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DOSSIER – Brisbane prendra parti en faveur du mariage pour tous

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 11 mai 2016

Graham Quirk, le maire de Brisbane proposera mardi prochain une motion en faveur du mariage entre les gens de même sexe. Un récapitulatif de la situation politique sur ce sujet en Australie

Le « mariage pour tous » comme il est appelé en France est l'un des « problèmes » juridique les plus prégnant du début du XXIème siècle. Vingt-et-un pays dans le monde l'ont d'ores et déjà adoptés, soit un ensemble de 900 millions de personnes. Une goute d'eau sur les plus de 7 milliards d'habitants autour du globe, une goutte d'eau de 12% pour être précis, mais une goutte d'eau qui compte.

Au sein de la France, ce débat a déchiré la population entre les partisans du « mariage pour tous » et ses opposants. Résultat : des millions de personnes dans les rues et une France scindée en deux.

Toujours est-il qu'en mai 2013, soit il y a trois ans presque jour pour jour, la loi était promulguée. On criait au scandale, à la France humiliée. Et aujourd'hui où en est-on ? Les familles se sont-elles écroulées ? Pas encore, et elles ne le feront surement pas.

L'Australie de son côté a modifié en 2004 son Marriage Act de 1961, interdisant explicitement la célébration ou la reconnaissance du mariage d'un couple homosexuel, et ce au niveau Fédéral.

Neuf ans plus tard, le 22 octobre 2013, le territoire de Canberra votait pour que cela devienne possible. Le 12 décembre de la même année, la Haute Cour statuait en la défaveur de cette loi en la déclarant inconstitutionnelle. La chose était claire, le changement ne viendra pas des juges australiens et de leur substitution aux politiques et au peuple. Quels autres moyens par conséquent ? On peut en dégager deux : le référendum, et le vote parlementaire au niveau Fédéral.

Turnbull
I.               Le niveau fédéral

Dans les dernières semaines, l'actualité politique du pays d'Oz a été particulièrement riche. Le Premier Ministre Malcolm Turnbull (voir photo), invoquant la double-dissolution de chacune des chambres parlementaires. Résultats : les citoyens devront élire de nouveaux représentants, et en fonction de la majorité qui se dégagera au regard du bipartisme australien, soit Libérale, soit Travailliste, l'avenir du mariage entre les gens de même sexe en sera changé (du moins en partie).

1.     La position du LNP, le référendum
Le Premier Ministre Turnbull est un partisan du mariage entre gens de même sexe. Cependant au sein de sa coalition gouvernementale (le LNP étant incapable de réunir la majorité au sein des deux chambres afin de diriger seul), cette position ne fait pas l'unanimité.

C'est ce qui explique pourquoi Turnbull s'en tient à la ligne tracée par son prédécesseur Tony Abbott. Celle d'attendre les prochaines élections, en l'espèce celle du 2 juillet. En cas de victoire (de coalition ou sans elle), le Premier Ministre appellerait de nouveau les australiens aux urnes par le biais du référendum. Si le peuple accepte, il est sauf vis-à-vis de ses collègues. Si cela ne passe pas, c'est la voix souveraine du peuple qui s'est exprimée : une alternative gagnante-gagnante.

Afin de donner un ordre d'idée, en mars dernier, « Essential Media Communications » (institut de sondage), posait la question du mariage pour tous aux australiens : 64% répondaient favorablement, contre 26% contre, et 11% qui ne se prononçaient pas.

Cependant, le peuple et les opinions sont versatiles, et la campagne qui précèdera ce référendum pourrait faire changer d'opinion les australiens, tout en augmentant les tentions, à l'égale des évènements français. A noter qu'au regard des élections de juillet il est inconcevable de voir un plébiscite s'organiser dans la foulée, et la mise à l'agenda devra probablement attendre au moins un an.

2.     La position du LP, le vote parlementaire
De l'autre côté du bipartisme : les Travaillistes dirigés par Bill Shorten. Ces derniers ont pris position depuis 2011 en faveur du mariage homosexuel. Pour eux la chose est simple, s'ils remportent les élections, les travaillistes ne passeront pas par le référendum, mais bien par la procédure législative normale.

Deux conséquences sont à souligner. La première, la rapidité de la procédure qui ne suppose pas l'organisation d'un référendum dans au moins un an, le second corolaire du précédent, si l'on organise pas le référendum, on économise 525 millions de dollars. Mais quand est-il de la position de la mairie de Brisbane dirigée par un libérale ?

Quirk
II.              Le niveau local

Il y a peu, Graham Quirk (voir photo) a remporté la course à la Mairie de Brisbane. Il profite de son statut d'homme fort fraichement réélu pour rompre les rangs avec ses collègues fédéraux de la coalition et d'appeler officiellement le gouvernement australien à légiférer en faveur du mariage entre les gens de même sexe (position proche du Labor Party).

1.     Une motion bipartite
Cette position loin d'être anecdotique est en réalité une inflexion de la position du Premier Ministre Turnbull de faire appel au référendum.

Plus encore, Quirk réussi à se placer au dessus de la mêlée partisane en appelant le Conseil de mairie à statuer mardi prochain en faveur d'une motion soutenue également par l'opposition. La motion sera proposée en plénière au conseillers communaux par le Maire mardi prochain, et sera appuyée par le chef de l'opposition, Peter Cumming.

Elle reposera sur deux versants :
 - Le soutien à une législation sur le mariage entre adultes consentants, quelque soit le sexe, la sexualité, ou l'identité de genre.
 - La demande au gouvernement fédéral de légiférer pour l'égalité devant le mariage dès que possible et que le conseil rédige une lettre à l'intention du Premier Ministre.

2.     Un symbole fort
Autre symbole, le choix de cette date : journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. À ce titre Quirk explique : « je soutiens l'importance du message derrière la journée internationale contre l'homophobie et la transphobie, qui est la raison pour laquelle je vais continuer de promouvoir ce projet ».

Perter Cumming de son côté est heureux de d'appuyer le projet de Quirk en notant : « que cette motion demande au gouvernement fédéral de légiférer sans référendum couteux et en évitant les potentielles divisions ».

Brisbane est le plus grand gouvernement local d'Australie et sa prise de position va sans nuls doutes raisonner au national. En faisant ce choix, la capitale du Queensland deviendra le premier conseil du « Sunshine State » à adopter une motion en faveur du mariage homosexuel.

Dans les prochains mois, quelque soit l'alternative choisie (référendum ou vote parlementaire), l'Australie est en passe de devenir le 22ème pays à légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Il succèdera à ses plus proches amis du Royaume-Unis (mars 2014), et des États Unis (juin 2015).

MP (lepetitjournal.com/brisbane), mercredi 11 mai 2016. 

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Publié le 11 mai 2016, mis à jour le 11 mai 2016

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