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L'Occident réagit à la dissolution du CNRP

Zeid Ra'ad Al HusseinZeid Ra'ad Al Hussein
Zeid Ra'ad Al Hussein
Écrit par Thibault Bourru
Publié le 20 novembre 2017, mis à jour le 22 novembre 2017

L'Organisation des Nations Unies (ONU), l'Union Européenne, et les États-Unis ont vivement réagi, ce week-end, à propos de la dissolution du CNRP par la Cour Suprême, jeudi dernier à Phnom Penh.

 

ONU Cambodge

 

"L'utilisation de la loi contre le PSNC (CNRP) et ses membres est un écran de fumée - c'est le règne par la loi, et non l'Etat de droit. Les accusations contre le PSNC et ses membres étaient vagues, de même que les dispositions légales soutenant la plainte pour le dissoudre. Cette décision prive plus de 3 millions d'électeurs de leur représentation politique." Les mots du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein donnent le ton. Cette décision de la Cour Suprême cambodgienne de dissoudre le CNRP, principal parti de l'opposition pour le Premier Ministre Hun Sen aux prochaines élections, a grandement fait réagir le monde occidental ce week-end. Cette décision avait en effet été anticipée par le Gouvernement qui a rédigé une série d'amendements au mois d'octobre, empêchant les représentants CNRP de siéger à l'Assemblée Nationale après la dissolution du parti. Les 55 sièges devront être en grande partie récupérés par le Funcipec, parti du Prince Norodom Ranariddh, qui n'était plus présent à l'Assemblée depuis 2013, et son score de 3.6%. "Le Funcinpec ne fera vraisemblablement rien pour s’opposer à Hun Sen. Il lui servira sans doute de “preuve” que le pays conserve un système multipartite, en cas de dissolution du PSNC", déclarait au Monde, au mois d'octobre, Mu Sochua, députée CNRP exilée en France.

Washington s'en mêle

"Si les choses suivent leur cours actuel, les élections de l'année prochaine ne seront ni légitimes, ni libres, ni justes." La Maison Blanche a réagi ce week-end en demandant un retour en arrière sur cette décision, menaçant Phnom Penh, dans le cas contraire, d'arrêter de financer le Comité National des Élections. Ce dernier sert à réguler l'inscription sur listes électorales, celle des partis aux futures élections, mais également la mise à jour des codes électoraux, l’ouverture ou la fermeture de bureaux de vote, l’édition des bulletins de vote et des cartes d’électeur, jusqu'à la surveillance du bon déroulement du scrutin et du dépouillement, la proclamation des résultats et le traitement des litigesLes États-Unis s'étaient engagés à verser, à ce Comité, 1,8 million de dollars sur deux ans en avril dernier.

Le représentant américain Ed Royce a déclaré vendredi que la décision du tribunal "détruit toute prétention démocratique." L'Américain a accusé Hun Sen de diriger un "régime de voyous" et d'instituer une "dictature à parti unique."

 

Ed Royce
                                                                   Déclaration Ed Royce

 

Même son de cloche côté UE

L'Union Européenne a publié, dans la foulée de la décision, un communiqué dénonçant "qu'un processus électoral, dont le principal parti d'opposition a été arbitrairement exclu, n'est pas légitime." De son côté, le Royaume-Uni rejoint le discours d'Ed Royce et déplore que "le Cambodge devienne un pays à parti unique." 

La Suède s'est-elle engagée à "revoir ses engagements avec le Cambodge."

 

Communiqué UE

 

Hun Sen s'est exprimé

Le Premier ministre a réagi ce dimanche. Il a déclaré que la Chine pourra combler les lacunes dues aux sanctions financières de l'Occident. Avant d'enchaîner : "Vous ne pouviez pas me renverser, alors maintenant vous vous joignez pour tuer la démocratie au Cambodge. Quand votre aide sera coupée, toutes les ONG nationales vont mourir. Allez-y et tuez vos enfants." Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a qualifié vendredi dernier, en conférence de presse, le Cambodge de "bon voisin, bon ami, bon partenaire et de frère."

Thibault Bourru
Publié le 20 novembre 2017, mis à jour le 22 novembre 2017

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