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UNION EUROPEENNE - Trois ans après, tout reste à faire !

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 30 avril 2007, mis à jour le 9 janvier 2018

Le 1er mai 2004, la Hongrie célébrait en grandes pompes son entrée dans l'Union européenne en même temps que neuf autres pays d'Europe centrale. A Budapest, les cérémonies se sont succédé et la capitale a été illuminée par un feu d'artifice géant

photo www.europa.com

A Pécs, une ville universitaire située proche de la frontière croate, on a marqué aussi cet évènement historique. La plus grande discothèque de la ville avait été réservée pour une grande fête étudiante de 24h placée sous le signe de l'UE, s'achevant au petit matin du 1er mai. Animations en tout genre, performances de danse, on avait même encouragé deux étudiants français, présents grâce aux bourses européennes, à prendre le micro pour partager leur enthousiasme avec les nouveaux citoyens européens? Mais le son se répercutait sur les murs, la discothèque demeurait désespérément vide ! A l'extérieur, Sándor, étudiant en quatrième année d'anglais, traduisait le sentiment dominant alors chez les étudiants, comme dans l'ensemble de la population : "On n'a pas de quoi faire la fête. On jette l'argent par les fenêtres avec toutes ces cérémonies. On a encore 30 ans de retard sur l'Ouest. Tout reste à faire". C'était il y a trois ans.

De l'Est vers l'Ouest, des espérances à la déception
Pour certains, intégrer l'UE revenait à renoncer à une souveraineté acquise seulement quelques années auparavant, à soumettre la Hongrie à Bruxelles comme elle avait été, en quelque sorte, soumise à Moscou. Ils étaient en fait minoritaires, car la population a généralement accueilli avec fierté son rapprochement avec l' "Ouest", après presque un demi-siècle durant lequel elle avait été maintenue dans une position de satellite de Moscou, en Europe de l'Est. L'adhésion de la Hongrie, de ses voisins slovaques, et plus récemment ses voisins roumains, permet de réunir désormais presque tous les Hongrois du bassin des Carpates dans un même ensemble économique, politique et juridique. L'UE était la seule option raisonnable pour apporter des réponses au problème des minorités hongroises, dispersées dans les pays voisins. Si les travailleurs hongrois n'ont pas encore pleinement accès au marché du travail de certains pays d'Europe de l'Ouest - la France notamment - les citoyens hongrois peuvent désormais, munis de leur seule carte d'identité, circuler librement au sein de l'Union.
La cote de l'Union Européenne a fortement baissée ces dernières années. Les Hongrois estiment qu'elle n'a pas amélioré leur existence de manière significative et que les progrès réalisés ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. La majorité de la population est donc déçue par l'Union, et a ce sentiment, souvent partagé par les nouveaux adhérents, que leur pays n'en est qu'un membre de second rang. L'adhésion acquise, le défi pour la Hongrie est maintenant son intégration à la zone Euro, initialement prévue pour 2008, mais repoussée de plusieurs années à cause de son déficit budgétaire, équivalent à 10% de son Produit Intérieur Brut.

C. LEOTARD (www.lepetitjournal - Budapest) lundi 30 avril 2007

Publié le 30 avril 2007, mis à jour le 9 janvier 2018

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