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Rentrés dans leur pays suite au covid : ce qui leur manque de l’Inde !

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Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 29 octobre 2020, mis à jour le 19 décembre 2023

Avec un confinement de plusieurs mois, l’Inde connaît une période extrêmement difficile. Volonté personnelle ou choix de leur employeur, beaucoup de nos lecteurs sont rentrés de Bombay et ont passé ces quelques mois dans leur pays d’origine. 

Certains y sont toujours : que leur manquent-ils, comment ont-ils vécu cet arrachement soudain ? S’ils ont bien conscience que la vie à Bombay a bien sûr évolué dans cette ère post covid (comme dans beaucoup d’endroits dans le monde), l’Inde leur manque ! Chacun à sa façon nous raconte les sensations, les moments, les morceaux de vie mumbaikars qu’ils aimeraient retrouver.

 

Attention âme sensible, cet article peut émouvoir les plus nostalgiques d’entre nous !
 

Hélène, venue en Inde en famille, d’abord à Surat dans le Gujarat, puis à Bombay
 

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Nous avons quitté l’Inde le 28 juin. Mumbai était encore confinée, la France avait déjà tout réouvert.

Arrivés en France, c’est toujours une grande joie de retrouver sa famille, ses amis, la viande et l’alcool, nos rayons alimentaires abondants (trop), la mode et les boutiques de toutes sortes d’objets inutiles fabriqués en Asie...

Mais, la France paraît aujourd’hui aseptisée (je ne parle pas de solution hydroalcoolique), parfois déshumanisée. La saveur de l’Inde me manque, la France me paraît fade : plus de plats épicés, chai au tandoor,  saris colorés... Finie la conduite dynamique au klaxon et les chauffeurs de rickshaw zélés : ici on se traîne bêtement les uns derrière les autres... sécurité oblige. En résumé, je suis heureuse de retrouver les cloches de l’église au milieu du village, mais je garde une place au fond de moi à la spiritualité et l’exotisme de la clochette qui sonne le rassemblement à la Puja des temples hindous qui jalonnent les villes indiennes !


 

Laurence, arrivée en septembre 2019 à Bombay

 

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Nous avons pris la décision de rentrer en France fin avril ne voyant pas de perspectives à court terme de réouverture de l'école et de fin du lockdown. Cette décision a été difficile à prendre car on garde un sentiment de fuite, d'abandon, même si notre aventure indienne n'est pas encore terminée.
 

Il y a plusieurs choses qui me manquent de l'Inde... Il y a d'abord les scènes de vie auxquelles on assiste à tous les coins de rue de Bombay, cette agitation permanente, les mariages, les défilés pour les fêtes religieuses. Ce côté festif qui nous en met plein les yeux. Pas besoin de bouquin pour s'occuper en voiture ! Il y a aussi cette envie de découverte du pays, de voyager que nous avons dû mettre en stand by pour le moment. A cette question, mes enfants répondraient la chaleur, les garlic naan et les cheese dosas ! Et elles ajouteraient aussi que leur école, où elles se plaisaient beaucoup, leur manque.
 


Loriane, arrivée en août 2018, ancienne volontaire à Mumbai

 

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Ce qui me manque le plus en Inde est le rituel qui rythme la vie indienne comme : se réveiller en entendant le son de la mosquée, aller au bout de la rue pour boire une noix de coco fraîchement coupée en regardant le brouhaha vivant de la rue, mettre en route la pompe à eau pour prendre une douche le soir, dire bonjour au vendeur de lait en allant lui acheter du dahi (yaourt) avec son Tupperware ( car paradoxalement le zéro déchet en Inde est partout ), se faire assaillir pour un câlin par une bande de bambins pas plus haut que trois pommes en se faisant appeler « Didi », et finir sa journée en prenant un chai face au coucher de soleil avec ses deux colocs préférées.



Johana, arrivée en février 2019

 

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Je suis partie au début du confinement avec mon fils pour rejoindre la Bretagne. J'aime énormément ma vie à Bombay, mais je ne supportais pas l'idée que la frontière soit fermée. Mon mari nous a rejoint quelques semaines plus tard. Il a télétravaillé de France avec succès et est maintenant reparti en Inde.

Le contact avec les Mumbaikars est ce qui me manque le plus ! Les sourires immenses des personnes croisées quotidiennement, les petites blagues, les contacts faciles, cette curiosité partagée... Je n’avais pas de chauffeur et donc sauter dans un taxi au toit coloré, un uber, un rickshaw, pour des trajets souvent interminables, mais en profiter pour discuter cricket, Mumbai, ou même parfois de politique locale, étaient parmis mes plus grands plaisirs (et aussi mes plus grandes déconvenues parfois !) Les jeunes de l’association dans laquelle je travaillais, LP4Y, et les échanges que nous avions me manquent beaucoup !

En fait, ce qui me manque, c’est d'être surprise : l'émulation des rues, de toujours tomber sur une situation inconnue, étonnante, stupéfiante, dérangeante…  Et les odeurs, bien sur ! Il y en avait des dures à supporter, mais aussi certaines très agréables, partout, tout le temps, les stands de rues, les sev puri qui se préparent, le concombre tranché, les mangues… Un bon jus de canne à sucre par grande chaleur, bu sur le trottoir !

 

Emma, à Bombay depuis 2013

 

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Arrivée en France le 5 mars pour des vacances d’une semaine et la valise qui va avec !! Et toujours en attente de mon visa pour enfin rentrer ! J’espère le 4 novembre, cela fait quatre fois que je change de vol retour !

 Ce qui me manque le plus c’est évidemment mon mari qui bosse à Mumbai ! Le célibat géographique ce n’est pas notre truc ! Et d’une façon plus générale, mes amies d’expatriation : le retour ne sera plus pareil, malheureusement. Beaucoup ont déménagé en France ou ailleurs dans le monde, parfois c’était des départs prévus, d’autres fois beaucoup plus précipités.

Je pense à Laura, Carolyne, Sandrine(s), Frédérique, Mélanie, Céline, Daphnée, Amandine, Myriam et tant d’autres. Heureusement certaines sont encore là et j’aurai plaisir à les retrouver.

J’ai aussi hâte de traîner, à nouveau, des heures à Mangaldas (le marché aux tissus) et de retrouver mon matériel de couture ainsi que mes machines, qui n’ont pas ronronné depuis huit longs mois !

A très très vite j'espère.


 

Hortense, arrivée en septembre 2019

 

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Je suis rentrée en France le 1er juin après deux mois et demi de confinement en Inde. Ce retour a été plutôt bien vécu, on s'habitue à tout.

Ce n'était pas vraiment prévu que je rentre, mais un évènement familial m'a fait rentrer "plus tôt que prévu" et je dois bien admettre sans regret que le retour m'a fait beaucoup beaucoup de bien. La douceur de la France en juin au déconfinement a primé sur la confinement indien dans un appartement pré-mousson. Petite joueuse, je l'admets ! Et je suis reconnaissante d'avoir eu la chance de rentrer quand je le souhaitais "sans risque professionnel". 

Je ne pensais en revanche pas devoir attendre le mois d'octobre pour rentrer en Inde, l'administratif en Inde prend toujours un peu plus de temps que prévu !

J'ai hâte de retrouver la chaleur (j'ai horreur du froid), de déambuler dans les rues de Bandra que j’ai l'impression de toujours re-découvrir, de savourer un jus de fruits frais en allant sur la plage de Juhu, de courir sur Carter road, de convier mes amis de toutes nationalités dans des cafés-yogis et de lancer des "Chalo" à tout bout de champ. 

De tendre le bras et trouver un rickshaw qui m'emmène alors, n'importe où. 

De visiter tous ces lieux : temples, restaurants, musées. De faire toutes ces balades qu'on repousse en se disant "j'ai le temps une prochaine fois".  C'est bien ce que cette drôle de période de Covid m'aura appris : ne pas repousser ce qu'on souhaite faire et ne pas planifier trop en avance ! Le "carpe diem" indien finalement !


 

Eva, arrivée en 2016

 

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Je suis originaire de Shanghai. Le travail de mon mari nous a conduit en famille à Mumbai, notre maison depuis quatre ans. La pandémie a brusquement changé notre vie. En juin, nous avons pris la lourde décision de quitter Mumbai temporairement avec un vol de rapatriement vers la Chine. Après une quatorzaine stricte, nous avons finalement pu retrouver notre famille à Shanghai où nous sommes encore actuellement. 

Je me souviens encore très bien de notre voyage au ski dans les montagnes du Cachemire, en mars, juste avant le confinement. Etant loin de l’Inde depuis des mois, sans date de retour, une partie de ma vie me manque ; les somptueux temples, les festivals, les couleurs et bien sûr les Indiens… Je me rends compte que même si le temps nous le permettait, nous n’aurons jamais fini de découvrir l’Inde, ses cultures si riches et diversifiées. 

Parmi nos meilleurs souvenirs d’Inde, ce qui manque le plus à notre famille est l’école ; les profs, les élèves, les parents et amis qui font partie de cette communauté vibrante dont on fait partie. 

Je suis impatiente de retrouver notre Mumbai dès que cela sera possible. J’espère rapidement.

 


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