Chaque année, notre rédaction prend rendez-vous avec le festival Pelicam. Pourquoi nous attendons avec impatience l’ouverture de cet évènement unique en Roumanie dédié à l’environnement et au cinéma documentaire? Et bien c’est parce qu’il propose un voyage humain et artistique très singulier que nous vous proposons aujourd’hui de vous raconter...Retour sur cette septième édition.
Bucarest, 10 heure du matin. Le bus embarque les invités et les habitués se préparent déjà à faire la fête dans une ambiance électrique qui nous rappelle les colonies de vacances de notre adolescence. Nous traversons ensuite les champs, les villages et les cours d’eau pour atteindre la ville de Tulcea, une ville portuaire ouverte sur le Danube, véritable porte sur tout un univers préservé et point de départ de nombreuses aventures. Le voyage en image et en barque peut donc enfin commencer.
A l’origine de ce festival, il y a un Français, Benjamin Ribout, un passionné de cinoche, d’environnement et de fiesta jusqu’à l’aube. Plus sérieusement, Benjamin aime fédérer autour d’un projet qui fait sens, son désir premier étant de faire découvrir aux locaux et aux invités des films du monde entier pour les sensibiliser à l’art mais aussi à la préservation de l’environnement.
La Roumanie est sans cesse menacée, sa beauté est fragile et ce festival est le seul qui se propose d’éveiller les consciences sur un sujet aussi sensible que celui-là. Des radios sont mises en place, des professionnels sont invités à débattre, des projections sont organisées un peu partout dans la ville, les débats "Pelicam Talks" permettent aussi d'approfondir des sujets importants tels que les changements climatiques, la gestion des déchets et le "prix" de la nature et sa transformation en une marchandise comme une autre. Des volontaires se mobilisent 24h sur 24, certains viennent des quatre coins de la planète à la rencontre d’une nouvelle culture, ils s’interrogent ensemble et tout cela dans une ambiance festive avec des concerts à la clé, des party au bord du Danube où le poisson est grillé à point et l’alcool coule à flot jusqu’au petit matin, des visites en barques sont même organisées pour montrer au monde ce qui pourrait un jour disparaître si nous n’y prenons pas garde.
Vous l’aurez bien compris, la petite ville de Tulcea devient le théâtre pendant une semaine d’un véritable marathon de découvertes et s’ouvre littéralement sur le monde qui vient ici à sa rencontre. A Pelicam, il ne s’agit pas seulement de voir des films, mais de réfléchir ensemble, de fraterniser au-delà de la barrière de la culture ou du langage pour vibrer et repartir avec de beaux souvenirs en attendant avec impatience la prochaine édition du festival. Notre équipe a donc déjà pris date pour l’année prochaine en espérant que cette belle initiative sera à nouveau sponsorisée par ses différents partenaires. Le Festival Pelicam se doit de continuer à nous faire rêver tout en gardant la lanterne de notre lucidité toujours éveillée. Bravo donc à Benjamin et à toute son équipe qui doit à l’heure qu’il est dormir plusieurs jours d’affilée, un repos bien mérité.
Palmarès de cette édition 2018
Le jury a dû choisir entre 6 documentaires qui les ont fait voyager depuis la zone arctique jusqu'aux confins des mines du Congo et le grand gagnant de cette édition est le film "Untitled" du réalisateur Michael Glawogger qui a malheureusement perdu la vie durant le tournage. “Le film est une preuve de la sincérité radicale de Michael Glawogger par rapport à lui même et par rapport au monde, mais aussi par rapport au cinéma en tant qu'acte existentiel et définitif qu'il a donc suivi jusqu’à sa mort tragique [...] Le film est aujourd'hui devenu un document d'archive sur le dernier voyage de Glawogger, mais aussi le parcours d'une vie" ont déclaré émus tous les membres du jury.
- les films gagnants dans les autres catégories sont: Braguino, Delta, Little Yellow Boots et The Ashes Remain Warm.
Grégory Rateau
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