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EGLISE - La démission d'un évêque

Écrit par Lepetitjournal Budapest
Publié le 20 janvier 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Accusé de malversations économiques et d'abus sexuels, l'évêque de Pécs avait été contraint de démissionner

 

Malversations économiques, falsifications des documents, escroquerie, fraude, détournements de fonds, chantage, pédophilie - ces accusations répétées depuis plusieurs années ont eu finalement raison de l'évêque de Pécs: Mgr Mihály Mayer (70) a été contraint de démissionner. Le pape a accepté sa décision. En quelques années, c'est le troisième évêque hongrois qui quitte son poste, ses deux "prédécesseurs" sont partis pour des raisons d'ordre privé, l'un d'entre eux s'est marié depuis...

Le directeur de la revue indépendante de Pécs, Egyházfórum a publié un article en 2007 sur les différentes accusations d'abus d'ordre économique et sexuel contre le prélat et le directeur financier -lui même prêtre- de l'évêché. Le même journaliste a envoyé ces informations, largement commentées à Pécs, à un évêque hongrois travaillant au Vatican qui n'a pas cru utile de transmettre les informations à ses supérieurs. Mais après les accusations répétées et les preuves présentées, le Saint-Siège a diligenté une enquête et c'est très probablement les résultats de celle-ci -évidemment pas publiés- qui ont scellé le sort du Mgr Mayer. Celui-ci, voulant sauver les meubles, avait licencié son homme de confiance et directeur financier en 2010 mais il était trop tard...

Les finances de l'Eglise catholique hongroise étant très opaques, il est difficile de savoir exactement la nature des malversations. On sait que l'évêché, avec le savoir-faire de sa société anonyme "Fény" (Lumière) a effectué des investissements importants ces dernières années. Le plus visible d'entre eux serait la construction de l'hôtel Szent János (Saint Jean), au bord du Danube, à Mohács. Pour financer l'investissement, Fény a contracté un prêt important qu'elle ne pouvait pas rembourser. Mgr Mayer, avec sa BMW740 et son directeur financier en Alfa Romeo, étaient des hôtes fréquents et très appréciés de l'établissement. En plus, l'évêché n'a pas lésiné sur les moyens pour financer la reconstruction luxueuse du palais épiscopal ainsi qu'une résidence personnelle de l'évêque dans un cloître.

Les informations -confirmées par écrit par des témoins- sur les délits sexuels sont peut-être encore plus accablantes pour les deux prêtres: on parle de cas de pédophilie, d'homosexualité, de l'argent occulte accordé aux amis homosexuels...

Comme d'habitude, l'Eglise catholique hongroise a essayé d'étouffer l'affaire en dénonçant le journaliste...Espérons tout simplement que cette fois, la police et la justice pourront mener leur travail à bien...

Mihály Rózsa (www.lepetitjournal.com/budapest.html), jeudi 20 janvier 2011

Photo: www.pecs.egyhazmegye.hu

Publié le 20 janvier 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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