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CULTURE - Sovanna Phum, gardienne de la tradition

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 27 août 2008, mis à jour le 9 janvier 2018
L'association Sovanna Phum, créée en 1994, s'évertue à faire vivre l'art Khmer grâce entre autre à deux représentations hebdomadaires dans son théâtre de Phnom Penh. Ce sont près de 200 personnes qui travaillent tout au long de l'année à la réalisation de spectacles de danses, théâtre, cirque et de marionnettes, pour le plaisir des petits et des grands
L'histoire de Preah Kho Botr, fils du soleil, un spectacle d'ombres et de chorégraphies captivant (photo LPJ)

C'est sous une pluie diluvienne que nous arrivons dans le théâtre de l'association ce vendredi 15 août. Dans la cour, une cinquantaine de personnes venues assister à la représentation. Conditions météos obligent, la troupe prend un peu de retard dans sa préparation, l'étanchéité n'étant pas le point fort des lieux. Les musiciens, dont le rôle est essentiel, font patienter les spectateurs grâce à quelques airs Khmers traditionnels. Nous y sommes. Les artistes entrent en scène pour interpréter l'histoire de "Preah Kho Botr", fils du soleil.
Entre jeux d'ombres et chorégraphies envoûtantes, les comédiens réussissent à captiver un public dont l'immense majorité ne parle pas la langue. Et si l'on note malgré tout quelques approximations, l'essentiel est ailleurs. Car Sovanna Phum s'évertue, malgré un manque de moyen financier évident, à faire vivre et connaître l'art traditionnel Khmer. Danses ou marionnettes, petites et grandes, l'association propose deux spectacles par semaine, intégralement réalisés par ses membres. Cinq dollars pour les adultes, trois pour les enfants, les représentations ne peuvent, à elles seules, faire survivre le projet. "Notre but est de faire connaître ces arts traditionnels à un maximum de personnes. Augmenter le prix des places, même si cela nous assurerait de meilleurs rentrées, irait à l'encontre de cette volonté"explique Sina Ouch, l'un des responsable de l'association.

Chaque semaine, l'association Sovanna Phum propose deux spectacles pour faire vivre l'art Khmer (photo LPJ)

Une scène mobile pour les tournées en province
L'initiative de créer ce théâtre avec l'aide d'une trentaine de Khmers, professeurs et étudiants de beaux arts revient à Delphine Kassem, une Française expatriée dans le Royaume. Cette "cité d'or"ne disposait alors ni de scène, ni de siège. C'est à même le sol que se faisaient les représentations. "Tout a radicalement changé depuis les débuts, le théâtre s'est structuré et nous avons bien plus de matériels, notamment grâce à l'ambassade d'Angleterre", raconte Hang Thorn, l'un des musiciens, qui a rejoint la troupe à ses debut en 94. Une ambassade du Royaume-Uni avait ainsi fait don d'une scène mobile à l'association, offrant à Sovanna Phum la possibilité d'effectuer des tournées éducatives dans les provinces, sur les thèmes de l'environnement, des Droits de l'homme ou la santé, commanditées par certaines ONG dont l'Unicef et la FAO. Des représentations en dehors de Phnom Penh, qui lui permettent d'assurer une partie de son financement, connaissent un grand succès là ou elles passent. "Malgré le manque de couverture médiatique, ils nous arrivent d'avoir 2.000 ou 3.000 personnes qui assistent à nos spectacles en province"confirme Sina.

A la recherche de soutiens
Mais ce dont Sovanna Phum a besoin avant tout, "c'est d'un flot régulier de donateurs, même à un euro, afin de continuer à faire vivre l'association". Car même avec la vente de marionnettes en cuir, fabriquées manuellement par une dizaine de membres de l'association, et vendues à partir de cinq dollars, les fonds viennent à manquer. C'est pourquoi Sina a souhaité lancer un appel, afin d'être "soutenu par la diaspora Khmère, car Sovanna Phum à besoin d'elle !".
Pour les années à venir, la "cité d'or"espère continuer la promotion des arts traditionnels, mais également faire travailler ensemble des artistes de différentes cultures. C'est dans ce cadre que l'association enverra quelques danseurs en France, lors de la biennale de Lyon, en septembre prochain, après avoir déjà participé à plusieurs festivals à Singapour, au Etats Unis, en France, en Inde et en Suède... Des déplacements qui, même s'ils ne concernent que quelques membres, ne peuvent être pris en charge par l'association, qui doit compter sur les dons ou l'aide des organisateurs pour les billets d'avions et la logistique?
Alexandre BELLITY. (www.lepetitjournal.com - Cambodge) mercredi 27 août 2008

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Publié le 27 août 2008, mis à jour le 9 janvier 2018

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