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CONFÉRENCE - « Des légendes et des génies tutélaires à Angkor » racontés par Fabienne Luco

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 6 septembre 2017, mis à jour le 6 septembre 2017

 

L'Institut français présentera, mardi 12 septembre prochain, « Des légendes et des génies tutélaires à Angkor ». Organisée par Anne Guillou, ce n'est autre que Fabienne Luco, anthropologue et auteure de nombreux ouvrages et publications sur le Cambodge, qui animera cette conférence. LePetitJournal.com Cambodge a eu le plaisir d'aller à sa rencontre. 

Si Fabienne Luco est arrivée au Cambodge en 1993, ce n'est pas un hasard. Depuis l'enfance, elle a toujours été fascinée par ce pays. L'idée qu'elle s'en faisait était celle d'« un monde merveilleux peuplé d'éléphants et de danseuses ». « J'avais d'ailleurs commencé à me tordre le petit doigt gauche pour leur ressembler », nous raconte-elle, amusée. 

L'anthropologue a fait du chemin depuis et a plus d'une corde à son arc. En plus de ses recherches et de parler couramment le khmer, Fabienne a travaillé pour l'Apronuc (Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge), le tribunal des Khmers rouges et est actuellement consultante aux Nations unies en tant que spécialiste des droits de l'Homme. Elle a consacré une majeure partie de sa vie à l'exploration de divers aspects de la culture cambodgienne. Sa thèse de doctorat en anthropologie sociale a pris l'« Espace » comme objet d'étude, concept à partir duquel elle expliquera la transmission des traits sociaux et culturels lors de la conférence.

L'« Espace », comme le souligne Fabienne, est une notion très importante qui joue un rôle primordial dans la vie quotidienne des Cambodgiens. « On va exprimer une hiérarchie sociale d'après des positionnements dans l'espace physique. C'est le cas du « salut » pour lequel on va se placer plus bas », nous dit-elle. 

Une maison traditionnelle va, elle aussi, être organisée selon l'espace et notamment autour des quatre points cardinaux. Le Sud (????? tbaung) signifie « tête », le Nord (??? cheung) signifie « pied », l'Est (??? kaet) signifie « naissance » et l'Ouest (??? lich) signifie « disparaître ». Cet ensemble va créer l'harmonie de la maison. « Le Sud est considéré comme un endroit important. C'est donc là que les Cambodgiens vont, par exemple, installer les moines pendant les rituels. Cependant, dormir la tête à l'Ouest est complètement proscrit, ce n'est réservé qu'aux morts », nous explique-t-elle. 

Mardi, Fabienne va être notre conteuse. « Quand on parle de transmission, on prend toujours appui sur l'écrit ou sur l'oral. Le Cambodge est, dans ce domaine, considéré comme assez pauvre. On parle d'amnésie. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il existe d'autres supports pour cette transmission d'éléments culturels », nous dit-t-elle. Un paysage est souvent porteur d'histoires. Celui d'Angkor, marqué par des aménagements anciens, en est très riche. Certains de ces contes datent d'aujourd'hui, les autres relèvent du légendaire. « Partout dans le Cambodge, il suffit de s'aiguiser un peu les yeux pour trouver une multitude d'histoires installées dans le paysage », conclut-elle.

Infos pratiques
avec Fabienne LUCO, Anthropologue, chercheuse associée au CASE (EHESS-CNRS-INALCO)
Mardi 12 septembre 2017 à 18h30
Institut français, 218 street 184
Conférence en français, traduite en khmer et en anglais
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Leïla Pelletier (www.lepetitjournal.com/cambodge) jeudi 7 septembre 2017

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Publié le 6 septembre 2017, mis à jour le 6 septembre 2017

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