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BRETONS - Un air celtique flotte sur Buenos Aires

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 13 mai 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
Tous très attachés à leurs racines, les membres de l'association des Bretons de Buenos Aires organisent cette semaine à l'occasion de la Saint Yves,  une série d'événements

Un Breton danse... forcément ! (photo LPJ)

"Trois coups de talons et frappez dans vos mains, faites demi tour, écoutez la musique."Par groupe de deux, les cavaliers bretons et argentins s'agitent, se donnent la main et forment un cercle. Les chicas se regroupent au centre de la ronde puis c'est au tour des garçons. C'est la dernière répétition de l'association des bretons de Buenos Aires, avant la Saint Yves, célèbre fête bretonne qui aura lieu dimanche.
Les danseurs se réunissent, depuis deux mois, dans le jardin d'Alain Gouëllo, le fondateur de l'association. 
"L'association c'est du plaisir avant du travail, on n'a aucune prétention professionnelle. C'est une association libre, on y entre, on y sort, il n'y a aucune obligation", explique le fondateur. A plus de 11.000 Kms de leurs racines les Bretons n'oublient pas leurs traditions.

Le début d'une histoire
Alain et Véronique, la co-fondatrice, se sont rencontrés lors d'une conférence sur les langues, au cours de laquelle le conférencier émet de larges doutes sur l'avenir du dialecte régional. Les deux Bretons bondissent et décident de créer une association de Bretons à Buenos Aires. Deux mois plus tard, la première réunion se tient à la crêperie le Finistère. L'objectif de l'association : "Se rencontrer pour créer des liens, faire partager nos danses, notre mentalité, échanger des tuyaux, viennent les gens qui aiment la Bretagne, on n'est pas sectaire."
Les associations bretonnes dans le monde sont nombreuses : Brésil, New York, Chine. Véronique explique que les Bretons sont "voyageurs, avec une capacité particulière à s'adapter. Le peuple celte est un peuple indo-européen qui n'a jamais écrasé une culture mais qui au contraire piochait ce qui l'intéressait pour s'enrichir." Et le cliché du Breton replié sur lui même ? "Le Breton n'est pas fermé, il n'est fermé que chez lui. Par exemple, lorsqu'un étranger rentre dans un troquet tout le monde s'arrête de parler."Véronique vit en Argentine depuis 11 ans : "Notre vie sociale ne tourne pas seulement autour de l'association des Bretons.  Avant tout, on vit dans le pays."

Des cours de bretons à Buenos Aires
Aujourd'hui Alain transmet sa passion pour la langue bretonne, notamment à son fils qui parle l'espagnol, le français et balbutie quelques mots de breton. Il donne aussi des cours aux plus motivés car la langue bretonne est une langue très complexe. "Le breton exprime un monde différent, il existe cinq verbes être en breton, deux en espagnol, un seul en français, la sensation de l'être peut donc avoir cinq formes. Pour apprendre le breton il faut déstructurer sa pensée, oublier l'ordre des mots, sujet, verbe, complément.
En breton on parle d'énonciatif hiérarchique, l'ordre des mots dépend donc de l'importance que l'on veut leur donner. L'
objectif d'Alain est de faire perdurer cette langue qui a été interdite par un décret en 1902. A l'école si les élèves étaient surpris en train de parler breton on leur mettait un caillou dans la bouche et on leur faisait répéter je ne dois pas parler breton. "Sous la génération de nos grands parents tout le monde parlait breton, nos parents le comprenaient que très peu et nous on n'en comprend que quelques mots qu'il nous reste de notre enfance."
Pour ce qui est du futur proche, l'enregistrement de pièces de théâtre sur un Cd est en cours. L'autre projet de l'association pour 2009 est de faire venir des musiciens de Bretagne. On ne manque pas d'ambition chez les Bretons. Dans quelques mois l'association fêtera son premier anniversaire  on lui souhaite longue vie.
Karine ROCAMORA. (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) mardi 13 mai 2008

Programme de la semaine :
Mardi 13 mai à 22h, lecture de poèmes sur la Bretagne, la mer, la terre, en langue française, et un poème en breton sur l'exil, à la crêperie le Finistère rue Montevideo 973.
Jeudi 15 mai à 8h au Fahy club, avenida Congreso 2931, débat animé par Alain Gouëllo sur la langue bretonne.
Dimanche 18 mai, kermesse, musiques et danses traditionnelles clôtureront la semaine des Bretons, de 16h à 23h au Fahy club.
lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 13 mai 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

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