Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

BUCAREST CENTENAIRE - Le paradis créatif de la maison Coanda

urlurl
gandul.info
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 18 octobre 2018, mis à jour le 18 octobre 2018

La villa du général Constantin Coanda représente encore aujourd'hui un des bijoux architecturaux de Bucarest, même si elle fut commandée quatre ans avant le début de la Première Guerre mondiale. De plus, concernant le développement florissant de la capitale, la résidence, mais aussi son commanditaire, en constituent des pivots fondamentaux. Le jeune officier qui s'est fait remarquer sur le front roumain dans la Guerre d’indépendance, a progressé de la meilleure des manières, un véritable visionnaire. Son activité politique et militaire culmine en 1918, quand celui-ci est nommé Premier ministre de la Roumanie.

 

 


Durant l’automne de la même année, le roi Ferdinand I ordonne la mobilisation de l’armée roumaine qui reprend sa lutte aux côtés des Alliés. Après la fin de la Grande Guerre, le gouvernement Coanda a préparé le retour à Bucarest des monarques, de la classe politique et de l’aristocratie, après une absence de 707 jours, durant l’occupation allemande. Enfin, le général signe en faveur du troisième Conseil de Ministres présidé par Ionel Bratianu.

 


En 1920, Constantin Coanda occupait la fonction de président du Sénat de la Roumanie ; cependant, si nous essayons de laisser un peu de côté l’homme politique et le militaire remarquable qu'il était, nous découvrons le professeur de mathématique de l’École Nationale des Ponts et des Chaussées de Bucarest. Il était aussi à la tête d’une famille nombreuse, ayant sept enfants parmi lesquels on trouve le futur pilote et académicien roumain, Henri Coanda. C’est pour cela que le nom de Constantin Coanda se retrouve sur la liste des commanditaires des demeures privées appartenant à l’architecte d’origine française, Ernest Doneaud. Rentré de Paris en 1907, et fraîchement diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, l'architecte s'était formé dans l’atelier de l’architecte français Edmond Jean-Baptiste Paulin.

 


Selon les attestations des documents officiels, la résidence du député Constantin Coanda fut projetée et réalisée en un temps record, c'est-à-dire sur une période cumulée de six mois. Tout cela se passe durant l’année 1910, période pendant laquelle Doneaud était l’adepte de l’école éclectique française. Il s’opposait ainsi au néo-classicisme, gouverné par la rigueur de l’académisme et par l’homogénéité des éléments ornementaux. La maison d’enfance d’un des plus grands aviateurs roumains, était de dimensions monumentales pour son époque, le rez-de-chaussée et l'étage étaient complétés par un sous-sol et une mansarde qui, grâce à sa forme polygonale, a permit à l’architecte d'accorder un peu plus d’attention aux lucarnes, dont la disposition et la décoration diffèrent sur chaque façade. On ne peut pas affirmer à coup sûr si la perspective verticale domine celle horizontale, car chaque niveau de la maison semble étaler un univers architectonique distinct. Aux volumétries rectangulaires de l'étage supérieur, répondent les arcades en plein cintre du rez-de-chaussée, tandis que les ornements sculpturaux et les petits balcons couronnent cet ensemble architectural, resplendissant un parfum de rococo tardif. Les nuances rosées des murs, font penser à une existence bohème et paradisiaque de ses anciens locataires.  

 


Les frères Coanda n’avaient qu’un seul désir : voir la culture fleurir dans la maison de leur père ; ils ont demandé ainsi aux officiels communistes d’y fonder un centre scientifique de créativité. C’était aussi l’un des idéaux d’Henri Coanda, qui déclarait pendant ses dernières années de vie : Je voudrais faire un centre de la pensée roumaine, comportant des membres de toutes les branches […], même s’ils sont des artistes, même s’ils sont des peintres, des sculpteurs; des musiciens ou des ingénieurs… Ils sont tous poètes. […] Le travail du cerveau se trouve sur le même niveau pour tous les arts, qu’il soit technique, sculptural, musical ou cinématographique...

 

 

Sources : E-architecture.ro, Gandul.info                   

 

Ana Maria Rosca

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

AMPT-logo
PMB-logo

 

 

      
            

Flash infos