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Le verdict de l’appel de Khieu Samphan : pas avant six mois

Khieu Samphang a son jugement en appelKhieu Samphang a son jugement en appel
credit : ECCC
Écrit par Raphaël FERRY
Publié le 24 août 2021, mis à jour le 24 août 2021

Les audiences d'appel de l'ancien chef d'État khmer rouge Khieu Samphan sont closes. Le verdict n'est pas  attendu avant six mois.

 

Khieu Samphan condamné pour crime contre l’humanité

En 2018 Khieu Samphan avait été condamné en première instance à la prison à vie pour crimes contre l'humanité, génocide contre l'ethnie vietnamienne et crimes de guerre lorsque le régime des Khmers rouges a dirigé le Cambodge du 17 avril 1975 au 6 janvier 1979.

 

Sa responsabilité sur le génocide des Cham n’ayant pas pu être établis, il n’avait pas été condamné sur ce volet des accusations.

 

Les avocats de Khieu Samphan ont demandé durant le procès en appel d'annuler le verdict rendu en 2018 à son encontre dans un procès pour génocide, estimant qu'il n'avait pas suffisamment de raisons de conclure à sa culpabilité.

 

Ces avocats ont argué que le tribunal l'avait condamné sur la base de critères juridiques qu'il ne pouvait pas connaître lorsque les crimes présumés ont été commis, il y a  plus de 40 ans.

 

L’avocate de la défense Anta Guisse a fait valoir que « les crimes commis à l'époque devaient être jugés selon les lois qui existaient alors. Or, la Chambre de première instance n'a pas suivi cette procédure. »

 

La nécessaire lenteur de la justice

La co-procureure nationale a déclaré qu'elle ne savait pas quand la Chambre de la Cour suprême rendrait sa décision sur l'appel, mais elle a dit que ce ne serait pas avant six mois.

 

On accuse la justice de lenteur, mais c'est cette lenteur même qui fait sa force et sa sûreté, qui constitue sa presque infaillibilité.

écrivait déjà en 1866 Émile Gaboriau dans l’affaire Lerouge.

 

Sa presque infaillibilité ... La présence de cet adverbe « presque » justifie d'ailleurs à elle seule la procédure d'appel dont Khieu Samphan a pu bénéficier.

Que nous sommes, dans ce cas, loin des expédients arbitraires du régime khmer rouge dont l’accusé était un dirigeant ! Mais ce régime n’a jamais caché qu’il ne cherchait pas forcément la justice, mais une certaine forme d’efficacité. 

« Il vaut mieux tuer un innocent que de garder en vie un ennemi. »,    était une devise khmer rouge.

Voilà déjà plus de 42 ans que Khieu Samphan doit se réjouir que l'on ne l’ait pas appliquée contre lui.     

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