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SERIE - Ces Français qui ont marqué l'Argentine - Adrienne Bolland, l'aviatrice

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 12 mars 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
Elle a été la première femme à franchir la Cordillère des Andes. En 1921, son triomphe est largement salué par la presse et un public nombreux l'acclame au Chili comme en Argentine.

Elle est française et a été la première femme à franchir la Cordillère des Andes. Nous sommes le 1er avril 1921, âgée de 26 ans, l'intrépide Adrienne Bolland a convaincu son patron, l'industriel René Caudron qui fabrique les avions du même nom, de tenter le franchissement de la Cordillère des Andes, l'une des chaîne de montagnes culminant à 7000 mètres d'altitude avec le célèbre Aconcagua. « Ce qu'elle a fait est tout simplement une folie » opine Agusto Bousquet, spécialiste de l'histoire de l'aviation argentine.
Avant elle, plusieurs hommes ont réussi cette traversée. En 1916, deux pilotes argentins la réalisent, dans le sens Chili ? Argentine, en ballon. En 1918, deux militaires chiliens l'entreprennent de Santiago à Mendoza. L'Argentine réplique avec l'exploit de du capitaine Antonio Parodi et de Pedro Zanni un an plus tard. « La Cordillère est balayée par des vents venant du Pacifique vers l'Atlantique, explique Agusto Bousquet, il est donc plus difficile de venir d'Argentine vers le Chili ». C'est pourtant l'itinéraire que choisit Adrienne Bolland. La jeune fille est la treizième pilote femme diplômée en France. En 1920, elle réalise, à bord de sa fragile machine, la traversée de la Manche. Mais Adrienne voit plus loin et plus grand.

Au bord de sa "cage à poules"
En tournée pour promouvoir la technologie Caudron à travers le monde, elle décide de s'attaquer à la Cordillère. Pourtant, sa « cage à poules » ne peut franchir plus de 4000 mètres d'altitude. Le 1er avril, le temps est acceptable, Adrienne décolle à 7h30. Elle s'engage à l'Ouest et suit l'itinéraire de la ligne de voie ferrée Le Transandin qui s'élève à 4000 m avant de descendre du côté chilien. Adrienne n'a sur elle qu'un couteau Navaja ?pour se défendre en cas d'atterrissage forcé- et un oignon. Plusieurs épaisseurs de vêtements et de journaux couvrent son corps contre le froid de plus en plus vif mais rien ne protège son visage.
Ce vent, qui lui cisaille la peau, souffle dans la bonne direction : les courants donnent un effet d'ascenseur qui la soulève au-dessus des montagnes. Après 3h15 de vol, Adrienne atterrit, au bord de l'évanouissement. Son exploit est largement relayé par la presse des deux pays, elle est reçue dans les deux capitales par un public nombreux.
Adrienne deviendra par la suite une spécialiste des loopings aériens et s'engagera dans la Résistance en 1941. En 1971, elle revient en Argentine et au Chili sur les lieux de ses frasques aéronautiques et mourra quatre ans plus tard, en laissant tous ses biens à la Fondation de la vocation.

Caroline Béhague (www.lepetitjournal.com) le 12 mars 2009
lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 12 mars 2009, mis à jour le 13 novembre 2012

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