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COUPLE FRANCO-ROUMAIN - Monica et Gabriel

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Écrit par Franco-Roumanie
Publié le 7 mai 2018, mis à jour le 7 mai 2018

Pour cette nouvelle série de couples franco-roumains, LePetitJournal.com est allé à la rencontre de Monica, un médecin roumain, et de Gabriel, un informaticien sud-africain. Tous les deux se sont trouvés en Belgique et ne se quittent plus depuis, la Roumanie a aussi beaucoup compté dans leur histoire comme vous le découvrirez.  

 



LePetitJournal.com de Bucarest : Parlez-nous de votre première rencontre?

Monica : Nous nous sommes rencontrés par hasard, ou pas, dans la cuisine d’une maison bruxelloise, on était colocataires. Au début, j’étais agacée que ce garçon cuisinait toujours aux mêmes heures que moi quand je voulais me préparer quelque chose... et puis ses plats, pleins d’épices avec toutes ces saveurs inconnues …ça ne me plaisait pas du tout mais au fond ça m’intriguait. En plus, lui ne parlait que deux, trois mots en français… Pour moi ça faisait beaucoup, c'était une honte pour une personne qui vit dans un pays francophone (rires). Sa gentillesse et son anglais lui donnaient quand même un certain charme qui ne m’a pas laissée totalement froide. Aujourd’hui il parle très bien le français avec un mélange d’accents anglais et roumain adorables, on devine donc qui a été sa prof (rire).



Pourquoi être allé vivre en Belgique ?

Monica : Je me suis installée en Belgique après deux ans de vie en France, à Paris, deux ans où j’ai connu des hauts comme des bas. Deux ans où je me suis reconstruit, où je suis repartie de zéro, où j’ai appris à être un peu française, à me plonger dans une culture qui m’était très chère. J’ai quitté la France car la Belgique m’a offert de nouvelles opportunités dans ma carrière.

Gabriel :Je suis venu m’installer en Belgique car j’avais une chance de travailler dans une grande boîte américaine et j’ai donc suivi le cours de ma vie.



Qu’est-ce qui vous a plu chez l’autre ?

Monica: Pour moi, Gabriel est mon équilibre, mon deuxième moi, car quand je le regarde, je me vois moi. On se trouve toujours beaucoup de ressemblances. Gabriel est une personne qui a su dépasser ses limites, sa condition de garçon africain qui a vécu des années difficiles en Afrique: il joue au violon et est le seul chocolatier black (artisanal) que je connaisse en Belgique. J’aime le fait qu’il ait des passions et qu’il se donne à fond pour les réaliser.

Gabriel: Monica est une tête brillante, elle parle 5 langues, et a toujours été parmi les premières dans tout ce qu’elle a fait. En plus de ça, c’est la gentillesse incarnée, la personne que tout le monde adore, la sœur qui est toujours là pour vous tendre la main, le médecin plein d’empathie adoré par tous ses patients.



Es-tu déjà allé en Roumanie Gabriel? Si oui, avais-tu des a priori avant de t'y rendre?

Gabriel: Je suis allé en Roumanie plusieurs fois…C’est ma deuxième maison. Mais je me rappelle toujours de mon premier voyage, qu'on a fait en voiture et durant lequel on a pris le même temps pour parcourir la distance Arad –Bucuresti que pour aller de Bruxelles à Budapest. J'étais choqué par les routes, par le manque d’auto-routes, par la folie furieuse de chauffeurs roumains, par les chiens qui se promènent à leur aise à côté de la route, des enfants qui courent à côté des voitures…



Qu'est-ce qui t'a plu, choqué, interpellé même?

Gabriel: C’est les paysages presque irréels qui m’ont fasciné, la gentillesse de ce peuple magnifique, les Roumains ont le cœur sur la main. C’est ce peuple plein de talents et intelligent avec une richesse incroyable, les traditions, la fête de Noël, le partage que j’ai trouvé partout. J’aime la Roumanie, elle fait partie de moi, mais je trouve qu’il y a un écart trop grand entre le monde chic que j’ai pu observer à Mamaia et le reste du pays où l’eau courante manque, où les écoles n’ont pas tout ce que la Belgique offre aux enfants, la pauvreté donc qui vous déchire le cœur.



Avez-vous été présentés à vos familles respectives? Si oui, ont-elles reçu favorablement vos différences culturelles?

Gabriel : Je suis un des leurs, ils me l’ont montré à chaque instant. Ma nouvelle famille roumaine m’a accueilli tout de suite, les bras grand ouverts, sans aucune barrière de couleur ou de culture. Il m’ont préparé des plats roumains délicieux, les voisins, les amis venaient tous avec des gâteux, des petits plats. Je le sens, ils m’ont parfaitement intégré.



Une expression, un dicton que tu as appris en roumain?

Gabriel: Bien-sûr que j’ai appris des mots, des phrases en roumain : "Iarba verde de acasa", "cea mai verde iarba e in Romania", "acasa e acolo unde ti-e dor". 


 

Comment s'est passée votre intégration en Belgique?

Monica : La Belgique c’est mon pays d’adoption et je suis comme à la maison ici. Je rends toujours à mes frères et sœurs belges ce qu’ils m’ont donné. Ils m’ont tellement aidé, ils m’ont toujours fait me sentir comme une amie et non pas comme une étrangère…. Je suis contente que mes efforts aient fini par aboutir et qu’au jour d'aujourd’hui ils m’appellent la petite Belge avec un petit truc en plus, cet accent de la Roumanie qui ne me quittera jamais. Je n’ai senti aucune hostilité, aucune remarque désagréable n'a été prononcée, ils ont été incroyables avec moi et je les en remercie.

Gabriel :Je me sens très bien ici, en sachant qu’il y a de nombreuses nationalités qui cohabitent ici sans problème, la Belgique est un pays ouvert au multiculturalisme, un pays d’accueil.



Rêvez-vous de venir un jour vous installer en Roumanie?

Gabriel: J’aimerai prendre un billet sans retour pour la Roumanie, y ouvrir ma propre chocolaterie mais je vais être franc, la politique et sa corruption me font peur, alors j’attends encore que les choses évoluent, je suis de près ce qu’il s’y passe en ce moment.

Monica: Et moi je rêve d’y retourner et d’appliquer en Roumanie tout ce qui est lié à la prévention en médecine pour les enfants et les adultes, car, avant de guérir des patients, il faut prévenir les maladies, mettre en place des programmes sûrs, sur lesquels nous travaillons ici en Belgique. J’aimerai tant me rendre utile, faire bouger les choses pour mon peuple… Ils le méritent tellement. Les Roumains en ont vécu des choses, ils ont le droit d’avoir le mieux. Nous rêvons tous les deux qu’un jour la Roumanie devienne le pays fort et fier qu’il est dans son âme.


 

Propos recueillis par Grégory Rateau

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Publié le 7 mai 2018, mis à jour le 7 mai 2018

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