ECONOMIE – Présentation de l’antenne de Business France au Myanmar

Sarah Lubeigt est responsable de l'antenne Business France au Myanmar, qu'elle a participé à créer en février 2013. Depuis, elle développe avec succès ce bureau qui dépend du centre régional de Bangkok. Un succès qui se mesure au nombre croissant d'entreprises françaises qui y vendent leurs produits, que ce soit de l'appareillage médical, du vin ou du savoir-faire.

Pouvez-vous nous présenter Business France au Myanmar ?
Business France est né en janvier 2015 de la fusion d'Ubifrance et de l'Agence française des investissements internationaux. Sa mission est double : encourager, faciliter et au final augmenter les exportations françaises d'une part, et attirer les investisseurs étrangers en France, d'autre part. Dans le cas du Myanmar, cette deuxième mission n'est bien sur guère pertinente pour l'instant. Cela dit, préparer le terrain très en amont ne peut qu'être bénéfique pour les années à venir.

N'êtes-vous pas un peu en concurrence avec la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) locale ?
Non, nous ne sommes pas vraiment rivaux, plutôt complémentaires. Business France se concentre sur l'amont de l'activité commerciale, en travaillant à l'identification de clients et partenaires potentiels pour les entreprises françaises, en accompagnant les nombreuses demandes individuelles (prospection de marché, test sur offre, veille sectorielle, étude de marché?). Nous sommes dans l'orientation et le conseil et nous fonctionnons uniquement en Business to Business. La chambre de commerce se voue plus à l'aval ;  elle assiste l'entreprise une fois celle-ci décidée à s'installer en l'aidant à se domicilier et en facilitant son enregistrement et immatriculation obligatoires auprès des instances officielles, elle organise des évènements de réseautage, elle s'occupe aussi des missions de sourcing, etc. Quand la demande d'une société ne rentre pas dans notre champ de compétences, nous l'orientons vers la CCI, avec qui nous sommes d'ailleurs liés par une convention depuis novembre 2015.

Alors, comment attirer les exportateurs français vers le Myanmar ?
Principalement avec des missions collectives ciblées, en concordance avec le plan d'action de l'ambassade.
En 3 ans, nous avons abordé les secteurs de l'eau, de la santé, des infrastructures sous les angles de l'urbanisme, l'électrification ou des télécoms, du vin? Notre prochaine mission portera de nouveau sur la santé, avec en plus un pan bien-être/ beauté. Dans ce cas, nous ciblons surtout des exportateurs de matériel médical ou de cosmétiques, qui sont des secteurs très porteurs ici avec les investissements à venir des hôpitaux publics, privés, militaires. Ces missions collectives ciblées durent 2 jours, organisées autour d'un colloque où des sociétés françaises présentent leur expertise à leurs interlocuteurs birmans. Le plus difficile est bien sûr de convaincre des entreprises qui ont parfois peu d'expérience d'exportation vers l'Asie. Pour cela, il faut décrocher son téléphone, appeler et expliquer le potentiel du Myanmar. Nous bénéficions de l'aide de notre maison-mère en France et nous nous appuyons aussi désormais sur des webinars (technologie de séminaires par le web) afin de créer un premier contact fructueux entre partenaires potentiels Français et Birmans.

Tout cela avec quels résultats ?
Sur une dizaine d'entreprises qui participent à une mission ciblée, nous avons en général quelques retours qui débouchent sur des contrats et des exportations. Tangram, par exemple, spécialisée dans l'architecture, le paysagisme, l'urbanisme a ouvert une filiale au Myanmar en 2013 suite à la mission urbanisme qui lui a permis de trouver un partenaire local et d'obtenir un gros contrat, avec à la clef deux recrutements de jeunes français. Au final, nous recevons une soixantaine de demandes d'entreprises par an, dont la moitié issue de nos missions collectives. Pendant des années, nos exportations ont plafonné autour de 20 millions d'euros par an. Ces exportations ont augmenté et atteignent 133 millions d'euros en 2015.

Comment se dessine l'avenir pour Business France au Myanmar ?
Plutôt bien ! Nous nous agrandissons, avec une extension de nos locaux au sein de l'ambassade et un recrutement qui portera l'équipe à 3 personnes. Et pour 2017, nous prévoyons des missions sur la ville durable, sur l'électricité, sur le vin et sur les télécoms.
E.G. - Mardi 27 Septembre 2016