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DOSSIER – Backpackers VS Voyageurs : Le corps de la proposition du gouvernement

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 29 septembre 2016, mis à jour le 29 septembre 2016

Retrouvez toutes les informations à propos de la réforme sur les backpackers (taxes et visa) et leurs contreparties dans le monde du tourisme.

L'annonce de l'abandon de la taxe à 32,5% sur les backpackers a fait l'effet d'une bombe notamment dans le monde de l'agriculture et dans celui du tourisme.

En effet, le gouvernement fédéral a opéré ici un revirement soudain cette semaine dont les détails sont méconnus du public. Un revirement qui a eu pour conséquence de dresser les backpackers étrangers contre les voyageurs.

Les backpackers
Alors que la décision ne devait être prise qu'au cours du mois de décembre afin de figurer dans le budget de janvier, le gouvernement Turnbull a préféré prendre les devants avec son accord de compromis.

Au lieu des 32,5% initialement prévus (et votés en juillet), la proposition gouvernementale ferait passer la taxation pour les backpackers à 19% pour l'argent gagné entre 0$ et 37.000$ gagnés au cours de l'année fiscale (1er juillet au 30 juin de l'année d'après).

Ce n'est certes pas les 0% de taxation jusqu'à 18.200$ gagnés appliquée (sous certaines conditions, notamment celle de se déclarer en tant que résident), mais c'est mieux que ce qui avait été annoncé.

Si c'est logiquement ce versant de la proposition de réforme qui est retenue, ça n'en est pourtant qu'une infime partie.

Face à la chute du nombre de backpackers en Australie le gouvernement fédéral devait agir législativement pour relancer l'attractivité du pays d'Oz. Comme symbole de cette chute : ils étaient 260.000 PVTistes en Australie entre 2012 et 2013, et ils n'étaient plus que 214.000 entre 2015 et 2016.

L'annonce d'une taxation plus dure n'était donc pas le bon calcul politique à faire puisqu'en 12 mois c'est 2229 visas qui ont été perdus, soit une diminution de 5,4%. La conclusion a donc été simple : changer le fusil d'épaule.

Les autres versant de la proposition de réformes

  1. Age du visa : En premier lieu l'âge pour demander un Working Holiday Visa en Australie devrait passer de 30 ans actuellement à 35 ans.
  2. Coût du visa : De plus, le coût du visa serait réduit de 50$ et passerait ainsi à 390$ (soit 270?).
  3. Suppression de la restriction de temps dans certains cas : La possibilité sera offerte dans certains Etats ou Territoires d'Australie d'aller jusqu'à 12 mois de travail consécutif pour le même employeur (soit la limite du visa), contre 6 mois aujourd'hui. Restera à définir les zones concernées (probablement les zones rurales ou en manque de main d'?uvre).
  4. Superanuation : Moins sympa, le gouvernement récupèrera 95% de la superanuation (retraite) des backpackers quand ils sortiront du pays.

 

Les voyageurs
Si globalement cette proposition de réforme satisfait le monde de l'agriculture dont la main d'?uvre est à 25% nourrie par les WHV (des chiffres qui montent même à 85% dans le Northern Territory), il n'en est pas de même pour l'industrie touristique.

La directrice du Forum du Tourisme et des Transports (TTF), Margy Osmond s'est réjouie de la décision de baisser les impôts : « cela va dans la bonne direction », mais a critiqué fortement celle d'augmenter la taxe sur les départs, déjà élevée en Australie.

A défaut de toucher l'argent des backpackers, le gouvernement fédéral s'est tourné vers tous les voyageurs qui transitent par l'Australie. Selon les termes de la réforme, ils seront prélevés de 5$ supplémentaires par voyage au titre du « Passenger Movement Charge » (PMC). Ce qui ferait passer cette taxe de 55$ à 60$ par billet.

Le PMC est payé par tous les passagers en départ de l'Australie qui transitent pas les aéroports internationaux. Mis en place par une loi de 1995, le PMC a souvent été un levier budgétaire utilisé par les gouvernements successifs. Avec la prochaine augmentation, le prix aura été multiplié par deux en 16 ans (elle était à 30$ en 2001).

Ce que critique le monde du tourisme c'est tout d'abord le manque de consultation, mais également le fait qu'en épargnant les backpackers c'est sur tous les australiens moyens auxquels on s'attaque comme à des « vaches à lait », condamne madame Osmond.

Un acte d'autant plus problématique que l'Australie est déjà le pays le plus cher de l'OCDE devant l'Angleterre, l'Allemagne en ce qui concerne PMC (plus d'informations ici).

Cette augmentation fournirait, selon les prévisions, 345 millions de dollars aux contribuables australiens et compenserait en grande partie les 350 millions de manque à gagner que constitue la baisse d'imposition sur les WHV.

Conclusion
Le bilan reste ici mitigé étant donné que l'industrie du tourisme est l'une des industries de base en Australie.

Certes les backpackers s'en sortent bien (ou mieux devrait-on dire), mais la contrepartie pour les voyageurs australiens comme internationaux va être significative puisque cela va concerner quelques 69 millions de trajets en partance du pays d'Oz.

Restons prudent tout de même, la réforme n'est qu'au stade de proposition pour l'instant et doit encore être voté. Ce qui n'est pas rien au regard de la versatilité des choix politiques sur le sujet. En bref, il n'est pas certain que le feuilleton soit terminé.

MP (lepetitjournal.com/brisbane), jeudi 29 septembre 2016.

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Publié le 29 septembre 2016, mis à jour le 29 septembre 2016

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