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Jérôme Sterckx, homme "relativement visionnaire et déterminé"

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Écrit par Julie Das
Publié le 25 février 2018, mis à jour le 26 février 2018

Stable et fort comme son nom de famille d'origine flamande, Sterckx, l’indique ; Jérôme est devenu entrepreneur un peu malgré lui. En 2016 sa femme, Jojo, lui met le pied à l’étrier et ensemble ils quittent tout pour se lancer dans une aventure improvisée dans une Birmanie en changement.

Né à Nantes, Jérôme acquiert très jeune une grande autonomie et une capacité d’adaptation. Après son baccalauréat et une année de préparation, il entre à l’ESSEC et suit les pas de son père, banquier, pour se spécialiser dans la finance. Son cursus international l’amène à voyager et à suivre des stages à Londres, Boston et Pékin. C’est à Boston en 2007, dans le métro pour la petite histoire, qu’il fait la connaissance de sa femme Jojo, sino-américaine rayonnante et pleine d’énergie. C’est là-bas aussi qu’il s’initie pour la première fois au yoga, un peu par hasard, entraîné par une amie. Il s’oriente vers le Power yoga issu de l’école de Baron Baptiste. Jérôme découvre cette discipline dont le but est d’habiliter, de renforcer et d’étirer les corps et les esprits des occidentaux modernes. Après avoir fini ses études et travaillé à Londres pendant trois ans, Jérôme est rejoint par Jojo qui déménage depuis New York. Alors qu'il travaille dans les placements et l’analyse financière, Jojo, elle, fait du conseil en ressources humaines. Ils continuent tous les deux à pratiquer le yoga mais choisissent cette fois-ci le yoga Vinyasa, caractérisé par l’enchaînement de postures de façon  synchronisée avec le souffle (communément appelé yoga "flow"). Mais cette petite vie confortable et parfois monotone ne suffit pas à satisfaire le jeune couple ambitieux et curieux de tout. Jojo a envie de nouveauté, d’exotisme et de liberté de mouvements. C’est elle qui pousse Jérôme à réfléchir sur leur avenir. Elle arrive à le convaincre de partir, prendre des risques et quitter la vie londonienne.... et c’est pour les deux jeunes amoureux le début d’une grande épopée. 

Ayant voyagé une première fois en 2012 en Birmanie, le couple en repart avec de belles images en tête et de bons contacts locaux mais ils sont loin de penser qu’ils y habiteront un jour.  Deux ans plus tard, le monde entier a les yeux rivés sur ce nouveau marché à fort potentiel et c’est ainsi qu’ils décident de quitter leur poste respectif et de tenter leur chance en Birmanie, une terre plus tout à fait vierge mais où beaucoup reste à faire. Ils pensent d’abord à monter une entreprise de production de "gelato" mais après avoir passé deux semaines sur place, quelques mois avant de partir de Londres, ils se rendent rapidement compte que le projet n’est pas viable. Principalement à cause des loyers prohibitifs et des coupures d’électricité. Mais nos deux tourtereaux sont opiniâtres et pleins de ressources et décident, quand même, de quitter leurs postes à Londres. Ils s’installent, courant 2014, en Birmanie en espérant trouver une nouvelle opportunité. Jojo se fait embaucher comme consultante dans une grosse entreprise locale, et, deux semaines plus tard, c’est Jérôme qui la suit pour faire de la stratégie dans la même entreprise. Il gère 20 personnes et y travaille pendant un an et demi.  Jojo, elle, démissionne quelques temps après pour se consacrer à son épanouissement personnel et se lance corps et âme dans le yoga en donnant des cours dans le salon d’une amie, Tammi, et sur le toit de Charlotte, une française de Yangon. Jojo est douée et passionnée par les vertus du yoga Vinyasa. Assez rapidement et grâce au bouche à oreille, ses cours deviennent populaires. Ensemble ils décident de louer une maison à Yankin et d’ouvrir un petit centre de yoga début 2015. 

Un an plus tard, poussés par leurs étudiants qui réclament un studio plus proche du centre, Jérôme et Jojo décident d’ouvrir un second studio. Le projet mettra presque huit mois à se concrétiser. Jérôme quitte son travail, suit une formation de prof de yoga Vinyasa et passe six mois à arpenter les rues autour de la rue Yaw Min Gyi et finit par dénicher un local caché au fond d’une petite cour près de l’hôtel Park Royal. S’en suivent deux mois de travaux et surtout la décision de lancer un café végan à côté du nouveau studio. Le chef derrière le menu n’est autre que Tammi, l’amie qui avait gracieusement mis son salon à disposition pour les premiers cours de yoga de Jojo. Ensemble, les trois acolytes sont prêts à passer à la vitesse supérieure et à investir. Jojo a un talent pour la création et le marketing, Jérôme est un gestionnaire et organisateur de premier ordre, quant à Tammi, elle gère avec brio la cuisine et les menus. Le trio de choc conceptualise un espace où l’on côtoie une communauté solidaire, responsable et tournée vers un monde meilleur. Un lieu avec des cours de yoga, un café/restaurant végan de qualité avec des produits bios locaux et un service assuré par des jeunes femmes birmanes en situation précaire.  C’est en Octobre 2016 que le deuxième studio de Yangon Yoga House (YYH) et le Nourish café ouvrent, en face du Park Royal, dans un espace harmonieux et plein de bonnes énergies créatrices. Tammi et Jérôme commencent aux fourneaux et à la vaisselle et Jojo en salle. Ils embauchent et forment rapidement une première employée qui deviendra le noyau dur d’une équipe de cuisinières de choc, préalablement formées par Yangon Bakehouse. Enthousiastes, elles forment une équipe soudée qui travaille dans une ambiance familiale. Jérôme d’ailleurs ajoute avec un sourire: "c’est comme si j’avais des enfants avec mon équipe. Je les materne, les coach et les soutiens au quotidien. C’est prenant parfois mais tellement gratifiant". Courant 2017, le local à coté du Nourish café se libère et ils saisissent cette aubaine pour lancer un Spa, le Bliss Beauty Bar, dont le concept est en harmonie avec celui du Yangon Yoga House: procurer des soins pour hommes et femmes, comme la pédicure, la manucure, le facial, l’épilation, avec des produits respectueux du corps, bio ou au minimum sans composants chimiques agressifs avec des marques comme par exemple NCLA et La Source-Inni. Ce petit havre de paix offre un vrai moment de bonheur pour ceux qui souhaitent se faire choyer des pieds à la tête. En moins de deux ans, leur aventure a pris un essor fulgurant et c’est tant mieux pour les Yangonites qui peuvent dorénavant profiter d’un éventail de cours de yoga, d’ateliers et de retraites et se retrouver autour d’un savoureux menu végan dans un cadre zen.  Pour les sceptiques du véganisme, sachez que Jérôme est devenu malgré lui le "goûteur officiel du Yangon Yoga House" et il met un point d’honneur à ce que les plats soient relevés, frais et goûteux. Lui-même n’est pas végétarien et s’étonne encore tous les jours des saveurs nouvelles qu’il découvre.

A suivre aussi…
La  YYH va intensifier ses efforts pour se mettre au "vert" dans la lancée de leur "Green Award", reçu tout récemment lors de la soirée annuelle de Myanmore, afin de continuer à promouvoir de meilleurs pratiques dans l’industrie de la restauration (emballages bio dégradables, paille réutilisable, gestion des déchets, composte, bouteilles recyclables..).

Information : ici

 

 

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Publié le 25 février 2018, mis à jour le 26 février 2018

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