Vendredi 24 octobre à 18h, le Centre de ressources audiovisuelles Bophana à Phnom Penh inaugurera l'exposition Le Savoir en partage, présentant une série de peintures inédites du plus âgé des artistes cambodgiens, Svay Ken
(Credit Photo:Centre Bophana,Les toiles de Svay Ken transmettent des valeurs de solidarité familiale et intergénérationnelle)
Les peintures exposées illustrent douze textes moraux et religieux qui véhiculent des valeurs de solidarité, de respect et de partage. Chaque toile est commentée par Svay Ken lui-même : il y explique le sens de ces mots extraits des enseignements du Bouddha.
Un travail artistique particulièrement inspiré
Svay Ken a commencé à peindre à l'âge de 60 ans. C'est un artiste très prolifique qui peut peindre une toile tous les deux jours. Pour préparer l'événement, Erin Gleeson, commissaire de l'exposition, avait prévu d'en sélectionner 26 mais en se rendant chez Svay Ken il y a cinq mois, elle a changé d'avis : « Il avait peint deux des toiles qui sont exposées aujourd'hui » raconte-t-elle. « Elles étaient très différentes des autres. Habituellement il peint des objets ou des scènes de la vie quotidienne. Cette fois-ci il s'agissait d'illustrations de textes. Il était très inspiré et avait décidé de peindre toute une série sur ce thème. J'ai décidé d'exposer ce travail ».
Des toiles pour la jeune génération
Dans le documentaire tourné par le Centre Bophana et projeté parallèlement à l'exposition, Svay Ken raconte sa démarche : « J'ai 76 ans et je vais bientôt quitter ce monde. Je dois transmettre mon savoir. C'est pour la jeune génération du Cambodge que j'ai peint ces toiles. Les mots sont sophistiqués et rythmés. Ce ne sont pas mes mots. Je ne suis pas un savant. Je suis un artiste ».
Les leçons transcrites ont été choisies parmi des centaines d'autres, dont l'enseignement dans les monastères, les écoles et les foyers contribue à l'unification des croyances et des pratiques culturelles depuis des décennies, voire des siècles. « Le travail de Svay Ken peut sembler très simple au premier coup d'?il » précise Chum Noy, responsable des activités culturelles du Centre Bophana, « mais en fait, il est porteur d'un sens très profond. Ces peintures ont beaucoup de valeur pour moi : nous devons tous en tirer des enseignements».
Sauvegarder la culture cambodgienne
Svay Ken est très malade aujourd'hui, et ces peintures sont peut-être les dernières de son ?uvre. Six d'entre elles ont été acquises par la Galerie d'Art de Queensland en Australie. Elles seront présentées lors de la sixième Triennale d'Art Contemporain d'Asie-Pacifique en décembre 2009 qui, pour la première fois, mettra en valeur un artiste cambodgien. Et pour que les Cambodgiens puissent en garder une trace au Cambodge, le Centre Bophana les a toutes numérisées et sauvegardées dans sa base de données afin de les rendre accessibles au plus grand nombre.
Aurélie Colladon (LePetitJournal.com, Cambodge) Jeudi 23 Octobre 2008
Du 24 octobre au 22 novembre 2008
Centre de ressources audiovisuelles Bophana
64 rue 200, Phnom Penh
www.bophana.org
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