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ROSARIO - Fontanarrosa, l’icône culturelle

Écrit par Lepetitjournal Buenos Aires
Publié le 17 février 2010, mis à jour le 13 novembre 2012
Véritable icône culturelle de Rosario, Roberto Fontanarrosa, dessinateur humoristique et écrivain truculent, a disparu en 2007. A un ami qui lui demandait pourquoi il n'avait jamais quitté Rosario, Fontanarrosa répondait qu'"il avait simplement fait le même choix qu'un million de personnes"

(Dessin de Fontanarrosa)
Quand tant d'autres ont quitté cette ville provinciale pour la capitale, il est demeuré fidèle à Rosario comme au club de foot dont il était hincha depuis sa naissance, Central. Il est resté rosarino jusqu'au bout et c'est peut-être ce qui fait la grande fierté des habitants à son égard.

Malas palabras
?Du Negro, on connaît bien sûr les personnages de bande dessinée, comme Boogie el aceitoso, une version ironique de James Bond qui prend plaisir à acheter des armes et à tirer sur les piétons de sa fenêtre. Et puis le gaucho philosophe Inodoro Pereyra, el renegau accompagné de son chien Mendieta et de sa femme Eulogia Tapia, qui a marqué l'histoire de la bande dessinée argentine. Fontanarrosa a travaillé dans les plus grandes revues comme Hortensia, Satiricon, Humor, Martin Fierro ou encore dans le journal Clarin mais son travail de dessinateur est reconnu dans le monde entier.?
Sa plume a non seulement donné vie à des personnages hauts en couleurs, mais a aussi fait naître les plus belles pages contemporaines de la littérature populaire argentine. Fontanarrosa a laissé derrière lui une ?uvre prolifique, des romans et surtout des contes : Nada del otro mundo, Best seller, El área 18, El mundo ha vivido equivocado, Una lección de vida, El Rey de la milonga, Usted no me lo va a creer.
(Portrait de Fontanarrosa - DR)
Ses thèmes de prédilection : la vie quotidienne ; l'espace ; Rosario, ses rues, ses places et ses cafés, avec une préférence marquée pour celui qu'il fréquentait lui-même chaque jour, à la même table, El Cairo, et sa fameuse "mesa de los galanes". Son style, sa verve populaire et colorée font une large place à la conversation, charla truculente qui aborde des thèmes récurrents comme l'amitié, le football, les femmes, la politique, la culture?

Mourir de rire ?
Sa littérature revendique l'humour et la simplicité comme philosophie de vie, laissant de côté un ton moralisateur : "Je n'aspire pas au Nobel de la littérature. Ma seule récompense, c'est quand quelqu'un me dit : ton livre m'a fait mourir de rire". Son humour s'exprime dans une langue dense et variée qui multiplie les expressions populaires et les gros mots, ces malas palabras dont Fontanarrosa a fait l'éloge au IIIème Congrès de la langue espagnole en novembre 2004. ?En somme, lire Fontanarrosa, ses bandes dessinées ou sa littérature, c'est plonger dans cette Argentine qu'on aime, avec la passion comme identité, le football à la vie à la mort, les charlas infinies ou cette "insupportable légèreté de la conversation", les amitiés inconditionnelles, le café et les gauchos philosophes, le journal et le maté, un langage généreux et créatif? Le meilleur de l'Argentine, avec cerise sur le gâteau, un auteur dessinateur pétri d'humilité, qui a fait de l'humour son plus bel étendard.
Anne DEVAL (www.lepetitjournal.com - Buenos Aires) jeudi 18 février 2010

Fontanarrosa demande l'amnistie des gros mots au Congrès de la langue espagnole, voir les liens suivants :
http://www.youtube.com/watch?v=ErGLhqYJOrk
http://www.youtube.com/watch?v=J_KpLnsq9A8&feature=related

Premier volet de la série ?les grands personnages de Rosario? : Rosario cherche son che
lepetitjournal.com Buenos Aires
Publié le 17 février 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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