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POLITIQUE - Gyurcsány revient

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 25 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

Une nouvelle plateforme nommée Coalition Démocratique est née au sein du MSZP sous la direction de Ferenc Gyurcsány qui souhaite reprendre les rênes du parti

Le lieu: dans une tente à Budapest, au parc Szent István. Le public: quelques centaines de personnes, un bon nombre de politiciens et d'intellectuels de gauche, très peu de jeunes. Les acteurs: les dirigeants de Demokratikus Koalíció (Coalition Démocratique), la nouvelle plateforme du Parti Socialiste Hongrois (MSZP). L'enjeu: l'unité de MSZP et l'avenir de la gauche hongroise.

Le scénario du meeting a suivi le schéma classique, bien connu de la musique: crescendo. Le premier orateur était censé représenter d'une part les éléphants du parti et, d'autre part toute une génération qui a choisi d'être communiste après la Seconde guerre mondiale. Iván Vitányi (85 ans), sociologue, qui a connu les prisons de la Gestapo et celles du régime de Rákosi, a rappelé son engagement pour l'héritage socialiste de la révolution de 1956. Il a insisté sur la nécessité de l'unité pour la gauche contre le régime autoritaire du gouvernement actuel et a salué la présence du président du parti, Attila Mesterházy à la réunion. "Nous étions lâches mais à partir d'aujourd'hui nous n'aurons plus honte de nous-mêmes et allons travailler tous ensemble pour le renouveau du MSZP" - haranguait Csaba Molnár (35 ans). L'ancien ministre a rappelé les résultats des gouvernements précédents en soulignant les effets dévastateurs de la campagne de dénigrement de la Fidesz ainsi que l'absence des soutiens des réformes à l'intérieur du Parti socialiste. Le jeune député a demandé à tous ceux qui ne supportent pas la politique du gouvernement de joindre la nouvelle gauche pour vaincre la droite au pouvoir.

Ferenc Gyurcány (www.mszp.hu)

La nécessaire unité de toutes les forces antigouvernementales sauf l'extrême-droite

"Ayons le courage d'être libres" - a commencé son discours Ferenc Gyurcsány (49 ans) qui a souligné le caractère antidémocratique et autoritaire du gouvernement actuel. L'ancien Premier ministre, le plus doué et le plus haï des hommes politiques de gauche, a souligné l'importance du caractère démocratique du changement politique après la chute du communisme en 1989. Il a condamné l'idée du gouvernement de refuser l'organisation d'un référendum sur la nouvelle Constitution qu'on prépare d'ailleurs avec les juristes et les hommes politiques de droite. Gyurcsány s'est prononcé contre l'idée de certains députés de droite et de l'extrême-droite selon laquelle il serait souhaitable d'offrir le droit de vote aux citoyens hongrois qui ne résident pas dans le pays. "La Fidesz nous a vaincu mais n'a pas réussi à entamer notre foi en un système politique fondé sur la liberté et la démocratie" - a déclaré l'ancien Premier ministre qui a parlé aussi de la refondation nécessaire du MSZP. Contre l'attente de certains de ses partisans, il a préféré -pour l'instant, en tous les cas- de ne pas quitter le Parti socialiste en fondant une nouvelle organisation de gauche mais de réaffirmer son rôle éminent à l'intérieur de MSZP. Même s'il n'a pas annoncé haut et fort, le message de cette réunion était limpide: Gyurcsány est prêt à prendre la direction de MSZP parce qu'il se croit seul capable de réunir toutes les forces antigouvernementales sauf l'extrême-droite et de battre la droite dans quelque temps. La pari est risqué et tout l'avenir de la gauche hongroise dépend du duel Gyurcsány-Mesterházy qui peut déboucher sur le renforcement du parti mais on ne peut exclure non plus une implosion qui serait fatale pour la gauche.

Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html) lundi 25 octobre 2010

Publié le 25 octobre 2010, mis à jour le 14 novembre 2012

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