L'avocat de la Royal Cambodia Armed Forces (RCAF) a déposé une plainte hier à l'encontre de Sam Rainsy, le co-fondateur du CNRP, qui, aujourd'hui, mène l'opposition depuis la France.
Ce post Facebook, publié mardi, dans lequel Sam Rainsy appelle l'armée et la police "à ne pas obéir à tout dictateur qui leur ordonne de tirer sur des innocents", a déclenché la colère du chef du gouvernement Hun sen. En déplacement, mercredi, à Odem pour rencontrer plus de 15.000 ouvriers du textile, le Premier ministre en a profité pour accuser Rainsy de trahison, ajoutant que ces propos laissaient transparaître "une déclaration de guerre". Le commandant de la RCAF a, dans la foulée, pris la parole en conférence de presse : "Nous poursuivrons Sam Rainsy pour avoir tenté de persuader l'armée d'aller à l'encontre du gouvernement."
Sam Rainsy a quant à lui réagi plutôt sereinement, toujours sur ses réseaux sociaux. "J'encourage Hun Sen à me poursuivre en justice pour trahison. Avant d'enchaîner, tout procès intenté par Hun Sen pour ces motifs le rendra encore plus autocratique et stupide."
Il fait parler de lui
Sam Rainsy, très actif sur les réseaux sociaux, était l'invité de l'émission Internationales diffusée sur TV5 Monde dimanche dernier. Le Khmer est exilé en France depuis 2015, il sait qu'en cas de retour dans son pays natal, le gouvernement l'enfermerait. Il n'a pas hésité à comparer la situation du Cambodge au Printemps Arabe, "il y a des points communs, la population est désespérée. La jeunesse essaye de se faire entendre, révoltée par les injustices sociales, la corruption..." Pour lui le pays est gouverné par des élites en costume qui ne connaissent rien de la société cambodgienne, "c'est une oligarchie familiale" a-t-il lancé.
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