens sont les rares assermentés : ils ont un certificat validé chaque année par les autorités locales. L'autre atout majeur du Kanika et du Queen Mary est leur assurance. À Phnom Penh, ce sont les seuls bateaux de croisière sur le Mekong qui couvrent leurs passagers. Un choix sécuritaire confirmé par l'entretien soigné des embarcations, avec une révision complète chaque année. 

Quand on sait les coûts que représentent ces choix tant en matière de sécurité que de qualités des prestations, on interroge nos entrepreneurs sur la stratégie pour laquelle ils ont opté. "On manque d'attractions à Phnom Penh, que ce soit pour les touristes ou les résidents. Notre optique est de nouer des partenariats avec différents acteurs économiques locaux pour développer une offre plus attractive, pour que les résidents aient une nouvelle ouverture vers des loisirs dans leur ville et que les touristes restent une troisième nuit dans la capitale (NDLR : la durée moyenne du séjour des touristes à Phnom Penh est de deux nuitées). Phnom Penh mérite largement qu'on y reste plus de deux jours !"

Phnom Penh, what else?

C'est une évidence pour eux, la question de ce qu'il y a à faire dans la capitale a mille réponses. Géraldine le défend depuis son arrivée au Cambodge. Engagée dans l'association Phnom Penh Accueil, elle est membre du bureau et s'occupe en particulier de l'accueil des nouveaux arrivants et de la partie des activités proposées aux membres. On peut dire que le dynamisme de Phnom Penh lui ressemble. Ces deux-là font la paire, Jean-Pierre n'est pas en reste. "What to do in Phnom Penh ?" annonce une carte qui équipera bientôt 2 000 tuk-tuks de la capitale. Mais s'il n'y avait que cela ! Phnom Penh 360 est son prochain grand défi, lancé avec Stéphane Combre (Le 252, La Table khmère) en janvier. Ce nouveau concept vise toujours le marché des touristes et des résidents. Cette fois, ce sont des tours historiques de la ville en tuk-tuks équipés de tablettes, pour découvrir virtuellement les plus beaux bâtiments de la période coloniale, sous le Protectorat français. Et en six langues, s'il vous plaît (français, cambodgien, anglais, chinois, japonais, espagnol) ! Pénétrer dans la Villa Manolis, visiter le wagon du roi Norodom, déambuler dans Le Royal (Raffles) à la Belle Époque, parcourir la rue des Éléphants (rue 240), découvrir le Cercle sportif (actuelle ambassade américaine)...  Pour environ 22 $ par personne, 1h30 de tour en journée, 1h15 à la nuit tombée "parce que la nuit, Phnom Penh éclairée est magique". Après une croisière sur le Mekong, il se pourrait bien que Jean-Pierre et Géraldine continuent de nous faire rêver un long moment encore. On en redemande.

 

Le Kanika et le Queen Mary sont amarrés Quai Sisowath, devant l'hôtel Himawari.

Tél. : 017 915 812 (Jean-Pierre, français et anglais) / 089 848 959 (khmer et anglais)

kanikaboat@gmail.com

Site web : kanika-boat.com/fr/

Facebook : facebook.com/kanikaboat/

 

Marie Duchaussoy, mercredi 7 décembre 

(www.lepetitjournal.com/cambodge

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Publié le 7 décembre 2016, mis à jour le 7 décembre 2016

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