La ministre française de l'Ecologie a vertement critiqué la Hongrie à cause de son manque d'intérêt pour les problèmes de l'environnement
"Les Hongrois sont arrivés dans le groupe de discussion à Bruxelles sur l'environnement en disant que l'environnement ne fait pas partie de leurs priorités" - s'est plainte la ministre française de l'Ecologie lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet (www.facebook.com) l'avenir du Protocole de Kyoto est l'un des grands enjeux de l'année 2011.
"Si lors du prochain grand rendez-vous climat de Durban fin 2011, il n'y a pas de suite à ce traité - qui fixe des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre aux pays industrialisés-, il n'y a plus d'instrument contraignant, il y a un risque d'effondrement du marché du carbone" - a-t-elle déclaré devant la Commission de développement durable. Elle a enfoncé le clou en déclarant que "c'est tout l'enjeu de l'année 2011 avec un contexte un peu difficile au niveau européen puisqu'on enchaîne une présidence hongroise et une présidence polonaise qui ne se déclarent ni l'une, ni l'autre, furieusement passionnées par les questions de développement durable en général, et de lutte contre le changement climatique en particulier, c'est peu de le dire..."
La première période d'engagement du Protocole de Kyoto s'achève en 2012, et plusieurs pays dont le Japon et la Russie, ont déjà clairement fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas s'engager pour une seconde.
En effet, l'environnement ne figure pas parmi les priorités de la présidence hongroise. Néanmoins, dans un papier de politique générale qui traite des problèmes majeurs actuels de l'UE, le gouvernement hongrois note que "la responsabilité ressentie à l'égard des générations futures constitue l'un des motifs généraux des politiques communautaires. Compte tenu des résultats du sommet de Cancún de décembre 2010, la présidence hongroise continuera de tenir à l'ordre du jour la politique internationale et européenne en matière de changement climatique.
Dans le domaine de la protection de l'environnement, la participation à la préparation d'une nouvelle politique européenne de l'eau en réponse au changement des conditions climatiques constitue une tâche prioritaire au sein de laquelle la présidence hongroise soulignera la nécessité de renforcer la gestion intégrée des phénomènes extrêmes du domaine de l'eau, le rôle des services de l'écosystème et l'importance du renforcement de la coopération internationale."
En outre, la ministre hongroise déléguée aux Affaires européennes a déclaré début janvier que "l'Union devrait continuer à jouer le rôle du leader dans la lutte mondiale contre le changement climatique". Enik? Gy?ri a ajouté que "la présidence hongroise a pris l'engagement de mettre en ?uvre les acquis du sommet de Cancún. Son objectif est de poursuivre la préparation de l'UE aux négociations de 2011 sur le climat afin de mettre au point des mesures juridiquement contraignantes d'ici fin 2011."
Au cours de la présidence hongroise les États membres vont probablement renégocier la question de la réduction des gaz à effet de serre supérieure à 20% ainsi que le calendrier long terme jusqu'en 2050 de la décarbonisation.
"La présidence se prête à remédier aux problèmes de l'environnement tout en mettant la durabilité et les intérêts des générations futures au centre de ses préoccupations et cela d'autant plus que la Hongrie construit sa présidence tournante autour du facteur humain" - a annoncé la ministre déléguée en ajoutant que "la biodiversité fait partie de notre héritage commun que nous devons préserver pour nos enfants. Par conséquent, la présidence a l'intention d'adopter la stratégie de biodiversité 2010 lors du semestre suivant."
Le Conseil de l'Environnement, composé de ministres européens concernés se réunira le 14 mars en Hongrie. D'ici là les doutes de la ministre française peuvent disparaître ou se renforcer...
Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html), mercredi 19 janvier 2011
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