Le destin d'exception de Lady Jane Edwards, femme d'affaire, journaliste, professeur et enfin Consule honoraire de France à Brisbane... Portrait d'une femme inspirante à la carrière hors norme.
Prendre connaissance de l'histoire de Lady Jane Edwards a quelque chose d'impressionnant et d'intimidant. Véritable force de la nature, elle a tutoyé les plus hautes sphères de la société : politiciens, dirigeants de grandes firmes, ambassadeurs, ministres... Être toujours aussi accessible après cette épopée relève de l'exploit.
Femme humble et souriante, Lady Jane explique ce qui a fait d'elle une citoyenne du monde. Elle se confie sur le passé d'officier de l'armée australienne de son père et sur ses déménagements successifs : « je changeais de ville tous les deux ans, émigrant même jusqu'aux États-Unis ».
Aucun port d'attache, mais chez elle partout, cette véritable « Wonder Woman » a développé très vite son sens relationnel, s'intéressant aux personnes et à leurs vécus ; un trait de caractère qui se grimera en atout professionnel.
Une carrière exceptionnelle
Elle entame alors des études de journalisme dans la capitale australienne : « je fais partie de la première génération de femme que l'on encourageait à faire de longues études universitaires ».
Elle sera également l'une des premières à briser le « plafond de verre » et à s'imposer dans un monde journalistique exclusivement masculin, d'abord à Canberra, puis à Brisbane.
En 1988, elle dirige l'équipe de la communication de la World Expo 88, une réelle réussite qui marque une rupture. L'année suivante se sera la création de « PR consultancy » (aujourd'hui « BBS Communications »).
L'idée génitrice est de mettre l'expertise journalistique au service des entreprises, en gérant leurs communications à destination des clients et des médias. Aujourd'hui, la firme est l'une des plus grandes sociétés de communication présente en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Asie, embauche 28 personnes et génère plusieurs millions de revenus chaque année.
Consule de France
Média, communication et même professorat (University of Queesland), aucun défi n'arrête Lady Jane. C'est pour cela que lorsqu'on lui propose de devenir Consule honoraire de France à Brisbane, elle accepte sans hésitation et non sans humour : « c'est juste passé devant mes yeux, je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait ».
Quinze années maintenant que la communauté française se félicite du travail de Lady Jane et de sa proximité avec le tissu associatif. De son côté, elle constate avec émotion que Consule « est l'une des choses dont je suis la plus fière ».
En quinze ans, Lady Jane a pu observer les mutations de la population francophone : « au départ, elle était constituée de vétérans, de professeurs, de scientifiques... Par la suite se sont rajoutés de jeunes entrepreneurs créatifs et dynamiques, totalement ouverts au monde ». C'est bien à cette génération qu'elle entend prodiguer des conseils.
Conseils aux entrepreneurs
Conseil n°1 : « Les gens aiment faire du business avec ceux qu'ils connaissent et encore plus avec ceux qu'ils apprécient ». À l'heure des réseaux sociaux, il ne faut pas faire l'erreur de tout leurs céder. Rien ne vaut les discussions en personne.
Conseil n°2 : « Je me suis entourée de "rules breakers", des personnes qui comprennent les règles, mais qui ne se laissent pas écraser par elles ». Choisir son équipe est la clef de voute de toute entreprise fleurissante.
Conseil n°3 : Devenir ce « rules breaker » en continuant toujours à « aller de l'avant, qu'importe les obstacles », "keep going" comme disent les anglo-saxons.
Mais le plus important des enseignements, Lady Jane Edwards le formule sous forme de constatation : « Je suis heureuse de me lever chaque matin le sourire aux lèvres pour faire ce que j'aime ». À la recherche du bonheur, la seule et unique quête qui en vaille la peine?
Mathieu Pennella (lepetitjournal.com/brisbane), jeudi 14 avril 2016.
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