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Don Wright, un artiste avec un coeur gros comme ça!

Don Wright BirmanieDon Wright Birmanie
Écrit par Julie Das
Publié le 7 janvier 2018, mis à jour le 7 janvier 2018

C’est d’abord comme charpentier que Don Wright a travaillé en Ecosse, en Israël puis en Tanzanie mais c’est au Vietnam qu'il se révèle comme artiste et entame une nouvelle vie avec, en point de mire, la photographie et la sculpture ‘wiring’. Depuis 2015, Don s’est installé à Yangon dans une galerie de la 39ème rue (avec Michael, son partenaire birman) où il crée, expose, donne des cours de photographie et conduit des ateliers d’art au profit de projets sociaux.

Né et élevé à Edimbourg, Don est de nature plutôt curieuse et doté d’un esprit assez vagabond. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’à 21 ans, il part s’installer en Australie pour assouvir sa soif de nouveaux mondes. Il y construit des ascenseurs mais n’y trouve pas de joie intrinsèque. Il décide alors de saisir une opportunité peu banale et part en Israël où il travaille pendant plus de deux dans un kibboutz à la cueillette des dattes. Une expérience humaine vraiment enrichissante mais qui ne donnera pas encore de sens profond à sa vie. De retour en Australie, il rencontre son épouse, Fran, infirmière et sage-femme de formation à qui on offre un poste dans une ONG en Tanzanie. Il la suit et se lance alors dans la construction de meubles pour des orphelinats mais l'aventure humanitaire est abruptement interrompue. Fran a néanmoins plus d’un tour dans son sac et surtout une excellente formation et elle retrouve facilement un poste au Vietnam dans une ONG de renom internationale. 

Le jeune couple y restera presque trois ans et ce sera pour Don comme un nouveau départ, une deuxième phase de sa vie. Il s’adonne à la collection de vieux appareils photos et apprend la photographie par lui-même avec les moyens modernes. Il se prend au jeu et se découvre un talent pour appréhender de façon intimiste les familles les plus démunies et les laisser se faire prendre en photo naturellement. Il est en effet un personnage fort sympathique qui dégage une chaleur humaine et une grande gentillesse dès la première approche. Son air paternel et serein rassure et lui ouvre des portes. 

Sans cesse sur les routes, il part à la recherche de visages et d’expressions qu’il photographie à outrance pour "se faire la main". Il établit un vrai lien d’amitié avec les familles et l’ensemble des lieux visités et au-delà de sa bienveillance, il met un point d’honneur à revenir systématiquement dans les endroits où il prend ses photos pour les offrir en personne à ses sujets. Mais Don ne se s'arrête pas à la photographie et continue de se chercher. Il décide donc de reprendre ses études et de passer une licence en psychologie dont il avait toujours rêvée. Une fois son diplôme en poche, il réalise que sa vie ne prend tout son sens que s’il est dans la création et au contact des gens et des communautés qu'ils forment. A partir de là, il n’a plus aucun doute. Il sera artiste à part entière! En plus de la photographie, il reprend une activité manuelle et s'essaie à la poterie mais sans grand enthousiasme. Grâce à la magie d’internet, il découvre un art nouveau nommé le ‘wiring’ qui le fascine immédiatement. Avec quelques bobines de fils métalliques et sa dextérité naturelle, il parvient à reproduire ce qu’il visualise, s’inspire de professionnels et se forme par lui-même avec aisance et plaisir. Il y prend goût et développe des séries originales sur des thèmes variés issus de la mythologie et de l’imaginaire comme des anges, des centaures mais aussi des poissons, des libellules, des yeux et des portraits de gens connus comme Albert Einstein, Salvador Dali ou encore Bob Marley. Mais il se garde bien d’interpréter son art, préférant laisser l’observateur se perdre dans son imaginaire.

En 2012, c’est à nouveau le moment de refaire les valises: Fran est envoyée en Indonésie sur une mission d’un an. Puis en 2013, ils s’installent à Yangon et en 2015 vient la consécration. Il ouvre sa propre galerie d'art dans un local de la 39ème rue en plein centre-ville. Il y expose ses sculptures et ses photos. Il est maître des lieux, posé et en harmonie avec lui-même. Puis il se trouve un assistant birman, Christopher, charmant et doué pour manier les fils électriques. C'est également lui qui tient la permanence à la galerie lorsque Don est absent. Il dispense des cours et organise des tours de photographies en centre-ville et à Dala durant lesquels il mène ses clients dans des endroits méconnus à la rencontre de sourires et d’ambiance birmane d’antan.

Sa générosité et son grand cœur le poussent toujours à soutenir ceux dans le besoin et c’est pourquoi il organise des événements solos ou en collaboration avec d’autres artistes au profit de différentes ONG. Pour ne citer que quelques exemples, au cours des deux dernières années, il donne des cours de photographie à des jeunes participants à des projets sociaux comme Helping hands, Myanmar Mobile Education et Lensational. Il soutient aussi l’ONG Doh Eain avec leur projet d’allées urbaines à qui il a gracieusement offert des sculptures pour égayer les murs de certains quartiers lugubres. Mais le projet social qui lui tient le plus à cœur est celui de Dala où il se rend très régulièrement, avec ou sans client, pour apporter de l’aide à deux villages qu’il affectionne en particulier. Récemment, il y a fait construire des réserves d’eau et des moustiquaires. Don recherche d'ailleurs des bonnes volontés pour y introduire un programme d’enseignement de l’anglais et aider de quelque façon que ce soit…

Pour plus d’informations: 
Wired on 39, #200 Street 39 (middle block), Yangon

 

 

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Publié le 7 janvier 2018, mis à jour le 7 janvier 2018

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