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RDV ECO – Johan Gabriels (Moneycorp) : « Ici, en Roumanie, on peut encore tenter des choses. »

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Écrit par Economie
Publié le 22 mai 2017, mis à jour le 23 mai 2017

Notre rédaction est allée à la rencontre de Johan Gabriels, ancien CEO de la banque Banca Comercial? Carpa­tica et de RBS Romania, aujourd'hui manager général de Moneycorp Romania, société spécialisée dans les payements internationaux et les services de change de devises. Johan Gabriels a travaillé un peu partout dans le monde avant d'accepter un nouveau défi : se lancer sur le marché roumain. Avec sa famille, il a tenté cette nouvelle aventure et nous fait part de ses prévisions sur l'avenir économique de son nouveau pays d'accueil.

 

 

 

Grégory Rateau/LPJ : Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Johan Gabriels : Je ne suis pas banquier à l'origine. J'ai travaillé 8 à 9 ans pour le groupe Mars, les chocolats, une grande partie à Strasbourg et aussi pour Pepsi où j'étais responsable pour la division jus de fruit, Tropicana. Je suis ensuite allé à Paris pour devenir le PDG de Tropicana. On a ensuite développé le marché espagnol et italien pour la marque. C'est seulement après que j'ai été contacté en 2000, par Capital One, pour aller aux Etats-Unis, en Virginie, pour travailler pour ce groupe qui faisait des cartes de crédit. Une expérience incroyable, je suis parti avec ma femme et mes enfants pour faire quelque chose de totalement différent. Le groupe est devenu une banque, voilà comment j'ai appris le métier sur le tas. Ils sont rapidement devenus l'une des banques les plus importantes des États-Unis. J'ai ensuite passé une année chez Mastercard comme directeur financier pour l'Europe mais je n'ai pas réussi à m'y épanouir dans le long terme. J'ai ensuite travaillé pour d'autres groupe en Allemagne puis à Amsterdam et c'est à ce moment là où j'ai eu un rôle de superviseur dont une partie qui collaborait avec la Roumanie. Je me suis beaucoup déplacé pour apprendre de mes nouvelles expériences, je suis même allé travailler en Russie et finalement un poste s'est libéré ici en Roumanie et j'ai tenté cette nouvelle aventure (rires).


Pourquoi avoir choisi la Roumanie ?

C'est une question d'opportunité mais j'ai accepté de venir ici car je me suis senti à l'aise avec la culture de ce pays. Ici en Roumanie, on peut encore tenter des choses. Je dis toujours : tu peux être frustré 5 fois par jour mais si tu as encore le plaisir de faire à la fin de ta journée, c'est le plus important. Et en Roumanie avec Moneycorp j'ai réellement du plaisir à faire, à entreprendre. Chez moi en Belgique, tout a déjà été fait, il n'y a pas vraiment d'innovation possible. En Roumanie, on peut encore avoir un impact sur ce qui nous entoure et innover.

 


Comment s'est passée votre intégration ?

Relativement très facile car j'appartenais à un groupe international et que j'avais une équipe excellente, 1500 personnes très bien coordonnées, parlant parfaitement l'anglais, les choses étaient des plus simples. Après ces trois ans dans une banque internationale, j'ai travaillé pour une banque locale, là c'était plus difficile, les valeurs étaient toutes autres, l'intégration au sein de l'entreprise moins évidente.

 


Vos relations dans le travail avec votre équipe roumaine, avec vos partenaires roumains, se sont-elles bien déroulées ?

Oui très bonnes. Pour des boîtes internationale, la manière de travailler est partout la même. Ici, il faut s'adapter à d'autres méthodes. Je ne me serai jamais lancé sans l'assurance que je pourrais constituer ensuite ma propre équipe. Je n'ai pas eu de difficulté à m'entourer de gens compétents qui m'ont aidé également à faire cette transition avec les clients, les partenaires. On tente une aventure mais cela ne doit pas vous empêcher de bien vous préparer.

 


Quelles sont, selon vous, les perspectives économiques pour la Roumanie ?

Le point évidement positif avec la Roumanie est sa croissance, en hausse régulière. La base est bien sûr moins élevée mais si la croissance se maintient quelques années, on peut envisager de grandes choses. Les perspectives sont bonnes pour les sociétés et pour le secteur financier. Je suis très positif pour l'avenir.

 


Vous aviez sans doute des à priori de départ sur la Roumanie, qu'en est-il aujourd'hui ?

Quand j'ai dit à ma femme et mes enfants « on part en Roumanie », ils se sont demandés si ma carrière battait de l'aile (rires). Quand on a jamais mis les pieds en Roumanie on a une vue totalement différente de ceux qui ont eu la curiosité de venir voir par eux-mêmes, et on ne peut pas vraiment les blâmer. Il y a énormément d'atouts avec ce pays mais il y a un gros travail à faire sur la scène internationale pour les valoriser. Je suis devenu un bon promoteur de ce pays car toutes les personnes que je rencontre à l'étranger, je m'empresse de leur parler de toutes ses richesses naturelles, humaines et des possibilités futures. J'ai commencé en venant ici, à travailler à Sibiu, une ville magnifique, je suis sensible à d'autres villes comme Cluj qui propose de nombreux événements culturels, festivals et autre. Bucarest est une ville qu'il faut un peu de temps pour apprécier à sa juste valeur, c'est un peu comme Bruxelles, si tu passes sans connaître les petits coins, tu restes un peu dérouté. Je suis ici depuis 7 ans, la ville bouge, elle est en perpétuelle mutation et je dois reconnaître que j'aime le changement comme vous avez pu vous en rendre compte (rires).

 


Propos recueillis par Grégory Rateau (www.lepetitjournal.com/Bucarest) - Mardi 23 mai 2017


 

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Publié le 22 mai 2017, mis à jour le 23 mai 2017

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