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Désarmement des FARC : « Adieu aux armes, adieu à la guerre, bienvenue à la paix », Rodrigo Londoño

Écrit par Lepetitjournal Bogota
Publié le 27 juin 2017, mis à jour le 28 juin 2017

Ce 27 juin 2017 marque un tournant dans le processus de paix avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) mené par le président Juan Manuel Santos. Le chef d'Etat colombien a conduit ce jour un acte symbolique historique marquant le désarmement définitif des FARC après 53 ans de conflit, dans le département de META, à 250 km au sud de Bogotá. Etaient présents le leader des FARC Rodrigo Londoño, alias "Timochenko", des représentants de l'ONU, l'envoyé spécial de l'Union Européenne pour la paix en Colombie, Eamon Gilmore et Jean Arnaud, responsable de la mission des Nations Unies pour l'accord de paix. 

Journée symbolique dans le processus de paix en Colombie 

« La meilleure nouvelle des 50 dernières années : les FARC rendent leurs armes et les mots seront leur unique forme d'expression », a affirmé le président Santos sur son compte Twitter. Ce 27 juin 2017 est le jour officiel de conclusion du désarmement des FARC. « Aujourd'hui, nous nous réunissons pour réaliser l'acte solennel de remise des armes », sont les premiers mots du leader des FARC Rodrigo Londoño, alias "Timochenko", lors de son discours dans la commune de Mesetas (Meta) pour réaffirmer son engagement aux accords de la Havane. « Nous ne décevrons pas la Colombie, aujourd'hui nous rendons les armes », a ajouté Londoño.


Source: Compte Twitter de Juan Manuel Santo @JuanManSantos

Rodrigo Londoño a également souligné que les accords de Cuba ne constituent pas seulement un compromis pour les FARC, mais pour tous les colombiens : « Aujourd'hui est le commencement d'une nouvelle ère. Le Gouvernement s'est aussi engagé à ne plus persécuter les colombiens qui pensent différemment et disposent d'une réflexion critique ». Il a également profité de cette allocution pour relever certains manquements dans l'implémentation des accords : « les assassinats de leaders sociaux ne cessent pas. Les familles des guérilleros aussi restent victimes de persécutions. Le Gouvernement n'avance pas dans la lutte contre les bandes criminelles et le para-militarisme continue ».

Juan Manuel Santos, pour qui la « paix est réelle et irréversible », a ajouté qu'au-delà de la cession des armes, « les FARC s'engagent à dire la vérité et à indemniser » ses victimes, pour lesquelles il assure « justice et garanties ».

La mission de l'ONU en Colombie a annoncé hier, le 26 juin 2017, le stockage de 7.132 armes individuelles des FARC et que les seules armes non rendues à ce jour sont celles qui, selon les accords, « serviront à assurer la sécurité des 26 campements des FARC jusqu'au 1er août 2017 ». Au moment de rendre leurs armes, les guérilleros ont reçu individuellement un certificat et ont signé un accord les engageant à ne plus les reprendre.

Désarmement des FARC : les enjeux d'une reconversion

Il restera à récupérer les armes, munitions et explosifs que les FARC conservent dans plus de 900 cachettes réparties sur le territoire, ce qui devrait se conclure au plus tard le 1er Septembre. L'ensemble de armes sera fondu et l'acier ainsi récupéré servira à la construction 3 monuments symbolisant la fin de ce conflit, qui seront érigés dans les pays suivants : Etats-Unis (New York), Cuba, qui a été le siège des négociations de paix, et la Colombie.

« Aujourd'hui ne marque pas la fin de l'existence des FARC, aujourd'hui nous mettons fin à notre rébellion armée. Nous continuerons d'exister exclusivement selon les voies légales et démocratiques ». Il est pressenti que le mouvement FARC devrait quant à lui se convertir en parti politique (un congrès est prévu en Août). La prochaine étape importante sera sans aucun doute les élections de 2018, avec la potentielle présentation d'un candidat présidentiel représentant ce parti.

« Restera alors une étape pour parvenir à la "paix complète" tant souhaitée par le président Santos : négocier un accord similaire avec la dernière guérilla active du pays, l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), qui compte encore 1.500 combattants », selon l'AFP.

Delphine Thébaud, www.lepetitjournal.com/bogota, mardi 27 juin 2017 

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Publié le 27 juin 2017, mis à jour le 28 juin 2017

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