Dimanche, le gouvernement national a confirmé qu'une épidémie de grippe aviaire était en cours dans sept États - Kerala, Rajasthan, Madhya Pradesh, Himachal Pradesh, Haryana, Gujarat et Uttar Pradesh, et que les résultats des tests étaient attendus pour Delhi et le Maharashtra. Il a aussi demandé aux États de sensibiliser le public afin d'éviter la propagation de la désinformation concernant la grippe aviaire.
"Les États / Territoires de l'Union ont été invités à accroître la surveillance autour des plans d'eau, des marchés d'oiseaux vivants, des zoos, des fermes avicoles, à l'élimination appropriée des carcasses et au renforcement de la biosécurité dans les fermes avicoles", indique le communiqué.
Les deux types de virus identifiés jusqu'à présent dans les foyers de contamination, H5N1 et H5N8, relèvent de la catégorie de la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP). C’est une préoccupation majeure pour les éleveurs d'oiseaux, car elle entraîne la maladie et la mort des volailles. Le H5N1 est également une menace connue pour les humains.
Au niveau international, le Système mondial d'information zoosanitaire a identifié en décembre 2020 des foyers d'IAHP à Taïwan, en Iran, en Israël, au Japon, en Corée du Sud et au Vietnam, dans une douzaine de pays de l'Union Européenne, en Ukraine, en Russie et au Royaume-Uni, ce qui a généré une perte de plus de 4,8 millions d'oiseaux à fin décembre 2020.
Quelle est la gravité de la grippe aviaire pour la santé des oiseaux?
La grippe aviaire est une maladie virale très contagieuse, affectant une variété d'oiseaux, y compris ceux liés à la consommation humaine - poulets, canards, dindes, cailles - ainsi que les oiseaux de compagnie et les oiseaux sauvages.
La FAO affirme que les oiseaux sauvages agissent comme un réservoir naturel de virus de la grippe aviaire. Leur mouvement migratoire pourrait entraîner la propagation de ces agents pathogènes à la volaille et à d'autres oiseaux domestiques par contact. La réponse à une épidémie est une stratégie de confinement, qui est principalement centrée sur l'élimination des oiseaux malades par l'abattage.
Quel est l'impact économique de la grippe aviaire ?
Selon les estimations du gouvernement, 30 millions d’agriculteurs élèvent plus de 729 millions de volailles dont 30% sont des poules pondeuses et 40% sont des poulets destinés à la consommation humaine.
Le secteur de la volaille en Inde, selon le ministère de l'Agriculture, représente 80 000 crore roupies (soit 9 milliards d'euros). Les exportations, principalement vers l'Asie occidentale, les pays voisins et l'Asie de l'Est, ont été évaluées à 532 crores roupies en 2017 (soit 59 millions d'euros) et comprennent de nombreux produits transformés tels que la poudre d'œuf, le jaune d'œuf en poudre, les ingrédients pharmaceutiques et les produits à base de poulet.
Au cours des dernières années, la grippe aviaire a fait surface dans plusieurs États, tels que le Manipur, l'Assam, le Bengale occidental, le Tripura, le Bihar et le Kerala, entraînant la destruction de millions d'oiseaux. Elle est considérée comme une menace pour la poursuite de la croissance du secteur dans son ensemble.
La grippe aviaire constitue-t-elle une menace pour les êtres humains?
L'OMS considère que les humains peuvent être infectés par les sous-types de virus H5N1, H7N9 et H9N2 : “Des cas humains de grippe aviaire H5N1 se produisent occasionnellement, mais la transmission de personne à personne est rare. Lorsque les gens sont infectés, le taux de mortalité est d'environ 60%.”
Pourquoi la grippe aviaire se reproduit-elle ?
Il est impossible d'éradiquer les virus de la grippe car ils persistent dans un vaste réservoir d'oiseaux aquatiques. Les experts estiment que la croissance continue de l'aviculture dans de mauvaises conditions sanitaires entretient le virus, car plusieurs espèces sensibles vivent dans la même zone. Ils insistent sur l'importance de la prévention et de la surveillance.
La conférence internationale organisée en novembre 2006 à New Delhi sous l'égide de l'OMS a adopté un cadre commun pour aider les différents pays à mettre en place des stratégies locales, mais n’a pas mis l'accent sur la préservation de l'environnement naturel. Or, il est indispensable de maintenir les voies migratoires des oiseaux sauvages afin d'arrêter la transmission du virus à la volaille.
Quelles mesures peut-on prendre pour minimiser les risques pour les oiseaux domestiques ?
Les gouvernements établissent des mesures de biosécurité pour protéger les oiseaux domestiques de la transmission par les oiseaux sauvages ou migrateurs et empêcher la propagation locale. Le protocole implique une surveillance active des zones d'oiseaux pour identifier les transmissions du virus. La FAO affirme que l'élimination des oiseaux sauvages à proximité des établissements humains par la chasse, l'empoisonnement et la destruction de l'habitat est contreproductive. Cela contribue à la dispersion de ces oiseaux sauvages et à la propagation des virus dans de nouvelles zones.
En Inde, le gouvernement exige du personnel vétérinaire qu'il effectue périodiquement des inspections en vertu de la loi de 2009 sur la prévention et le contrôle des maladies infectieuses et contagieuses chez les animaux. Cependant, les oiseaux aquatiques sauvages se trouvent souvent à proximité des oiseaux domestiques et , plus particulièrement près des lacs, des barrages et des réservoirs, ce qui rend difficile la ségrégation. Les voies navigables du Kerala en sont un bon exemple.
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