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POLITIQUE - La vie dure d'un parti d'opposition

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 8 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Comment s'affirmer comme un parti d'opposition et d'alternative crédible tout en gardant son indépendance? Voilà le dilemme des Verts hongrois, le parti Faire La Politique Autrement (LMP) qui dispose d'un groupe parlementaire de 15 membres

Lors d'un point de presse, le chef du groupe a affirmé avec force que son parti ne souhaite assister ni au démantèlement de l'Etat de droit ni à la politique anti-pauvres du gouvernement. András Schiffer a ajouté que même dans un contexte très difficile, l'opposition constructive est possible au Parlement, quitte à être traité parfois de larbins de la Fidesz...D'après le député, 12-13% des amendements  proposés aux lois par LMP sont votés ce qui peut être considéré comme un résultat satisfaisant. Schiffer a souligné le fait que son parti a pris un nouveau tournant en ne s'occupant plus exclusivement de sujets  traditionnellement "verts" mais milite aussi activement pour un aménagement du terrotoire plus équilibré ou l'emploi des jeunes.

Contrairement aux souhaits des députés présents qui voulaient parler de leurs résultats au Parlement, les questions des journalistes se sont concentrées sur les problèmes des alliances du LMP. Il y a quelques semaines, le député Gergely Karácsony a publié un article ou il a soulevé - en cas d'une défaite de la Fidesz lors des prochaines élections- la possibilité d'une coalition technique entre les trois partis d'opposition pour abroger les lois qui ont besoin de la vote des deux-tiers des députés. Cette idée a soulevé des vagues importantes dans toute la classe politique. Même si Karácsony - par ailleurs un politologue renommé - s'est défendu en traitant son idée de "coalition perverse dont la force se trouve dans son absurdité", une bonne partie des intellectuels anti-Fidesz l'ont descendu sans ménagement.  Karácsony a reconnu avoir voulu faire de la provocation tout en rappelant que la coalition de deux partis ne fait qu'aider la Fidesz et pour qu'il a ait une chance qu'un nouveau gouvernement ne possédant pas les deux-tiers des députés au Parlement puisse travailler normalement, il faut trouver des solutions innovantes. "Il est exclu de gouverner avec le Jobbik mais il est impératif de montrer la force de l'opposition" - a expliqué le député. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que le LMP a dénoncé l'ancien Premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsány au Parquet pour abus de confiance ce qui n'arrange pas les relations des deux partis... Pour l'instant, les Verts hongrois ne souhaitent pas s'exprimer sur la possibilité de gouverner avec les socialistes en cas de victoire aux élections...

A la fin de l'événement, András Schiffer a longuement commenté les révélations de Wikileaks selon lesquelles en 2006, Viktor Orbán, à  l'époque chef de l'opposition aurait affirmé aux diplomates américains "qu'il ne faut pas faire attention à ce que je dis lors de la campagne, je dis les choses pour qu'on m'élise ..." Pour le chef du groupe parlementaire du LMP, ces déclarations, ainsi que le discours de Ferenc Gyurcsány à Balatonőszöd montrent qu'il n'y a pas de différences entre les grands partis hongrois qui  décrédibilisent avec leurs mensonges répétés toute la classe politique du pays.

Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html), jeudi 8 septembre 2011

Publié le 8 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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