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ENTRETIEN - Nicolae Marghiol : "Nous ne sommes pas que dans le tourisme"

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 15 juillet 2014, mis à jour le 15 juillet 2014

Comme en France, les plus beaux villages de Roumanie ont leur association. Et pour gagner en renommée, son président, Nicolae Marghiol, multiplie les initiatives. Depuis hier, au centre de Bucarest, un aperçu de cette Roumanie du terroir peut-être visité dans le cadre d'une exposition en plein air. L'objectif est de mettre en valeur un patrimoine local parfois oublié par les agences de tourisme. 

Photo : satefrumoase.ro

Le petitjournal.com/Bucarest - De drôles de tables en forme des 41 départements de la Roumanie ont pris place sur la place George Enescu de Bucarest, juste à côté de l'Athénée. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette exposition ?

Nicolae Marghiol - Il s'agit d'une petite Roumanie, une Roumanie puzzle, composée de ses 41 départements dont les formes sont découpées sur des tables. Chacune d'entre elles réunit les principaux objectifs touristiques de chaque département. Les visiteurs se baladent dans un petit labyrinthe et peuvent découvrir chacune de nos régions, ses personnalités, ses destinations touristiques, son patrimoine... Il s'agit d'une exposition itinérante dont la première étape a lieu à Bucarest et qui se déplacera dans tout le pays. Elle a débuté hier et se termine ce dimanche. Ensuite elle partira à Sibiu, puis Bra?ov, Cluj, Arad, Timi?oara, Craiova, et elle se finira au mois d'octobre. Ensuite, nous irons la promouvoir dans d'autres capitales européennes, à Bruxelles, Paris, Rome et Madrid.

Deux mots sur votre association...

Elle a été créée en 2010 avec une trentaine de membres fondateurs, des communes, qui m'ont suivi pour créer les plus beaux villages de Roumanie sur le modèle des plus beaux villages de France, créés au début des années 1990.

Concrètement, que faites-vous  ?

Nous avons adapté le savoir-faire français à la Roumanie. Les villages roumains sont un peu différents de leurs cousins français. Ici, nos actions sont un enjeu pour le développement durable, culturel et touristique des campagnes. Concrètement, nous existons depuis quatre ans et nous avons déjà édité un guide touristique des plus beaux villages de Roumanie. Il est bilingue, roumain-français. La deuxième édition devrait voir le jour d'ici la fin du mois et sera disponible au Musée du village de Bucarest. En dehors de ça, nous avons de nombreux projets en cours, comme le village culturel de l'année, ou le calendrier des fêtes traditionnelles. Le but de toutes ces actions est de mettre en valeur le patrimoine rural de la Roumanie : paysage, culture, coutume, tradition, gastronomie... Il commence à exister un intérêt dans ce sens de la part des autorités locales. Mais notre association a surtout été soutenue depuis le début par l'ambassade de France en Roumanie et la délégation Wallonie-Bruxelles, ainsi que les ambassades de Suisse, d'Israël et d'Italie.

Les autorités roumaines se sont-elles impliquées  ?

Oui, notamment le ministère du Tourisme, depuis deux ans. Par contre, le ministère de la Culture ne s'est pas montré intéressé. Ici, il n'existe pas de collaboration entre les ministères. Or, nous ne faisons pas que du tourisme mais aussi du développement rural. Car pour développer une destination rurale, il faut du tourisme, mais aussi de la culture, des produits du terroir, etc...

A qui s'adresse votre guide ?

Aux Roumains tout d'abord, qui ont besoin d'une éducation touristique et culturelle. Quand nous sortons de l'école, nous ne savons pas quelles sont nos valeurs ni même les plus beaux lieux à visiter dans notre propre pays. On ne sait pas non plus comment se comporter en tant que touristes. Parfois, on n'est pas très respectueux... La deuxième catégorie est bien évidemment les francophones. Nous avons tellement été aidé par les ambassades francophones de Roumanie que nous nous devions de faire ce guide en deux langues. Je pense que l'important est que le mouvement de retour vers ce patrimoine rural, et bien souvent immatériel, de nos campagnes soit lancé. Propos recueillis par Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest) mercredi 16 juillet 2014

 

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Publié le 15 juillet 2014, mis à jour le 15 juillet 2014

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