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Interview Ronan Danigo : "Hello Cambodge"

Ronan DanigoRonan Danigo
Écrit par Thibault Bourru
Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 18 février 2021

Ronan Danigo réalise des vidéos à la rencontre des gens. Son site : Somos We Are PROJECT, c'est nous. "Nous c'est l'autre, l'ensemble du monde, c'est n'importe qui, l'être humain simplement", explique-t-il. Le natif de Quimper a voyagé en Amérique latine et du sud, en Europe, et tout récemment en Asie, au mois de septembre dernier. Il est resté un mois au Cambodge et en a profité pour réaliser une série de vidéos disponibles sur YouTube : "Hello Cambodge". 

 

Pourquoi avoir choisi le Cambodge pour réaliser tes vidéos ?

Je voulais absolument venir en Asie. Je suis passé par le Cambodge et le Laos. Je ne connaissais vraiment rien en arrivant, j'ai tout découvert sur place. 

 

Quel aspect du "nous", d'autrui, veux-tu faire ressortir dans tes courts-métrages ?

Cela me fait mal au cœur de voir qu'on idolâtre les peoples et d'autres, puis qu'on oublie des gens qui cuisinent, pêchent, font des travaux manuels, etc. Ils peuvent nous faire rêver, c'est ce que j'essaye de montrer dans ces vidéos. La diversité en opposition à l'uniformisation des mentalités et des personnes. 

 

Pourquoi avoir choisi "Hello Cambodge" comme titre de playlist ?

C'est l'expression que j'ai le plus entendu durant mon séjour au Cambodge ! À chaque fois que je me baladais les petits comme les grands me disaient "hello". Ils étaient très contents de voir un étranger.

 

Qu'as-tu appris du Cambodge durant ce mois de tournage ?

J'ai découvert une ouverture d'esprit assez folle. Je suis d'abord parti à Siem Reap en arrivant au pays, et j'ai fait une rencontre incroyable avec mon chauffeur de tuktuk sur place.

Ronan
Ronan, Sarouen Sean et Sokhy (le conducteur de tuktuk)

C'est lui qui m'a conseillé d'aller voir Sarouen Sean qui travaille pour Bayon Smile Community, c'est la première vidéo de la playlist. J'ai découvert des valeurs de transmissions, notamment dans l'éducation. L'accès n'y est pas automatique mais les gens s'entraident : financent, donnent des fournitures, etc. Ils ont envie de progresser.

 

Comment fais-tu ton choix sur les sujets à traiter dans tes vidéos ?

Je veux que les gens parlent de leur quotidien. Dès que je m'entends bien avec une personne je réalise une vidéo sur son travail, ses journées. C'est au feeling. Par exemple, la Commission du Film Cambodgien m'a contacté et m'a envoyé à Mondulkiri pour filmer. Je suis parti là-bas sans savoir vraiment quoi raconter. Je ne connaissais pas. Finalement à l'auberge, on m'a parlé d'une association, en l'occurrence Bunong Elephant Project. Cela m'a beaucoup plu et on m'a facilement ouvert les portes de cette association. Les projets n'ont pas vraiment de liens entre eux. J'ai dû créer une playlist sur YouTube mais le spectateur regarde les vidéos dans l'ordre qu'il veut.

 

Parlais-tu khmer avec tes interlocuteurs ?

Non. C'est la première fois que je ne parle pas la langue du pays dans lequel je tourne. Au Brésil je parlais portugais, espagnol en Amérique Latine, et anglais le reste du temps. J'ai rencontré des interprètes. Par exemple dans le village de Kampong Phluk, la cuisinière que j'ai rencontrée ne parlait que khmer, le conducteur de tuktuk a traduit en anglais. Il me disait les grandes lignes sur place, et quand je rentrais à Phnom Penh, des amis m'aidaient pour réécrire en détail dans les sous-titres. C'est une déception de ne pas avoir pu interagir directement en khmer avec mes interlocuteurs. Je reviendrai sûrement au Cambodge pour remédier à cela.

 

Comment as-tu connu tes contacts au pays, ceux qui t'ont aidé pour tes vidéos ?

Il y a eu deux types de contacts : directs et indirects. Pour le premier, je parle de ceux qui connaissent mes interlocuteurs. Comme pour l'exemple de l'auberge du Mondulkiri, où ces personnes m'ont directement mis en relation avec Thear. Pour les contacts indirects je parle de ceux à qui j'ai préalablement envoyé un mail. Par exemple à Artisans d'Angkor, ou à Cambodian Living Arts pour la vidéo sur Ken Kanha, une danseuse Apsara. 

 

Comment choisis-tu la bande son au montage ?

J'utilise des musiques libres de droit en cohésion avec la vidéo. Je cherche une musique locale et un univers enfantin, c'est comme une boîte magique que l'on ouvre. 

 

Certaines de tes vidéos font ressortir des références subtiles, assez engagées, notamment pour la protection de l'environnement...

Dans les 15 secondes d'introduction de la première vidéo, je montre un singe qui tient une bouteille en plastique. C'est une façon de dire attention à vos déchets. Je ne veux pas exprimer d'opinion personnelle, c'est une réalité et je m'en tiens aux faits. 

 

Tu as émis le souhait de revenir, as-tu déjà des idées de vidéos ?

Un mois ce n'est pas assez. Oui je vais revenir. J'aimerais travailler notamment sur le cirque de Battambang, sur Kampong Cham, un village en pleine expansion. Je voudrais également rencontrer Phoueng Kompheak, poète et acteur, qui joue notamment dans First They Killed My Father

Thibault Bourru
Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 18 février 2021

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