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ROUMAINS CÉLÈBRES - Le pragmatisme de Gheorghe Pănculescu

gheorghe panculescugheorghe panculescu
alchetron.com
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 14 janvier 2021, mis à jour le 12 février 2024

Une centaine d’années couronnaient la Révolution française qui avait semé les germes de la démocratie moderne et du nationalisme dans toute l’Europe. Pour les Principautés Unies, la lutte pour l’union prenait la forme d’un futur incertain et, anticipée par les officialités de l'époque, nous pouvons dire qu’aucun effort n’a été fait en vue du développement culturel, économique et technique du petit état roumain qui avait tout juste proclamé son indépendance.

 

En l’affirmant haut et fort ou d'une manière plus subtile, le peuple roumain réclamait l’union, et afin de le soutenir, le gouvernement de la Petite Roumanie a démarré un ample procès de modernisation. Ainsi, Gheorghe Pănculescu a été l’une des personnalités ayant servi de base à l’amélioration de l’infrastructure roumaine et à son alignement sur les standards européens.

Originaire de Prahova, l’ingénieur roumain est né en 1844 à Vălenii de Munte. Ses débuts sont donc inscrits sous le signe d'une modestie prometteuse, car il suit les cours pré-universitaires dans son pays. Ensuite, il part pour la Suisse afin de suivre les cours de l’Université de Sciences et Technologies de Zürich – une vraie pépinière de génies de l’ingénierie et des sciences exactes. Apparemment, le pragmatisme et la vision du jeune Pănculescu lui ont permis de bien s'intégrer dans l'école. Au cours de la formation de ses étudiants, l’institution misait avant toute chose sur le besoin d’une interdépendance entre les recherches scientifiques et l’industrie ; autrement dit, les inventions et les méthodes développées par leurs diplômés avaient pour but de faciliter la diffusion du processus d’industrialisation et, en même temps, de le rendre efficace.

Grâce à l’intervention du poète Vasile Alecsandri, à la fin de ses études, Gheorghe Pănculescu est embauché dans une grande société technique, fondée par l’ingénieur Gustave Eiffel ; le Roumain va travailler ainsi en France à la Société des Établissements Eiffel, et, en 1878, il revient s'installer définitivement en Roumanie. Il y assume la responsabilité de concevoir et de construire la ligne de chemin de fer sur le tronçon Bucarest – Predeal ; à la fin des travaux, l’ancienne affaire Strousberg n’était plus qu’un mauvais souvenir de l’histoire des Chemins de Fer Roumains. L’ingénieur respecte parfaitement les limites financières qui lui sont imposées par les officiels, quelque peu surpris par la rapidité de l'exécution de la construction. L’efficacité du rythme était due en grande partie à l’utilisation d’une méthode inédite : Pănculescu préférait les raccords aux boulons. De plus, les poutres en métal sont assemblées directement, en dehors de l’espace destiné aux chemins de fer et ensuite mis en place et fixées conformément aux plans.   

Dix ans plus tard, la méthode brevetée par le Roumain est utilisée par Gustave Eiffel afin d’ériger la célèbre tour qui porte aujourd'hui son nom. Derrière les grandes Expositions universelles annuelles de la deuxième moitié du XIXe siècle, il y a avait quelques jeux de pouvoir politiques : les pays-hôtes ne manquaient jamais une occasion d’étaler leurs différents progrès techniques pour affirmer implicitement leur supériorité par rapport aux autres pays. C’était bien sûr le cas de la France, en 1889. En célébrant les 100 d'ans depuis la Révolution française, le président du Conseils des ministres, Jules Ferry, décide d’organiser un événement retentissant dans la capitale de l’Hexagone. Ainsi, la célèbre tour de 300 mètres de hauteur est aussi utilisée pour marquer l’entrée principale au sein de l’Exposition.  

Le mérite qui en revient à Gheorghe Pănculescu a été reconnu par Gustave Eiffel dans l’ouvrage Communication sur les travaux de la tour de 300 m, texte édificateur relatif aux détails de la construction de la Tour Eiffel. A l’autre bout du continent, l’ingénieur roumain avait été nommé en tant qu’opérateur des Chemins de Fer Roumains sur lesquels il a veillé  jusqu’à la fin de sa vie, en 1924.

 

Ana-Maria Rosca


Sources: Historia.ro, Tour-eiffel-paris.e-monsite.com

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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