Depuis 2014, les Français de l'étranger élisent des conseillers consulaires dans 130 circonscriptions. Au Cambodge, ils sont au nombre de trois, Theany Phal, Jean Lestienne et Victor Remigi, pour environ 5000 Français enregistrés auprès du consulat. D'après la loi, ils représentent les expatriés français auprès des ambassades et des consulats, qui peuvent les consulter sur les questions concernant les Français de l'étranger. Mais quel est le rôle de ces élus locaux de la République à l'étranger ? Comment envisagent-ils leur mandat à Phnom Penh ? LePetitJournal.com Cambodge a rencontré deux conseillers consulaires.
Des intermédiaires entre les expatriés et les services consulaires
« Nous sommes l'oreille extérieure de l'ambassade, à l'écoute des demandes des expatriés », confie Victor Remigi, élu sur la liste de l'Union des Français de l'Étranger (UFE) au Cambodge. Les conseillers consulaires, s'ils ne dépendent pas du consulat, sont en contact avec l'ambassade au moins une fois par semaine. « Les conseillers consulaires permettent aux services consulaires d'entendre la voix des Français du Cambodge », observe Jean Lestienne, élu sur la liste AFDE Français du Monde et seul conseiller consulaire présent à Siem Reap. Invités aux différentes commissions de l'ambassade – en matière d'éducation ou de santé par exemple – les conseillers ont une voix consultative lors de ces réunions.
Parallèlement, le fait d'être élu au suffrage universel permet un plus grand accès aux personnalités politiques françaises de passage au Cambodge. Sénateurs, députés, membres du gouvernement... le statut de conseiller consulaire permet de porter des messages directement. « Notre mandat d'élu donne plus de valeur officielle au travail que faisaient les associations de Français de l'étranger », note Jean Lestienne.
Un rôle d'assistance des Français de l'étranger
Affiliés aux grandes associations d'expatriés français – l'AFDE Français du Monde et l'UFE – les conseillers consulaires ont une activité quotidienne d'assistance et d'information aux Français résidents au Cambodge ou qui souhaitent s'y installer. « Chaque semaine, je reçois plusieurs e-mails de personnes qui souhaitent s'installer dans le pays », note Jean Lestienne, qui aide les personnes qui le contactent à monter des dossiers d'assurance, de retraite et de demande de bourse.
« Nous contribuons à apporter l'environnement que les gens n'ont plus en France », explique M. Remigi, qui tient une permanence du lundi au vendredi de 10h à 13h au 50, street 148 à l'hôtel Angkor International, à Phnom Penh. « Certaines personnes oublient ou sont ignorantes des impératifs administratifs. Nous rappelons aux Français qui nous contactent les démarches qu'ils doivent entreprendre une fois installés dans le pays. » Les conseillers consulaires tiennent plusieurs fois par an des réunions d'information qui rassemblent plusieurs dizaines de personnes.
« Il faut rappeler aux gens qu'il faut avoir un projet solide quand ils s'installent au Cambodge, la concurrence étant rude sur le marché du travail et les salaires faibles par rapport à la France. » indique Victor Remigi. Les conseillers s'accordent sur le fait que les Français installés au Cambodge doivent mieux s'assurer. « Il est nécessaire de prendre au moins deux assurances : une assurance maladie/accident, et une assurance pour le rapatriement », poursuit le conseiller consulaire. Les élus indiquent que trop d'expatriés se retrouvent sans ressources ou dans l'incapacité de payer des soins, et doivent par la suite être pris en charge pour leur payer un billet retour en France.
Une mission qui reste peu définie
Au-delà de ces fonctions, le rôle des conseillers consulaires reste peu encadré. Pour Victor Remigi, « le mandat de conseiller consulaire n'implique aucune obligation, et notre mission est peu définie. Notre travail dépend beaucoup des initiatives que nous prenons ».
Ces élus locaux des Français de l'étranger réclament une précision de leur mandat. « Il est indéniable que notre avis est pris en compte dans les instances au sein desquelles nous sommes consultés », remarque Jean Lestienne. « Mais la précision de notre mandat pourrait permettre que nous ayons un pouvoir décisionnaire dans certaines commissions ».
Pour le moment, les conseillers consulaires doivent donc s'appuyer sur leur rôle consultatif et leur statut pour mener leurs projets, parmi lesquels la recherche de subventions pour la création et l'homologation d'une école française à Sihanoukville.