Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

LA PAROLE AUX ELEVES - Choix de filière, vision de l’avenir...

priscilla-du-preez-623038-unsplashpriscilla-du-preez-623038-unsplash
Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 25 juin 2018, mis à jour le 26 juin 2018

Cette semaine, LePetitJournal.com de Bucarest accueille une très jeune stagiaire, Adelina Lambreva, une lycéenne de Seconde littéraire au lycée français Anna de Noailles. Nous lui avons demandé de réaliser un micro-trottoir auprès de ses camarades pour essayer de comprendre comment ils abordent l'avenir à une semaine de la fin de l'année scolaire. Pour les Secondes, chacun prendra le chemin de la filière choisie, des profils très différents mais avec un but commun : réussir dans la vie.

 

xxxx

 

 

Adelina: Dans notre lycée, ce sont les filières générales qui sont à l’honneur. Nous avons, en Seconde, le choix entre la filière littéraire (BAC L), la filière scientifique (BAC S) ou la filière économique et sociale (ES). Notre génération, cette année, n’échappe pas à la règle. La plupart vont en S car cette filière semble ouvrir le plus de portes. Sur environ 60 élèves, 5 vont en L étant donné que depuis pas mal de temps déjà, cette filière est considérée comme celle avec le moins de débouchés. Le reste va en ES soit avec une idée précise, soit, la plupart du temps, encore indécis sur l’avenir.

 

xxxx

 

4 élèves de Seconde se sont portées volontaires pour témoigner. Rencontre avec Camille, Anna, Sonia et Emilie...

 

Adelina Lambreva: Dans un premier temps, pourrais-tu m’expliquer comment s’est opéré le choix de ta filière?

Camille: Au départ, je ne savais vraiment pas. J’aime beaucoup le français, je trouve la littérature passionnante et tout ce qui est lié aux arts m’intéresse. J’aime aussi beaucoup les langues comme le roumain car je suis en Roumanie depuis longtemps. Je me suis dit “pourquoi pas L finalement?”. Depuis que je suis petite, j’entends des gens me dire “tu as le profil littéraire”. En grandissant, j’ai commencé à m’intéresser aux Maths et aux sciences. D’ailleurs, il y a quelques années, j’étais inscrite au club sciences du collège et les expériences m’avaient énormément plu. J’ai eu aussi des profs qui m’ont donné envie. Aussi, ma mère a joué un rôle important dans mon choix, elle est très stressée (rire). Elle a fait S d’ailleurs et du coup elle me disait “L c’est bien mais S c’est mieux”. Le problème c’est que moi j’ai un “esprit de contradiction”: si on me dit de faire S, je vais automatiquement faire L.
Par la suite, j’ai assisté à une conférence au lycée décrivant en détail les futures filières et j’ai vu que L c’était trop littéraire. J’aime la L mais je ne veux pas forcément travailler dans ce domaine. Lors de cette même conférence, j’ai vu que le programme de S me convenait et après hésitation, j’ai choisi S.

Anna: C’était très simple, depuis le début, je savais que je voulais aller en S car je suis bonne dans les matières scientifiques.

Sonia: Quand j’étais petite, je voulais d’abord devenir dentiste, comme mes parents, puis vétérinaire. Après avoir fait plusieurs stages dans ces deux domaines, je me suis rendue compte que ce n’était pas fait pour moi et j’ai changé de chemin. Ma filière, je ne l’ai pas choisie par élimination mais en fonction des matières que je préfère. J’aime beaucoup les SES (sciences économiques et sociales) et l’histoire-géographie-EMC (éducation morale et civique). Et je préfère ces matières-là plutôt que physique-chimie et je n’ai pas une bonne moyenne en Maths. J’ai donc choisi ES plutôt que S. Comme ça, pour la 1ère et ma Terminale, je ferais des choses qui me plaisent et où j’ai de bonnes notes.

Emilie: De base, j’ai décidé de faire S parce que je veux faire médecine. J’ai fait un stage justement en médecine il n’y a pas si longtemps de cela et ça m’a énormément plu. En ce moment je suis en train de me remettre en question. L’année prochaine, je vais faire un 1er trimestre en S et si ça ne marche pas, il y a toujours possibilité de me réorienter en ES par exemple.
Aussi j’ai une passion: j’adore poser et être prise en photo. Le monde de mannequinat me tente énormément. Je veux prouver que c’est possible de faire médecine en métier et mannequinat en passion et que l’un n’empêche pas l’autre.

 

Qui a réellement choisi ta filière?

C: Mes professeurs et mes ami(e)s. J’ai discuté avec pas mal de mes camarades à ce sujet. J’ai été aussi influencée par la conférence et mes profs de SVT et de Maths. Je ne pense pas que ma mère m’a influencée dans mon choix à cause de cet “esprit de contradiction”.

A: Je l’ai choisie toute seule.

S: J’ai choisi ma filière et mes parents ont dit qu’ils étaient d’accord. Ils ont aussi affirmé que si j’ai des problèmes, je pourrais toujours changer si je ne suis pas contente.

E: J’en ai parlé avec mes parents. Mon père est plutôt du genre “tu fais ce que tu veux” mais il ne comprend pas trop mon choix d’aller en S car mes résultats ne sont pas magnifiques (rire). Je sais qu’il va m’encourager peu importe mes choix. Ma mère aussi me soutient beaucoup mais tient à ce que je fasse médecine parce que c’est bien payé.

 

Et du coup, comment vois-tu ton avenir?

C: Je n’ai pas vraiment cette tendance à me projeter. Si je me projette, c’est dans de petites durées. Je suis le genre de personne qui, dès qu’il y a une occasion, je la prends. Tout ce que je sais, pour l’instant, c’est que je veux faire une université en France.

A: Déjà, commencer la 1ère, finir ma Terminale… J’aimerai passer mon BAC pour l’avoir avec une bonne note puis aller dans une université. Pour l’instant, je ne sais pas laquelle, ni dans quel pays. C’est le domaine de la médecine qui m’intéresse, plus précisément la neurochirurgie.

S: Je suis contente pour l’instant avec mon choix de filière. Après le BAC, j’aimerai faire une université ici, en Roumanie, je vise l’ADSE (Academia de Studii Economice). Pour le métier, je n’ai pas la moindre idée.

E: Je ne vais pas aller jusqu’à dire que je n’ai aucune vision sur mon avenir. Médecine ça reste flou. En sachant que les 5 premières années, j’aurais l’impression de sortir quand on ouvre les fenêtres, la plus part du temps je serai clouée à une chaise à étudier et je n’aime pas beaucoup ça. Il y a plein de trucs qui m’intéressent comme les travaux manuels par exemple. Je vais éviter le plus possible de faire un travail où je suis enfermée dans un bureau, entre quatre murs.

 

Ressens-tu une certaine pression quant à ton avenir de la part de ton entourage?

C: J’ai eu pas mal de pression de la part de mes parents. Je voulais faire L aussi parce qu’ils voulaient que je fasse S. J’ai eu aussi les années précédentes des difficultés en cours de Maths. Je n’aime pas beaucoup cette matière et ma mère me mettait la pression. Mon père aussi me mettait pas mal la pression mais il est plus réservé depuis quelque temps. Il a compris que s’il veut que je fasse ce qu’ils me demandent, il faut me laisser un peu tranquille. Ils me stressent également pas mal par rapport au métier.

A: Pas vraiment, il y a toujours une petite pression mais ce n’est rien de significatif. Je suis surtout stressée quand je pense au travail que je dois accomplir mais je suis sûre que ça va aller.

S: La pression c’est plutôt moi-même qui me la mets. Pour mon métier, je suis totalement dans le noir et ça me stresse pas mal. Contrairement à mes parents qui se montrent très compréhensifs. Ils disent que j’ai le temps de faire des stages, et m’encouragent en affirmant que le moment venu, je trouverai ma voie.

 

E: Pas vraiment, ils sont encourageants. Que ce soit mes parents ou mon groupe de potes. Elles savent que je ne vais certainement pas supporter ces études-là. Mais ils croient en moi. Je ne veux pas me lancer dans quelque chose que je n’arriverai pas à supporter longtemps.

 

Le choix de ta filière s'est-il fait en fonction des débouchés?

C: J’ai déjà abordé ce sujet avec des adultes qui aiment bien ce qu’ils font. Selon moi, une filière à débouchés, c’est important si tu ne sais pas quoi faire, ça te laisse une marge de temps pour choisir un métier. Si par opposition, tu es vraiment sûr de ce que tu veux faire, prend la filière qui correspond le mieux à tes désirs. Les débouchés ne sont pas toujours primordiaux.

A: Je vais donner un exemple: je suis assez douée en musique. J’aurais pu faire un conservatoire mais ce n’était pas une bonne idée. Ici, en Roumanie, pour faire un conservatoire de musique, il faut déjà faire un lycée de musique qu’on intègre dès l’équivalent du CM2. J’ai fait le choix assez jeune donc de continuer dans le système français du point de vue des opportunités. Donc, écouter ses passions c’est important, mais ça dépend des répercussions que ça va engendrer.

S: Cela dépend vraiment de la passion. Si on est à 100% sûr de continuer dans la voie qu’on a choisi au départ, il faut se lancer sans hésiter. Par contre, s’il y a cette peur de la possibilité de changer de voie à un moment donné, il vaut mieux, dès le début, s’orienter vers une filière avec plus de débouchés. Cela dépend, de la vision du futur que chacun a.

E: Pour moi, même si tu as une passion, tu dois toujours avoir un plan B, une “roue de secours”. Si tu es sûr de ce que tu veux faire plus tard, fais la filière qui te correspond le mieux. Vu que je ne sais quoi faire j’ai pris S, comme ça, cela m’ouvre plus de portes.

Propos recueillis par Adelina Lambreva

 

 

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 25 juin 2018, mis à jour le 26 juin 2018

Flash infos