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Blandine Le Magnen : "En Birmanie, tout est fait d’opportunités…"

Blandine Le Magnen Birmanie expatriationBlandine Le Magnen Birmanie expatriation
Écrit par Marie-Sophie Villin
Publié le 6 mai 2018, mis à jour le 7 mai 2018

Arrivée à Yangon pour une durée de 6 mois en 2015, Blandine Le Magnen y vit toujours trois ans plus tard. Passée de l’ONU à Vivablast, elle occupe aujourd’hui un poste qu’elle n’aurait jamais pu trouver en France à 25 ans.

"Une fois qu’on a commencé, on ne peut plus s’arrêter." Blandine se met à voyager seule à 16 ans lorsqu’elle est au lycée à Saint-Cloud. Elle rend visite à des amis qui étudient à l’étranger et passe ainsi de nombreux week-ends dans différentes capitales européennes. "A 18 ans, quand j’ai commencé à travailler, à faire des petits boulots, j’ai pu partir à New-York pendant 10 jours." Après son baccalauréat, elle intègre une licence en économie et gestion à Nanterre pour la première année, puis à Dauphine pour les deuxième et troisième années. C’est pour le premier semestre de sa troisième année qu’elle a enfin l’opportunité de s’expatrier. Elle aurait aimé partir à Bangkok, ville où vit un de ses proches amis qui lui en avait vanté le dynamisme. Mais la place d’échange universitaire est déjà prise lorsqu’elle postule et c’est donc à Pusan, en Corée du Sud, qu’elle  part pour un échange de 4 mois en 2012. "Il n’y avait que 11 étudiants internationaux dans toute l’université" ; l’immersion est donc totale. Elle y découvre un autre mode de vie, une nouvelle façon de voir les études. Elle se souvient notamment de ces étudiants passant des journées et des nuits entières dans les bibliothèques universitaires, s’acharnant au travail.

Entre sa deuxième et sa troisième année de licence, en 2012, elle voyage pendant deux mois en Asie du Sud-Est. C’est l’occasion de sa première visite en Birmanie. Le pays commence à peine à s’ouvrir au monde, à sortir de la dictature dans laquelle il était plongé durant des décennies. Lorsqu’elle intègre le mastère en économie internationale et développement à l’université Paris Dauphine et qu’elle doit choisir un sujet de mémoire, c’est sur la Birmanie qu’elle se concentre : "La microfinance dans les pays les moins développés d'Asie du Sud-Est", avec le Cambodge, le Laos et la Birmanie. C’est donc naturellement qu’elle cherche son stage de fin d’étude dans un de ces trois pays. Elle se concentre particulièrement sur la Birmanie, pays qu’elle avait préféré lors de son premier voyage en Asie et finit par obtenir un stage en microfinance au Fond d’Equipement des Nations Unies (UNCDF, United Nations Capital Development Fund). Une bonne expérience selon elle car elle peut mettre en pratique ce qu’elle a appris à l’université. Elle l’a d’ailleurs prolongée lorsqu’un contrat d’un an dans la section inclusion financière, qui œuvre pour donner l’accès à des produits et services financiers aux plus démunis, lui a été proposé. Elle y travaille principalement sur le "mobile banking" ou l'utilisation des nouvelles technologies pour offrir des services financiers.

Alors que son contrat arrive à sa fin et qu’elle hésite entre retourner en France ou rester en Birmanie, un de ses amis alors directeur général de Vivablast lui parle d’un poste à occuper dans sa société. Elle commence donc dans cette entreprise en tant que responsable qualité en janvier 2017. Compagnie vietnamienne fondée en 1994 dont la branche birmane est créée en 2013, Vivablast est une entreprise proposant des solutions de protection d’actifs industriels (application de tout type de peinture, étanchéité, ignifucation, sols), d’isolation (thermique et acoustique) et d’accès (échaffaudages, gondoles, rappel), à destination des secteurs de la construction civile et navale, de l'énergie, du pétrole, de la manufacture…. "Je n’arrête pas d’apprendre et c’est génial." Alors qu’à l’UNCDF elle travaillait dans un domaine pour lequel elle avait été formée, elle découvre chez Vivablast le milieu industriel dont elle ne connaissait rien, et qui finalement la passionne. Elle s’y sent bien plus utile également car elle peut voir le résultat concret de son travail.
Depuis janvier 2018, elle est même devenue directrice générale de la branche birmane de la société. Un poste qu’elle n’aurait jamais pu atteindre en France. L’industrie est un milieu majoritairement masculin certes, mais elle assure que cela ne lui a jamais posé le moindre problème. "Clients comme collaborateurs me font confiance." Ce travail lui permet de plus de rester en Birmanie. "En France ou en Corée, je n’étais toujours qu’avec des étudiants en économie." A Yangon, elle rencontre des personnes de tous les horizons, avec des parcours et des métiers des plus divers, de professeur à architecte. Son niveau de vie, en outre, est bien plus élevé qu’en France, le coût de la vie étant moins élevé.

Son futur n’est pas encore totalement tracé dans son esprit. S’expatrier dans un autre pays ? Non, elle ne veut pas repartir de zéro, réassimiler une nouvelle culture.  Revenir en France ? Pourquoi pas. Elle ne se voit pas fonder une famille loin de ses proches. Rester en Birmanie ? Oui, mais à Yangon. C’est là que tout se passe. "Ici, tout est fait d’opportunités, de feeling. Il faut connaitre les bonnes personnes et ne pas hésiter à saisir les occasions qui se présentent, aussi inattendues apparaissent-elles au premier abord."

photo moi
Publié le 6 mai 2018, mis à jour le 7 mai 2018

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