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HUMANITAIRE - Le Toulousain au grand cœur

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 26 avril 2015, mis à jour le 27 avril 2015

Il a troqué la ville rose pour un petit village de Transylvanie. Sa maison accueille des Roumains en difficulté mais aussi des Français qui veulent venir aider. Une initiative locale et modeste mais qui a réussi à améliorer le quotidien de plusieurs familles.

Photo : Dominique Auban

Il faut faire environ 12km à partir de Satu Mare, sur une petite route de campagne, pour arriver au village de Noroieni, à la frontière entre la Hongrie et l'Ukraine. C'est ici, loin de tout, même du réseau téléphonique, que Dominique Auban a posé ses bagages en 1998. Ce cinquantenaire d'origine toulousaine a construit lui-même sa maison. Son terrain abrite deux autres habitations destinées à recevoir des familles dans le besoin. Le Toulousain parraine aussi des étudiants ou familles en difficultés. ''Au total, j'aide plus d'une vingtaine de familles pauvres des environs'', dit-il.
C'est en 1989 que Dominique Auban entre en contact pour la première fois avec la Roumanie. Directeur d'une maison de retraite toulousaine, il est profondément marqué par les évènements de décembre 1989, qui ont conduits à la chute du dictateur Nicolae Ceausescu. Sans attendre, le Français s'engage dans l'association locale de sa commune qui parraine un petit village roumain dans le sud du pays. Deux mois plus tard, il pose le pied en Roumanie. ''Ça a été le choc, j'avais l'impression d'être 70 ans en arrière'', se souvient-il. De retour en France, Dominique Auban reste marqué. Quelques années plus tard, il décide de tout quitter pour venir s'installer en Roumanie où il veut se dédier à l'humanitaire. C'est à cette époque que l'on assiste à un ''grand élan de solidarité français pour la Roumanie'', se remémore t-il. L'association qu'il a créée à Toulouse fin 1996, Roumanie Espoir, l'aide à financer ses premiers projets. Ce sont les orphelinats qui occupent son combat. À Bu?teni, petit village coincé dans les Carpates (centre), le toulousain fait une macabre découverte. Dans un vieux casino, quelque 400 enfants vivent dans des conditions inhumaines. ''Ils dormaient à 4 par lit, il y avait de la vermine partout, raconte-t-il. Les enfants étaient battus et torturés. Deux sont morts dans mes bras. La télévision française n'a pas montré le quart du dixième de ce que j'ai vu.''  À l'aide de son association, Dominique Auban va apporter cinq tonnes de matériel pour améliorer ces conditions.

Des olympiades pas comme les autres

Aujourd'hui, tout ça lui paraît bien loin. Satu Mare est une petite ville ''au centre historique entouré d'immeubles communistes'', où il se plait. ''Je suis loin de Bucarest, mais c'est mieux comme ça, dit-il. Je garde un souvenir cauchemardesque des quelques mois que j'y ai vécu. J'ai été victime de raquette, mon appartement a été cambriolé. C'était en 1997.'' Pourtant, c'est dans la capitale roumaine qu'il fera une rencontre décisive. Le Père Jean Magnan, un jésuite français qui préside à l'époque l'association Frères Europa à Satu Mare, l'invite à le suivre pour accueillir de jeunes orphelins dans des fermes de M?d?ra?, une commune au sud de la ville. Cette aventure va pousser Dominique Auban à créer un centre social à Satu Mare. Il accueillera jusqu'à 300 familles.
Entre 2004 et 2005, Dominique Auban transforme l'ancienne salle des fêtes de Noroieni, son village, en centre socio-éducatif pour les jeunes. Au programme : cours de français et activités diverses. Aujourd'hui, ce lieu a fermé car la plupart des familles du village sont parties travailler à l'étranger. Mais l'activité de sa petite association SamToul, pour Satu Mare-Toulouse, continue. Il fait venir des groupes de Français pour organiser des camps avec les enfants des rues de Satu Mare. Des ''olympiades'', comme il dit.
Dominique Auban n'a pas d'enfants, mais beaucoup le considère comme leur père. ''Ma vie et ma famille sont ici'', conclut-il.

Clémence Poetschke (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Lundi 27 avril 2015

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 26 avril 2015, mis à jour le 27 avril 2015

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