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TÉMOIGNAGE EXCLUSIF – « Nous nous sommes échappés de prison »

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 23 juillet 2017, mis à jour le 15 août 2017

 

Vendredi 14 juillet, 17h33, quelque part dans le quartier Tuol Tom Pong, nos 4 journalistes redécouvrent enfin la lumière du jour après un séjour en cellule. Dix jours après leur libération, ils reviennent pour nous sur leurs aventures.

*Afin de préserver l'anonymat des ex-détenus, certains prénoms ont été modifiés.

« J'ai toujours su qu'on finirait par sortir », nous confie Leïa*, la plus excitée et émerveillée par l'exploit qu'ils viennent de réaliser. Chiens, cadenas, protection laser, alarme électronique, la « Night City Prison » est l'une des prisons les plus protégées de la capitale. Pourtant, ces 3 jeunes prisonniers, aux allures de gendre idéal, accompagnées de celle qui veut maintenant se faire appeler Leïa'l Capone ont réussi à déjouer tous les pièges et à quitter leurs cages vétustes et peu hospitalières.

« Nos conditions de détention étaient effroyables, nous étions chacun dans des cages individuelles, sans lit ou chaise », détaille Tim*.  Seuls quelques posters de pin-up apportaient de la gaieté au lieu.  « Dans certaines cellules, il n'y avait même ni lavabo, ni miroir », poursuit Arthur*, encore sous le choc. Pour le quatuor chic et choc, il n'y avait pas de doute : ils devaient sortir, qu'importent les risques. « J'ai toujours aimé les cartes au trésor, donc je trouvais que cette évasion avait un côté amusant », nous explique l'atout charme du gang LPJ. L'équipe a procédé étape par étape. « Nous avons avancé méthodiquement. Parfois, nous nous séparions en équipe de deux », explique Morgan, qui est dorénavant un « Freeman ». La peur de louper, ils l'ont eue, l'envie d'arrêter, jamais.  « Heureusement, nous avions un complice qui nous aidait en nous délivrant des indices sur un écran LCD quand on était bloqués », s'enthousiasment-ils. A cet inconnu, ils lui doivent peut-être la vie. Pour s'en sortir, ils ont cherché partout autour d'eux des indices ou des éléments pour résoudre les énigmes et trouver un moyen de fuir. Un écran leur indiquait le temps qu'il leur restait. « Plus nous réussissions à avancer et à entrevoir la liberté, plus nous avions peur de louper si près du but », nous confie Tim.

 Libérés, délivrés...

Maintenant sortis et en sécurité, les protagonistes de l'évasion du siècle ne retiennent que le positif de cette cavale. Ils se sentent maintenant plus soudés et ont réussi à mettre à profit les compétences de chacun. « J'ai adoré le faire : nous avons utilisé nos yeux, nos cerveaux, nos mains, notre culture et notre sang-froid », nous explique Leïa. Tim, quant à lui, regrette que sa copine ne soit pas faite incarcérée avec lui : « ça doit être fun de fuguer en couple ». Si tous savourent leur liberté retrouvée, ils n'excluent pas le fait de revenir en geôle pour revivre cette heure de réflexion et d'émotion. « Quand nous sommes sortis, nous étions fiers d'avoir réussi là où beaucoup ont loupé », souligne Arthur.

Concernant les raisons de leurs incarcérations, les Daltons phnom penhois n'en ont aucune idée. Leur dernier souvenir commun est la soirée du 13 juillet à Koh Pich. « Je me souviens que j'ai été très énervé d'avoir perdu le billet d'avion à la tombola, mais je ne crois pas avoir franchi la ligne rouge », nous explique Morgan. Abus de vins lors de cette soirée ? Violence sur le dancefloor ? Revente illicite de l'édition spéciale gratuite du Petit Journal ? Les motifs pourraient être multiples. Cependant, selon nos informations, les quatre collègues se seraient simplement rendus à Escape 60, le seul escape game de Phnom Penh. « Ils sont arrivés, ont choisi leur salle et après leur avoir expliqué les règles, nous les avons enfermés. Ils avaient une heure pour sortir », nous raconte Rebecca.

Ce couple d'expatriés espagnol a créé Escape 60 Phnom Penh, après avoir découvert et adoré le concept des Escape Game en Europe. Le concept est simple : ils vous enferment dans une salle et vous avez une heure pour trouver comment sortir. A Phnom Penh, ils ont créé eux-mêmes deux salles, deux atmosphères, deux scénarios, et deux niveaux de difficulté. « Le but est d'immerger le plus possible le joueur dans l'histoire », nous explique Sergio. La première salle, de difficulté moyenne, vous transformera en Sherlock Holmes en vous plongeant dans le Londres des années 1900. La deuxième, plus difficile, vous emmène dans une prison mystérieuse. C'est celle que nous avons testée. En fonction du public (enfants, séminaires, anniversaires?), le couple peut adapter les scénarios afin de rendre l'expérience encore plus inédite.

L'équipe du Petit Journal a adoré ce petit break en prison, et vous le recommande vivement.

La rédaction (www.lepetitjournal.com/cambodge) lundi 24 juillet 2017

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Publié le 23 juillet 2017, mis à jour le 15 août 2017

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